A quoi servent les matches amicaux ? Pas à grand chose en fait. Pour le public, c'est l'occasion pour découvrir et retrouver ses internationaux préférés. Pour les médias, c'est l'occasion de taper sur le sélectionneur et la sélection en cas de défaite et au contraire, délirer autour des mêmes en cas de victoire, mais les deux attitudes sont tout autant vaines. En fait, un match amical n'est important que pour le staff technique. Pour le coach et ses adjoints, c'est le moment d'essayer des trucs en vue de l'avenir. De l'avenir ? Quel avenir pour le staff marocain qui, avec Ben Abicha, n'est plus en fonction ce matin en équipe A ? Alors, Maroc-Gabon de ce mercredi à Marrakech aura juste servi à allumer les projecteurs sur toutes les incertitudes du football national. Même nos 2 copains reporters (celui d'Arriyadia et le confrère d'Al Oula) oubliaient parfois de parler du match et des joueurs (qui n'étaient pas du tout mauvais) pour évoquer les statuts, l'A.G. extraordinaire, et autres billevesées notables de notre quotidien sportif. C'était un match qu'on aurait dit disputé dans une ambiance de fin de saison au moment où l'esprit est en vacances, et où on a déjà fermé les portes et les fenêtres pour partir en vacances. On est au mois de mars 2014, tout le monde a réclamé que l'on ne rate pas la date de ce match FIFA. La FRMF de Ghallam a fait le job, il y a eu match. Mais c'est tout, le public n'est pas venu, les journalistes l'ont plus ou moins boudés. Pourtant, il faudrait savoir ce que l'on veut. Si on est bien d'accord sur le fait qu'il faut préparer la CAN 2015, et bien il faut soutenir ce travail de préparation. Hélas, ce mercredi, on n'a pas senti ce soutien, au contraire, on avait la critique au bord des lèvres et l'ironie facile. Dommage... mais que voulez-vous, on ne se défait pas facilement des mauvaises habitudes. Et l'une de ces plus désastreuses habitudes est la facilité qu'ont certains pour démolir tout ce qui se réalise ou tente de se réaliser. «Arriyadiyah » a eu la bonne idée de reprogrammer le match Maroc-Gabon en fin de soirée, aux alentours de minuit. Ceux qui l'ont revu, auront apprécié l'implication de ceux qui ont répondu à l'appel du sélectionneur Ben Abicha, et cela au-delà de toute considération, est appréciable. Taârabt et des copains anciens et nouveaux doivent en être remerciés. Ce n'était pas facile de jouer ce match dans l'ambiance délétère de notre foot. Qu'il ait été joué disputé et qu'il ait montré pas mal d'aspects positifs est un très grand pas sur le chemin de la reconstruction. Cela doit être dit et tant pis pour les coincés de la tête, les cœurs aigris et les pisses-vinaigre. Bravo à M. Ouzzine, pour son caractère. Rien ne peut lui faire perdre son sourire. Il présidait, tout fringant, le match. A le voir, on ne supposerait pas que le gars a dû avaler son chapeau. En rédigeant l'arrêté additif à la législation du sport, alors qu'il refusait depuis l'été dernier de le faire au nom d'ou ne sait quel entêtement, entêtement qui a provoqué le départ de Ali Fassi Fihri, la crise avec la FIFA, et ces A.G. à répétition d'une fédé devenue livrée à elle-même. Mais cette semaine, Ouzzine s'est exécuté et les additifs sont dans le B.O (Bulletin Officiel) d'aujourd'hui. Rien ne peut plus empêcher la tenue de l'A.G.E. (23 mars prochain) qui risquait encore d'être renvoyée aux calendres grecques. Ouzzine a fait perdre 7 mois au foot national, mais lui, il retombe sur ses pattes et l'air de rien, il en rajoute sur l'air de dire : « heureusement que je suis là ». Si la politique est l'art de savoir maquiller les faits, alors Ouzzine, c'est Messi. Match amical et celui-ci est cocasse vu l'actualité politique internationale. C'est celui disputé entre l'Ukraine et les U.S.A. Les Ukrainiens ont gagné les Américains 2-0. Une victoire sur le terrain sportif qui en annonce d'autres ? Sur d'autres terrains ? Même pendant une soirée où il y en n'avait que pour les équipes nationales, il y en a qui gardent un œil sur leurs stars préférés. Messi, encore une fois a été transparent avec l'équipe d'Argentine alors que Ronaldo (2 buts) a été l'un des bourreaux du Cameroun écrasé 5 à 1 par les Portugais. Au passage, le Ballon d'or 2014 a dépassé le record de buts de Pauleta. Et puis, il y a Neymar, pour le Brésilien, pas de problèmes non plus, il a réussi 3 de 5 buts infligés à l'Afrique du Sud. Autres matches « exotiques » Equateur-Australie (4-3) où Kosovo-Haïti alors que le Kosovo n'est pas encore reconnu par la FIFA. La FIFA n'en est pas à une contradiction près. On sait que le Brésil joue pour honorer le contrat « doré » avec son équipementier. Alors, ce soir-là, face à l'Afrique du Sud, le Brésil a joué avec deux maillots différents : un en première mi-temps, et un autre en deuxième. Dans le même ordre d'idées, Allemagne, France, Espagne avaient de nouvelles tenues aux couleurs bizarres. C'est la guerre des marches entre les 2 gros équipementiers (Adidas et Nike) pour rafler la mise, un gros business qui rapporte aux sélections et aux fédérations. Mais ce sont toujours les mêmes qui payent : le client consommateur qui va se déchirer le portefeuille pour faire plaisir à ses enfants. Et plus, les joueurs « touchent » pour porter logos et marques et plus celles-ci sont chères. Ben oui, les budgets de promotion, il faut bien les payer et bien sûr ce ne sont pas les multinationales qui casquent, mais vous, moi et les autres... Et en plus, on est contents.