Chaque mois amène son lot de drames dans le milieu des irréductibles candidats à l'immigration clandestine malgré toutes les mesures prises pour dissuader ces rêveurs d'un Eldorado chimérique. Alors que le Maroc fait tous les efforts nécessaires pour contenir ce flux migratoire venu d'ailleurs. Les régularisations en cours en attestent aisément. Ainsi en février dernier quelque 300 migrants en situation irrégulière ont tenté, de forcer le passage vers le préside occupé de Melilia au niveau de Tighorfatine, commune rurale Beni Chiker (province de Nador). Selon le ministère de l'Intérieur, ces migrants n'ont pas obtempéré aux sommations d'usage et ont procédé à des jets de pierres causant des blessures à 13 éléments des forces de l'ordre. Résultat : quantre-vingt-seize personnes ont été interpellées, dont 14 ont été évacuées sur l'hôpital Hassani de Nador pour y recevoir les soins médicaux nécessaires, suite aux blessures causées par les fils barbelés de la clôture grillagée du préside occupé. Des faits pareils sont devenus courants dans ces villes frontalières du Maroc. Et il semble que la situation n'est pas prête de connaître un répit car les pays pourvoyeurs de ces clandestins ne disposent pas de tous les moyens pour freiner ou arrêter ce drame. D'ailleurs, au Niger, près de 40 000 migrants ont pris la route de la Libye en 2013. Ce qui a amené ce pays, ces derniers mois, à prendre des mesures drastiques, notamment en fermant des zones où les migrants faisaient étape, comme à Agadez. Cette fermeture fera craindre le pire comme le souligne la chercheuse Delphine Perrin, spécialiste des flux humains en Afrique, pour qui cette politique ne fera qu'empirer la situation car elle ne résout en aucune manière le problème et ne fera que le déplacer ailleurs. A en croire la spécialiste, les gens qui sont dans le besoin ne feront donc que recourir à des réseaux illégaux. « Cette approche sécuritaire, adoptée par Niamey, fait plutôt l'affaire de ces groupuscules criminels. Le ghetto d'Agadèz, bien qu'informel, était contrôlable. Autrement dit, cette approche sécuritaire n'est pas celle avec laquelle l'immigration doit être abordée », estime Delphine Perrin.