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Contribution des opérations du Trésor au resserrement de la liquidité bancaire : Le retour sur les maturités longues s'est traduit par des hausses des taux d'intérêts
Le marché monétaire s'est caractérisé, depuis 2007, par la persistance et l'aggravation du déficit de liquidité du système bancaire. En effet, les insuffisances de trésorerie des banques n'ont cessé de se creuser, passant de 2,4 MMDH au deuxième trimestre de l'année 2007 à 57,7 MMDH enregistré au cours du deuxième trimestre de l'année 2012 avec une détérioration historique constatée à partir du premier trimestre de l'année 2011 passant ainsi de 15,6 à 57,7 MM DH soit un creusement de 270%. A fin 2012, les besoins hebdomadaires de liquidité des banques, s'est élevé en moyenne à 61,8 MMDH contre 23,7 MM DH un an auparavant. Cette évolution traduit la dégradation de la position structurelle de liquidité des banques de -1,1 MM DH en 2011 à -41,3 MM DH en 2012. Ainsi, face à ce déficit en liquidité, Bank Al-Maghrib a augmenté le volume de ses interventions de 24 MM DH en 2011 à 62 MM DH, dont 46,8 MM DH à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres. Le reste a été injecté via les opérations de pensions livrées à trois mois, au moyen d'avances à 24 heures, ainsi que par le biais d'une opération de prêts garantis par des effets privés, d'un montant de 2,4 MM DH. A cet égard, la Cour des comptes a noté que les opérations du Trésor (hors interventions sur le marché monétaire) ont contribué de leur part, à plusieurs reprises, au resserrement des liquidités bancaires. Ainsi, les opérations du Trésor ont eu un impact négatif sur la liquidité bancaire à plusieurs reprises à travers la ponction de près de 5,2MM DH, 1,6MM DH et 1,9MM DH au cours des trois premiers trimestres de l'année 2012, contre des ponctions de liquidités d'environ 2,5 et 4 MM DH constatés, respectivement, au cours du deuxième trimestre 2011 et le premier trimestre 2010. Demande des investisseurs en baisse avec une concentration sur les maturités courtes Suite aux importantes levées, enregistrées depuis 2010, il a été relevé une baisse du ratio de couverture des souscriptions du Trésor par les soumissions des investisseurs. En effet, ce ratio a chuté de 82% passant de 11,3 fois en 2006 à 2,1 fois en 2012. Cette tendance baissière du ratio de couverture des souscriptions par les soumissions a continué durant le premier semestre 2013 en s'établissant à un niveau encore bas avoisinant 2,2 fois contre 2,3 fois, 5,6 fois et 8,1 fois enregistré respectivement au premier semestre de 2012, 2011 et 2010. Dans ce contexte marqué par l'augmentation des besoins de financement de l'Etat conjugué à la persistance du creusement du déficit de liquidité du système bancaire, cette régression de la demande des investisseurs risque d'affecter les conditions de financement du Trésor. Par ailleurs, l'analyse de la demande des investisseurs par maturité laisse apparaître une préférence pour les bons inférieurs à 52 semaines et de 2 ans. En effet, entre 2007 et 2012, les maturités inférieures ou égales à 2 ans ont canalisé entre 67% et 84% des soumissions des investisseurs contre 37% en 2006. Quant aux maturités de 5 ans et plus, leur part s'est, par contre, contractée passant de 75% en 2006 à 33% à fin 2012 pour ne représenter qu'une moyenne de 21% sur la même période. Cette situation est accompagnée d'un renchérissement relatif des taux d'intérêt. Les hausses de taux sont, en effet, plus fréquentes et importantes en 2012 et au premier semestre 2013. En fait, le retour du Trésor sur les maturités longues en 2010 s'est traduit par des hausses relatives des taux d'intérêts, allant de 64 pbs enregistrés pour les BDT à 20 ans à 77 pbs pour ceux à 10 ans. Signalons que les BDT à 30 ans n'ont été souscrits de nouveau qu'en 2012 avec une hausse de 104 pbs par rapport à 2007. En ce qui concerne la gestion des émissions des bons de Trésor ( BDT ), la Cour des comptes explique que malgré l'importance des tombées de la dette à moyen et long termes et du besoin de financement intérieur net pour les dernières années, l'analyse des émissions des BDT, depuis 2007, a révélé une concentration structurelle sur les BDT à court terme et ceux de 2 ans en particulier qui s'apparente plus à une maturité courte bien qu'ils soient comptabilisés dans le moyen terme. Cette concentration a eu un impact négatif sur le profil de l'échéancier de la dette intérieure et sur la durée de vie moyenne (DVM) en faveur d'échéances de remboursement de plus en plus courtes comportant des risques de refinancement plus importants pour le Trésor.