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Entretien avec Hamid Lahmer, coordinateur des bibliographies des bibliothèques de Tamgroute et Hamzaouiya : : « Les deux bibliothèques font partie des plus précieuses bibliothèques patrimoniales nationales »
Publié dans L'opinion le 08 - 02 - 2014

-Quelle est l'importance de la bibliographie pour la bibliothèque des manuscrits anciens et qu'attend-on d'un tel travail?
-L'intérêt de la bibliographie de la bibliothèque de manuscrits, c'est de tenter de cerner et connaître ce qu'il y a dans la bibliothèque concernée, la faire connaître grâce à une description détaillée et précise. Quant aux objectifs de l'opération, c'est d'abord la sauvegarde du patrimoine national, ensuite faciliter l'accès à ce patrimoine pour le chercheur en particulier en vue des études académiques intéressées par l'édition critique du patrimoine. Cela permet aussi de donner une image de l'importance de la région où se trouve géographiquement la bibliothèque, de faire connaissance avec son histoire culturelle et son rôle leader en matière de contribution dans l'activité éducative et culturelle régionale. C'est aussi pour connaître ses grands hommes qui ont participé dans la constitution de la personnalité marocaine savante et contribué au rayonnement culturel du pays au niveau national et international.
-Qu'est-ce qu'un bibliographe de manuscrits anciens? Quelles sont sa formation et sa manière de travailler?
-Pour être bibliographe, il faut d'abord, à mon sens, aimer le patrimoine manuscrit. Ensuite être prêt pour avoir beaucoup de patience et accepter de vivre avec le manuscrit. En troisième lieu, il faut avoir une connaissance précise pour faire la différence entre les différents styles de calligraphie arabe afin de pouvoir en donner une description juste par le biais d'une bonne lecture. En quatrième lieu, il faut qu'il ait des connaissances en codicologie pour pouvoir donner des informations complètes et justes sur l'ouvrage. Ces données informatives en général se trouvent enregistrée en ouverture du livre et en dernière page et sur les marges. En plus, il doit avoir des connaissances sur les variétés de support papier et les parchemins (cuir). A côté de tout cela, il est souhaitable qu'il ait une expérience en édition critique des manuscrits anciens.
-On peut dire que vous aviez suivi les traces du grand savant Mohamed el-Mnouni dans son guide bibliographique des manuscrits de la bibliothèque de Tamgrout publié en 1985. Comment peut-on évaluer aujourd'hui l'importance du travail pionnier de Mnouni appelé "cheikh des bibliographes marocains" et quels sont les apports supplémentaires fournis par votre nouveau travail de bibliographie ?
-L'éminent professeur el-Mnouni, que Dieu l'ait en Sa Sainte Miséricorde, était un immense savant et expert dans ce domaine de la bibliographie. Ce fut en effet le premier qui réalisa la bibliographie de la bibliothèque de Tamgroute et l'avait réorganisée selon sa classification ancienne en maintenant les mêmes numéros depuis le premier jusqu'au dernier et il l'avait sauvegardée comme elle était auparavant. Ce faisant, il a sauté des numéros, en soulignant dans son introduction qu'il s'agit des ouvrages qui avaient été transférés à la Bibliothèque nationale à Rabat. Cependant, il enregistrait dans sa bibliographie uniquement le titre du livre, le nom de l'auteur, parfois la date de la copie ou de la composition de l'ouvrage par l'auteur. Ainsi, sa bibliographie est parue sous forme d'un condensé de dimension relativement courte avec cependant une introduction d'une importance capitale sur la région où se trouve la bibliothèque. Il y évoque des dimensions historique, économique, sociale et culturelle ainsi que les relations de la bibliothèque de Tamgroute avec les autres bibliothèques comme Hamzaouiya et la Qaraouiyyine.
Dans notre travail, nous avons pris exemple sur l'éminent professeur el-Mnouni pour ce qui concerne la méthode de classification en gardant les mêmes chiffres. Par contre, comme valeur ajoutée, nous avons apporté du nouveau avec plus de détails dans les informations en consignant les premières lignes du livre et les dernières, le nom de l'auteur complet, une notion biographique, le nom du copiste, la date de la copie ou de la composition, le nombre de pages, le style de calligraphie en consignant des remarques en dernier lieu avec indication des autres bibliothèques nationales ou internationales où des copies du même ouvrage existent aujourd'hui avec mention du numéro d'enregistrement.
Le nouveau dans notre nouvelle bibliographie aussi, c'est qu'au moment où nous feuilletions certains ouvrages comportant plusieurs volumes, nous sommes tombés sur des titres omis par le professeur el-Mnouni, ce qui fait que nous les avons rajoutés à la bibliographie. C'est un plus supplémentaire ajouté à la description détaillée de chaque ouvrage qui manquait dans la première bibliographie parue en 1985.
Nous avons aussi ajouté à la fin de la bibliographie d'autres livres dont le Conservateur de la bibliothèque, Haj Khalifa El-Fassi, nous avait appris qu'il venait de les découvrir récemment. Nous les avons inscrits sous de nouveaux numéros.
Nous avons gardé l'introduction de Mohamed el-Mnouni telle qu'elle est du fait qu'il s'agit d'une étude d'une importance capitale, comme dit plus haut, car elle comporte une description fouillée de certains ouvrages fondateurs que compte la bibliothèque et un aperçu historique de la région de Tamgroute et de Draa.
Notre travail a été, de ce fait, une nouvelle opération consistant à faire un état des lieux précis du patrimoine de manuscrits de la bibliothèque en notant ce qui en a été détérioré à force de manipulation, ce qui a fait que des fragments de manuscrits ont été mis en caisse de débarras. Pour une question éthique, nous avons mis en garde contre cette pratique car les ouvrages tronqués doivent être aussi précieusement gardés.
Nous avons en plus réalisé une bibliographie succincte supplémentaire complétant la bibliographie détaillée avec les ouvrages classés par disciplines permettant d'aller directement à l'objet voulu, avec le titre, le nom de l'auteur et le numéro.
-En prenant connaissance de l'introduction de votre bibliographie, on a l'impression que vous procédez à des opérations de restauration des manuscrits avant lecture et collecte des données. De quoi s'agit-il au juste?
-L'opération de restauration du manuscrit n'est pas de tout repos, cela requiert expertise, savoir-faire, outils, techniques et matériaux, bref tout un laboratoire. C'est au-dessus de nos moyens et forces. De plus, ce n'est pas vraiment dans nos cordes. Il est vrai que ce n'est pas nécessaire pour un bibliographe d'être expert en restauration de manuscrits anciens. En réalité, tout ce que nous faisons au cours de notre travail, c'est de nettoyer le manuscrit en question des poussières qui s'étaient accumulées. Cela fait, on le feuillette pour l'examiner au niveau du contenu, connaître le nombre de feuilles, ce faisant on l'expose au soleil et on le tient à l'air libre comme pour lui permettre de se rafraîchir, car le livre manuscrit, tout comme un être vivant, a besoin d'aération et de réchauffement. Les grandes bibliothèques internationales des pays occidentaux de même que certaines bibliothèques marocaines comme la Qaraouiyyine, la Bibliothèque nationale et la Bibliothèque Hassania sont dotées d'équipements appropriés pour protéger le livre en garantissant aération et une température appropriées répondant aux normes exigées pour maintenir le manuscrit en bon état. Par contre, jusqu'à présent la bibliothèque de la zaouia de Tamgroute est dépourvue de ces équipements. Pourtant, les manuscrits précieux qui s'y trouvent sont de très grande valeur pour le pays.
-Les copistes menaient une vie de véritables artisans. Est-ce que vous êtes parvenus à connaître leurs noms? Y a-t-il dans leur rang des femmes copistes comme mentionné dans le fameux livre d'el-Mnouni sur les manuscrits et les copistes ?
-Nous sommes parvenus à relever l'identité de la plupart des copistes des manuscrits et la date de la copie. Malheureusement, nous n'avons relevé aucune copiste femme au cours de notre travail sur les manuscrits des deux bibliothèques. Cela ne veut pas dire que les femmes n'avaient pas participé en tant que copistes dans cet immense travail de transmission du savoir. Bien au contraire, il est bien établi que les femmes ont contribué avec force aux côtés des hommes dans le travail de reproduction des livres manuscrits, comme l'a bien démontré feu Mohamed El-Mnouni dans son livre « Al wiraqa al maghribia ».
-Des livres manuscrits ont été perdus et il n'en reste de traces que dans les ouvrages de savants qui les citent pour en avoir pris connaissance lors de leur passage par la bibliothèque. Peut-on avoir une proportion de cette perte?
-L'observateur peut se rendre compte que dans la bibliographie de la bibliothèque de Tamgroute, on saute sur les chiffres, ce qui montre des livres manquants. En réalité, ces ouvrages ne sont pas perdus mais plutôt ont été déplacés vers la Bibliothèque nationale à Rabat depuis longtemps pour que les étudiants et chercheurs puissent les consulter. L'éminent professeur Mohamed el-Mnouni en avait déjà fait état.
Nous avons essayé de garder le même classement depuis le chiffre 1 jusqu'à la fin de ce qui a été répertorié dont les ouvrages découverts ou ceux qui nous avaient été remis par le Conservateur de la bibliothèque. Nous avons cependant fait état des ouvrages que nous n'avons pas trouvés et qui existaient dans la bibliothèque de Tamgroute lors de la réalisation de la bibliographie d'el-Mnouni. Ces manuscrits pouvaient avoir été mis dans la caisse de ce qui était considéré comme fragments de livres dépareillés, dégradés par utilisation excessive, et donc on les aurait gardé dans une caisse, ce qui demande du temps et un travail très pénible pour identifier la nature de chaque fragment de livre réduit en feuilles volantes.
Quant à la bibliothèque Hamzaouiyya, ses manuscrits, Dieu soit loué, ont été préservés soigneusement. Elle avait fait l'objet d'une bibliographie réalisée par le Conservateur de la zaouia dans un temps ancien avec des erreurs dans les titres des ouvrages. Feu le professeur el-Mnouni avait réalisé une petite bibliographie pour les mêmes manuscrits où il fit connaître certains ouvrages de valeur, mais sa bibliographie n'a pas touché tout le fonds de la bibliothèque. Cette bibliographie est disponible dans la Bibliothèque nationale en plusieurs exemplaires.
-Vous avez réalisé les bibliographies des deux bibliothèques de Tamgroute et Hamzaouiya. Quelles sont les spécificités de chacune des deux bibliothèques et quelle a été la nature des difficultés rencontrées au cours de votre travail?
-Les deux bibliothèques peuvent être considérées comme faisant partie des plus précieuses bibliothèques patrimoniales nationales dont nous pouvons être fiers grâce au fonds qu'elles abritent, constitué de manuscrits anciens inestimables. Elles comportaient deux exemplaires du « Muwatta' » de Malik en parchemin, peau de gazelle. L'exemplaire de Tamgroute est toujours soigneusement conservé tandis que celui de Hamzaouiya a été malheureusement égaré par négligence. Ces bibliothèques sont comparables à celles de la Qaraouiyyine à Fès, de Ben Youssef à Marrakech et enfin celle de la Grande mosquée de Meknès du point de vue du fonds précieux. Toutes les deux comptent des ouvrages d'une grande valeur, des manuscrits traitant de diverses disciplines, en particulier les livres du fikh (jurisprudence) selon la doctrine malékite, des exégèses du « Muwata' » de Malik, des copies de « Muwata' », de « Sahih al Boukhari » et « Muslim », des ouvrages de médecine, d'astronomie et de grammaire arabe. Chacune possède l'exclusivité de manuscrits originaux ne se trouvant nulle part ailleurs.
La bibliothèque de Tamgroute détient exclusivement des livres en amazigh écrits en caractères arabes. La spécificité de la bibliothèque de la zaouia Hamzaouiya c'est que ses livres sont mieux conservés que ceux de Tamgroute, les copies de manuscrits de livres qui s'y trouvent, sont réalisés par des élèves et des cheikhs. Ils se caractérisent par la perfection de leur réalisation avec souci de contrôler l'opération de copie et de correction par Abou Salem Ayyachi (1628-1679) en personne et son fils Hamza. La bibliothèque, par rapport aux autres bibliothèques marocaines, détient en exclusivité l'unique copie du « Muwata' » de l'Imam Malik selon Mohamed Ben el Hassan Chibani, disciple de l'Imam Abi Houneifa, de même le livre de fikh considéré parmi les plus précieux ouvrages malékite « Tahdib al massalik fi nosrat madhab Malik » de Ibn Dounass al Fandalaoui, mort en 543 de l'Hégire. L'exemplaire unique dans le monde se trouve dans la bibliothèque de la zaouia Hamzaouiya. Il a fait l'objet d'une édition critique qui a été publiée. Le manuscrit est en bon état. De même que la zaouia possède exclusivement une copie du livre manuscrit « al Madhab fi dabti massai'l al madhab » de Ibn Rached al Qafçi. La copie unique au monde de ce livre se trouve dans la zaouia. Elle avait fait l'objet d'une édition critique et a été publiée. Il y a aussi le livre « Kitab khamiss al founoun fi tafssir lil Qor'an » du cadi Abi Bakr Ben al Arabi al Ma'afiri. Il ne s'agit pas de « Ahkam al Qor'an » qui est publié. A telle enseigne qu'un savant, en décrivant la bibliothèque Hamzaouiya, a pu dire à son propos : « J'y trouvé ce qui réjouit les yeux et apaise la douleur de l'exil pour tout étranger, des recueils dans toutes les disciplines sublimes où tout esprit éclairé réalise ses vœux les plus chers ».
Il y a aussi des livres de médecine, de mathématiques, d'astronomie, de soufisme d'une extrême importance dont la bibliothèque possède l'exclusivité.
Il faut noter que la grande majorité des manuscrits de la zaouia Naceriya a besoin de restauration et il est très recommandé de la numériser en totalité afin de faciliter aux chercheurs l'accès aux copies numérisées et ainsi permettre de sauvegarder avec plus de sûreté l'original.
Pour ce qui est des difficultés rencontrées durant le travail de bibliographie, il y a d'abord le fait que les deux bibliothèques sont éloignées et nous avions un nombre élevé de déplacements à effectuer vers Tamgroute, région de Zagora, et vers la région de Midelt pour la bibliothèque Hamzaouiya. En deuxième lieu la plupart des manuscrits n'étaient pas numérotés avec les pages ,comptées, ce qui nous a contraint à procéder à cette opération pour des livres dont la majorité n'ont pas été feuilletés depuis des lustres. Des couches de poussière étant accumulées, nous avons été contraints de procéder à un nettoyage préalable d'une manière plutôt rudimentaire dont on ne peut rien garantir quant aux effets nocifs sur notre santé. Certains manuscrits ont été traités de manière sommaire par un produit chimique pour lutter contre les termites qui rongent le papier. La plupart des livres sont constitués en recueils factices, cela peut atteindre jusqu'à vingt volumes, ce qui nous demandait beaucoup de temps et de travail pénible pour en finir avec un seul livre et connaître son contenu. A la fin, on en avait vraiment assez à force de concentration pour recueillir les données bibliographiques.
-Quel pourcentage représentent les manuscrits qui demeurent en parfait état malgré le temps et les conditions de conservation qui n'ont pas toujours respecté les normes ?
-En ce qui concerne les manuscrits de la bibliothèque de la zaouia Hamzaouiya, les manuscrits sont parfaitement conservés et en bon état. Le secret de cette situation est qu'elle s'est toujours trouvée dans un endroit où les conditions de conservation sont réunies, ce qui a contribué à garder le fonds en très bon état. Il faut noter que la bibliothèque se trouvait dans la maison même de Abou Salem Ayyachi, le fondateur.
Quant à la bibliothèque de la zaouia Nacériya, on peut dire que la plupart des manuscrits sont dans un état satisfaisant, par contre certains manuscrits sont touchés par l'humidité. Je pense que ces dégâts sont dus à des inondations qui avaient affecté la région. Les ouvrages portant des traces d'humidité sont toujours là, d'autres sont peut-être détruits. En plus, il y a la question de la détérioration de manuscrits à force d'usage excessif par un grand nombre d'étudiants dans le passé. Sans parler des dégâts des rongeurs, des termites. Certains manuscrits ont été détériorés en perdant couvertures et premières pages qui portent le titre. Ce qui a poussé l'actuel conservateur ou le précédent à retirer les manuscrits ayant perdu les premières pages pour les stocker dans des caisses croyant qu'ils ne sont plus utilisables. A mon sens, ce fut une erreur parce que cette opération a participé davantage dans la destruction des livres manuscrits en question. Dans la bibliographie, il y a une mise en garde claire à ce propos.
-Quel est le plus ancien manuscrit que vous avez découvert dans la bibliographie des deux bibliothèques ? Quel a été le plus récent?
-Parmi les plus anciens manuscrits se trouvant dans la zaouia Nacériya une copie du « Muwata' » d'Imam Malik enregistré sous numéro 4 selon le récit de Yahya Ibn Yahya A-Lithi al-Masmoudi Tangi Andaloussi, le texte est écrit sur peau de gazelle avec une calligraphie andalouse de belle allure, des marges portant des commentaires et épigraphes. Le manuscrit date de l'an 483 de l'Hégire (1062 J-C). Ce manuscrit a une spécificité particulière, du fait qu'il a été relu et authentifié comme c'est noté en marge par le fakih Abi Abdellah Ibn Tallaa' à Cordoue ainsi qu'un autre fakih Abi Ali Hassan Ibn Mohamed dans la même ville avec cette date du mois de Safar, année quatre cents quatre-vingt trois de l'Hégire. Ce manuscrit écrit, révisé et corrigé par de grands Ulémas de l'Andalus, est actuellement le plus ancien transmis à la zaouia de Tamgroute.
Il y a aussi un livre manuscrit de fikh « I'qd al Jawahir thaminat fi madhab alam almadinat », une copie de grande importance révisée importée de l'Andalus datée de 646 de l'Hégire d'une belle calligraphie andalouse, l'auteur est mort en 616 de l'Hégire, ce qui fait que la copie est relativement contemporaine du vivant de l'auteur. Le livre a fait l'objet d'une édition critique et a été publié. Il y a encore d'autres copies de manuscrits qui jouissent de la même importance dans la bibliothèque de la zaouia Nacériya.
En ce qui concerne la bibliothèque de la zaouia Hamzaouiya, on peut considérer comme le plus ancien manuscrit le livre « Muwata' » d'Imam Malik sur peau de gazelle avec une calligraphie andalouse datant du 421 de l'Hégire, selon le récit de Obeidallah Ibn Yahya et Mohamed Ibn Saleh.
Quant au plus récent manuscrit réalisé par les descendants de la zaouia, c'est « Ihya' wa nti'ach fi tarajim sadat zaouiat Ait Ayyach » copié sur une autre copie de la bibliothèque par l'étudiant Ahmed Ben Mohamed Abdelwahab al-Maati dont la généalogie remonte à Mohamed Ben Abi Bakr Ben Youssef. La copie est datée du 22 Di Ki'da 1395 correspondant au 26 novembre 1975.
-Quels sont les différents styles calligraphiques qu'on trouve dans les manuscrits des deux bibliothèques ?
- Dans les deux bibliothèques, il y a les styles de calligraphie Maghribi, Diwani, Mabsout, Mojawhar et Mou'tad. Il y aussi l'Andalou très présent dans les deux bibliothèques, davantage dans les livres du fikh ainsi que la langue, littérature, tafssir, hadith. Les livres écrits dans le style andalou, la plupart sont des livres fondateurs anciens, dont des copies ont été réalisées par les enfants de la zaouia avec le style calligraphique Maghribi pour rendre disponibles les livres de référence aux étudiants des deux zaouias. Celles-ci avaient à peu près le même régime de gestion, la même méthode d'enseignement et la même manière de procéder pour rendre disponibles les copies de livres pour les étudiants grâce à des acquisitions d'abord, ensuite la réalisation des copies à partir du livre acheté. C'est pourquoi on trouve des copies du même livre réalisées dans des styles calligraphiques différents : Machriki-maghribi, andalou-maghribi, etc.
Le style oriental se trouve dans la plupart des livres manuscrits qui furent importés du Machrek. La bibliothèque Hamzaouiyya se particularise par cette spécificité parce que la plupart des livres manuscrits avaient été importés du Machrek, les étudiants en firent des copies avec le style maghribi, la plupart du temps moujawhar d'apparence avenante avec mise en avant des titres, parties, chapitre en caractères gras colorés en rouge, bleu et vert et les copistes mettaient tout leur art en cela. Pour le style calligraphique andalou, il était présent dans les deux bibliothèques avec force et certains ouvrages avaient été copiés à l'époque de l'Andalus à Cordoue et ont été déplacés vers les bibliothèques marocaines.


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