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II/ L'annexion
Le Touat ou l'histoire d'une mutilation
Publié dans L'opinion le 19 - 12 - 2013

La loi française du 24 décembre 1902 se borna à prélever un certain nombre d'annexes qui devaient former les nouveaux territoires. Avant la fixation de cette organisation, une décision présidentielle française du 23 juin 1902 créa le territoire des oasis sahariennes dont les attributions étaient d'abord purement militaires avant de déterminer les circonscriptions territoriales. Ainsi, la décision du 23 juin groupa les annexes du Touat, du Gourara et du Tidikelt en un territoire que fut rattaché à la subdivision d'Aïn Sefra.
La loi de 1902 fut complétée par le décret du 14 août 1905, (les territoire du Sud), dit son article 1er, sont divisés en quatre territoires, à savoir : territoire d'Aïn Sefra, territoire des Oasis, territoire de Ghardaïa, territoire de Touggourt. La composition de chaque territoire fut décidée par le décret du 12 décembre 1905, modifié par la suite au fur et à mesure de l'occupation. Ainsi, par exemple, les annexes du Gourara (Timimoun), de Béni Abbès, du Touat (Adrar), Taghit furent créés par les arrêtés des 10 mai 1900, 1er février 1901, 19 janvier 1904, 23 septembre 1909...
Par la loi de 1902, les Français constituaient un immense domaine dont le but était de le rattacher plus tard à la métropole. Les accords des 20 juillet 1901 et 20 avril 1902, malgré les pressions françaises et la conquête des oasis touatiennes, n'avaient pu définir la frontière.
Après les oasis touatiennes, les troupes coloniales, profitant de la crise marocaine fomentée au Nord, traversent la Zousfana en 1904, avancent vers l'Oued Guir pour préparer l'invasion du Sud marocain.
Organisation Commune des Régions Sahariennes (O.C.R.S)
Pour mieux suivre le processus qui va nous mener à cette organisation, il convient de rappeler la loi du 24 décembre 1902 qui créa les territoires du Sud et qui permit à l'Administration française, par le truchement du système des confins, d'évoluer avec souplesse à travers cet immense territoire jusqu'à la période de l'Indépendance.
Le commandement des confins algéro-mauritano-marocains créé par le décret français du 4 juin 1949 fut supprimé le 18 février 1956. Rappelons qu'un décret du 5 juillet 1951 venait de créer «la zone stratégique de l'Afrique centrale» en lui donnant pour mission d'étudier et de préparer les «problèmes du temps de guerre dans leurs répercussions sur le plan local des territoires inclus dans la zone stratégique ». Inquiets au sujet de la tournure des événements, les Français songèrent donc à une réorganisation militaire et économique pour préserver le patrimoine saharien. La question des limites frontalières s'était alors posée et il fallait se mettre à l'œuvre pour définir les contours de ce grand Sahara. Ainsi, divers comités d'études et organismes économiques ont vu le jour pour dresser l'inventaire des ressources du Sahara. On commençait à se soucier de plus en plus des questions qui allaient se poser à propos de futures négociations avec les pays intéressés, notamment le Maroc, étant donné sa position dans les fameux «Confins algéro-marocains».
Pour essayer de dominer les problèmes de l'heure et concilier tous les intérêts, on associa des pays européens pour l'exploitation du Sahara et en 1952, une loi fut votée sur «la coordination des économies des Etats membres du Conseil d'Europe et celles des pays d'outre-mer avec lesquels ils ont des liens constitutionnels...». On créa des zones d'organisation industrielle africaine pour les secteurs de Tindouf, Béchar et autres colonies, cette multitude d'organismes et d'intérêts devait aboutir à la recherche d'une organisation spécialisée chargée de la coordination.
A partir de 1951, plusieurs projets ont été avancés tels la «nationalisation» du Sahara avec son attachement à la métropole, l'«Afrique saharienne française» placée sous l'autorité d'un « Haut Commissaire de la République», le Département «au-delà des monts» le «territoire du Sahara français», etc. Avec quelques variantes, la plupart des hommes politiques français étaient d'accord pour dissocier, préserver et franciser ce « patrimoine national» qu'ils considéraient comme ayant été un territoire «res nullius» où ne vivaient que des pillards... Nous ne pouvons nous attendre sur les débats de l'Assemblée de l'Union Française à ce sujet, mais nous citerons cependant certains passages du livre «Réalités et promesses sahariennes» de M. Strasser (1956) : «Les territoires du Sud ont été rattachés à l'Algérie par des lois françaises, de même que les territoires sahariens de l'AOF et de la A.E.F., ce qu'une loi française a fait, une lois française peut le défaire... D'ailleurs, nous envisagerions sans appréhension de voir ces populations décider de leur sort, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes...». Comme leurs devanciers, les responsables de ces projets se heurtent encore une fois aux difficultés inhérentes à la fixation des limites administratives de ces départements sahariens. On avança des solutions, pour la frontière Nord du Sahara français, «Frontières avec les territoires espagnols, frontière algéro-marocaine, limite Nord des territoires du Sud algérien, frontière avec la Tunisie, frontière avec la Libye».
Parallèlement aux structures administratives, il fallait au même titre mener la tâche de l'organisation économique de ces territoires axés autour d'une autorité responsable, d'où le projet de l'OES (Organisation Economique Saharienne), chargée de promouvoir cette mise en valeur, mais l'accomplissement de ces tâches était subordonné à certaines délégations de compétences des pays riverains.
Le Comité directeur de l'OES devait comprendre un président nommé par le président de la République et deux vice-présidents nommés par accord conjoint des gouvernements, l'un d'eux devant nécessairement être le ressortissant d'un Etat autre que l'Etat français. Pour la commission de contrôle, le projet prévoyait sur 20 représentants des populations sahariennes, 5 pour celles du Sahara marocain et 3 pour celles du Sahara tunisien, il prévoyait également sur les 20 autres représentants des Assemblées des Etats participants, 3 par l'Assemblée marocaine, 1 par l'Assemblée tunisienne et 3 par l'Assemblée algérienne.
Cette idée de regroupement des territoires sahariens avait des partisans et des adversaires et le projet de loi du 1er août 1956, résultat d'un compromis, fut adopté en Conseil des ministres français. Au lieu d'une réorganisation territoriale, on s'achemina vers une réorganisation économique qui fut retenue. L'Organisation Commune des Régions Sahariennes (O.C.R.S) qui vit le jour par la loi du 10 janvier 1957 engloba, en dehors de la partie saharienne des territoires du Sud, la partie saharienne des cercles de Goundam, de Tombouctou et de Gao au Soudan, la partie saharienne des cercles de Tahoua et d'Agadès et le cercle de Bilma au Niger ainsi que le cercle de Borkou-Eunedi-Tibesti au Tchad. Il importe de signaler que le ministère français du Sahara, créé par décret du 21 juin 1957, avait été modifié entre temps et exerçait un rôle de tutelle sur l'OCRS au lieu des fonctions de délégué général auprès de cet organisme. Les anciens territoires du Sud, créés par la loi de 1902, ont été constitués par décret du 7 août 1957 en départements sahariens et dotés d'institutions de type métropolitain.
Après la convention franco-algérienne du 18 mars 1962, les programmes de mise en valeur ont été confiés à un organisme technique de coopération saharienne composé de 6 membres algériens et 6 membres français.
Telle était la situation à la fin de la colonisation française.


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