Le film Sud-coréen «Hong Gong-Ju» du réalisateur Lee Su-Jin, a créé une belle surprise en remportant, samedi soir, l'Etoile d'or (Grand prix) de la 13ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui mettait en compétition officielle quinze longs-métrages. Le film (112 minutes) porte à l'écran un drame extrêmement émotionnel du cinéma sud-coréen contemporain. Ce long métrage débordant de finesse, qui doit beaucoup à la prestation de l'actrice principale, Chun Woo-Hee (Han Gong-Ju), expose avec force la perte de repères d'une jeune protagoniste qui se cherche dans un univers qui ne lui est pas familier. Cette jeune lycéenne se retrouve impliquée malgré elle dans une histoire sordide. Délaissée par ses parents et contrainte de s'inscrire dans un autre établissement, elle emménage chez la mère d'un enseignant. Victime des circonstances et n'ayant rien à se reprocher, Gong-Ju doit tout faire pour éviter d'attirer l'attention sur elle. Mais un jour, Eun-Hee, une nouvelle camarade de classe qui fait partie du club de chant du lycée, découvre les prédispositions de Gong-ju au chant et décide de lui proposer d'intégrer la chorale de l'établissement. Né en Corée du Sud, Lee Su-Jin a réalisé son court métrage Papa (2004) qui a été présenté en 2005 au festival de Busan. Il remporte le prix des archives coréennes au Festival du Cinéma Indépendant de Séoul. Son court métrage suivant, Enemy's Apple (2007), remporte le prix du meilleur film au festival du court métrage Mise-en-scène de Corée. Han Gong-Ju, dont il a écrit le scénario, est son premier long métrage. Le jury, qui était présidé par le grand metteur en scène américain Martin Scorsese, a attribué son prix ex-aequo aux films américain «Blue Ruin» et cubain «The Swimming Pool». Le prix de la meilleure interprétation masculine a été attribué aux acteurs français Slimane Dazi et Dédier Michon pour leurs rôles dans «Fièvres» du Marocain Hicham Ayouch, alors que celui de l'interprétation féminine a été accordé à la Suédoise Alicia Vikander. Lors de la cérémonie de remise des prix, qui clôture cette treizième édition, le président du jury a souligné qu'il était difficile de départager les 15 films en compétition officielle, notant que les œuvres en lice sont d'une excellente qualité. Martin Scorsese a remercié SM le Roi Mohammed VI pour Son soutien constant au Festival, tout en saluant hautement les efforts inlassables de SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du FIFM, pour garantir le succès de cette grande manifestation artistique. Selon le vice-président délégué de la Fondation du FIFM, Nour-Eddine Saïl, les objectifs de cette 13-ème édition du Festival international du film de Marrakech «ont été globalement atteints», par rapport aux objectifs fixés, aussi bien sur le plan de la compétition officielle, que celui du jury, des leçons de cinéma (MasterClass) et des hommages. Au total, plus de 110 films représentant 23 nationalités ont été projetés durant le festival, dont une quinzaine en lice pour la très convoitée Etoile d'Or, une sélection qui encore une fois a mis l'accent sur la découverte. Les films ont été départagés par un jury prestigieux présidé par le grand producteur et cinéaste américain Martin Scorsese, entouré par la cinéaste marocaine Narjiss Nejjar, les comédiennes américaine Patricia Clarkson, française Marion Cotillard et iranienne Golshifteh Farahani, et les réalisateurs germano-turc Fatih Akin, mexicain Amat Escalante, indien Anurag Kashyap, sud-coréen Park Chan-wook, et italien Paolo Sorrentino. En plus de «Fièvres», le Maroc était représenté, en compétition officielle, par «Traitors» (USA-Maroc) de Sean Gullette, réalisateur américain basé à Tanger. Le palmarès de la compétition des longs métrages a été dévoilé au lendemain de l'annonce des lauréats du concours des courts-métrages, Cinécoles, dont le prix a été remporté par le film «Bad», réalisé par Ayoub Lahnoud et Alaa Akaaboune, deux étudiants de l'Ecole supérieure des arts visuels (ESAV-Marrakech). Doté par SAR le Prince Moulay Rachid, Président de la Fondation du Festival International du Film de Marrakech, d'un montant de 300.000 dirhams, le Prix du concours Cinécoles, destiné aux élèves des instituts et écoles de cinéma du Maroc, a été remis aux lauréats pour la réalisation de leur prochain court métrage. Comme chaque année, les hommages du FIFM ont constitué des moments forts de cette édition, qui a célébré la cinématographie des pays scandinaves, après avoir honoré l'année dernière le cinéma hindi à l'occasion de son centenaire, et bien d'autres expériences cinématographiques auparavant, consacrant ainsi la tradition d'ouverture du festival sur les cinémas du monde. Le FIFM 2013 a rendu ainsi hommage à l'acteur marocain populaire Mohamed Khouyi, ainsi qu'aux comédiennes américaine Sharon Stone et française Juliette Binoche, et aux cinéastes japonais Kore-Eda Hirokazu et argentin Fernando Solanas. Le cinéma marocain a été, par ailleurs, largement représenté à travers la Rubrique «Coups de coeur» qui a fait un focus sur la création nationale avec la présentation de quatre films marocains («Derrière les portes fermées» de Mohammed Ahed Bensouda, «Kanyamakan» de Said C. Naciri, «Sara» de Said Naciri et «C'est eux les chiens» de Hicham Lasri).