L'Algérie a arraché à domicile son billet pour le Mondial-2014 au Brésil grâce à un but heureux et une victoire étriquée (1-0) face au Burkina Faso dans une ambiance de feu à Blida, à 50 km d'Alger. Dans un stade Mustapha Tchaker plein à craquer six heures avant le coup d'envoi, les Algériens ont finalement réussi à renverser la vapeur après le match aller perdu 3-2 à Ouagadougou. Après les Mondiaux 1982 en Espagne, 1986 au Mexique et 2010 en Afrique du Sud, ce sera la quatrième participation en Coupe du Monde pour les Fennecs. Le match n'a jamais atteint des sommets sur le terrain, même si c'était la folie dans les tribunes. L'Algérie a marqué l'unique but de la rencontre à la 49e minute sur une action très confuse suite à un coup franc de Ghoulam: après un ballon touché de la main par le Lyonnais Bakary Koné dans les six mètres, Bougherra butait sur le gardien Diakité mais Bakary Koné, en voulant dégager, envoyait le ballon sur la tête du vétéran Madjid Bougherra qui marquait sans le vouloir ! Les Burkinabés peuvent maudire leur sort: Bougherra aurait dû être expulsé en première mi-temps après un véritable attentat qui ne lui a valu qu'un carton jaune. Peu importe, les spectateurs algériens hurlaient leur bonheur et soutenaient leur équipe jusqu'au bout dans un stade transformé en chaudron. L'Algérie frisait toutefois la correctionnelle avec un centre burkinabé dévié par Carl Medjani sur le poteau droit de son gardien Zemmamouche, amorphe, sur un mauvais renvoi de sa défense dans les arrêts de jeu (90e). L'attaquant vedette des Etalons, Jonathan Pitroipa, qui avait donné des sueurs froides aux Algériens au match aller, n'est jamais parvenu à être influent dans le jeu de son équipe à Blida. Le Rennais n'a pas réussi une seule fois à franchir balle au pied la défense algérienne, emmenée par la charnière Carl Medjani-Bouguerra. Vahid Halilhodzic, le sélectionneur bosnien de l'Algérie, réputé très sévère, en versait même quelques larmes alors que ses joueurs haranguaient la foule, qui criait sa joie. Après le coup de sifflet final de l'arbitre sénégalais Badara Diatta, une marée humaine a déferlé dans les rues de la plupart des villes du pays. A Alger, où des dizaines de milliers de supporteurs avaient regardé le match sur écran géant, devant la grande poste, d'interminables cortèges de voitures recouvertes du drapeau algérien ont commencé à sillonner les rue de la capitale, avec à bord des jeunes survoltés entonnant leur célèbre cri de ralliement "one, two, three, viva l'Algérie". Ce match s'est déroulé dans un contexte brûlant, sous la surveillance de 5.000 policiers. Juste avant le match, une quarantaine de supporteurs algériens avaient été blessés dans des bousculades à l'entrée du stade. Samedi déjà, la vente des billets au guichet du stade avait tourné à l'émeute, faisant une cinquantaine de blessés.