Atlantico.fr - il y a 13 minutesUn an après son accession à la tête de la Chine, le président Xi Jinping a dissipé toute illusion sur un assouplissement du régime et poursuit sa campagne de reprise en main d'un Parti communiste miné par une corruption menaçante pour le régime et les réformes. Quand cet homme massif et de haute stature s'est avancé sur la scène du Palais du peuple à Pékin le 15 octobre 2012, il avait semblé annoncer un style nouveau, plus décontracté et direct que son prédécesseur Hu Jintao à la tête du Parti communiste chinois (PCC), et donc du pays. Mais, tout de suite, il avait prévenu: la corruption généralisée qui accompagne la formidable croissance de la deuxième économie mondiale allait trouver son maître, c'était une question "de vie ou de mort" pour le Parti unique et le régime. Au pouvoir depuis 1949, le PCC aura un siècle en 2021. Fondé par une poignée d'idéologues et d'activistes, c'est aujourd'hui le plus grand parti du monde avec 85 millions de membres, dont beaucoup sont plus attirés par les avantages réservés à cette élite que par la pensée de Mao Tsé-toung. Depuis 12 mois, Xi Jinping a imprimé sa marque, celle de "l'importance absolument cruciale du maintien du pouvoir absolu" du PCC, selon Kenneth Lieberthal, de la Brookings Institution de Washington. Dans son collimateur, les "mouches" et les "tigres", petits et hauts fonctionnaires corrompus. Dernier en date, le maire de Nankin a été le onzième dirigeant ayant un rang égal ou supérieur à celui de vice-ministre à être démis de ses fonctions et à faire l'objet d'une enquête par la redoutable police interne du PCC, prélude aux tribunaux. Un temps son rival, Bo Xilai, ex-membre du Bureau politique et ancien patron du Parti à Chongqing (sud-ouest), à l'origine d'un retentissant scandale politico-criminel, a été condamné fin septembre à la prison à vie. Tous les autres membres et dirigeants communistes sont invités par Xi Jinping, qui sillonne les provinces en y convoquant les responsables, à faire leur "examen de conscience", leur "autocritique" si nécessaire, et à dénoncer leurs camarades s'ils s'écartent du droit chemin. Avec le retour à la "ligne de masse", censée mettre le PCC à l'écoute de la population, le nouveau secrétaire-général emprunte sans détour à la phraséologie maoïste, non sans inquiéter l'aile "libérale" du parti.