On ne peut pas dire que la réaction des responsables algériens, relayés par leurs médias, au discours royal de l'anniversaire de la Marche verte était imprévisible, encore moins surprenante, tant elle s'inscrit dans une attitude constante à laquelle on s'est habitué du fait que de l'autre côté de la frontière orientale, elle est presque institutionnalisée. Et le presque n'est utilisé que par euphémisme. Il suffit pour cela de se référer à la fameuse et non moins fumeuse APS qui, pour ce qui est du Maroc, prend toujours le relais de la non moins fumeuse SPS, pour avoir une idée du delirium algérien. Avec ces deux là qui, en fait, ne font qu'une, on n'est jamais à court de surprises. Grâce à ces deux agents, pardon, agences, on découvre l'existence d'ONG dont on n'aurait jamais soupçonné l'existence. Presque autant que le nombre de dépêche. Y'en a les «sahraouies», les «internationales» les «africaines», bref toutes des algériennes. Ça fuse comme des champignons après les premières averses. Et autant éphémères. Leur péremption s'arrête quand meurent les allégations pour lesquelles le prestidigitateur les a sorties de son chapeau. On pourrait tomber dans ces dépêches sur des extravagances comme quoi l'incident isolé du drapeau du consulat algérien à Casablanca répondrait «à un complot étranger visant à déstabiliser la région de l'Afrique s'étendant de la Mauritanie, à l'Ouest, à la Somalie, à l'est». Bigre, pour peu on l'aurait comparé à l'assassinat du Duc de Sarajevo. Le président de Tajamoua Amal El Djazair (TAJ), un certain Amar Ghoul, qui part ainsi en croisade contre le Maroc, a-t-il oublié l'incident grave, lors d'un match de foot en Algérie entre une équipe marocaine et une autre algérienne, quand les responsables ont charcuté l'hymne nationale marocaine, de son emblème même ? Et pourtant, Rabat dans sa sagesse, n'en a pas fait un drame, classant cet incident dans la catégorie des enfantillages d'irresponsables. Mais le plus étonnant dans ces élucubrations est que depuis le discours royal commémorant l'anniversaire de la Marche verte, les média algériens, relayant leurs maîtres, n'ont eu de cesse de stigmatiser le Maroc, rabâchant les sempiternelles et non moins consumées redondances et autres rengaines contre le Maroc. Bornés par leurs œillères, ils n'ont pas vu ou plus exactement pas voulu voir que le discours du 38ème anniversaire de la Marche verte porte en soi un projet de développement pour les provinces du sud inédit et d'une ambition inégalable. Confirmant par la même occasion l'adage chinois qui veut que «quand le sage indique la lune, l'idiot ne voit que son doigt»...