Le ministre français des Affaires étrangères a redemandé mardi à son homologue américain des explications sur les activités d'espionnage de l'Agence de sécurité nationale (NSA) américaine en France, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay. John Kerry est arrivé lundi à Paris dans le cadre d'une tournée consacrée à la situation au Proche-Orient, notamment à la crise syrienne, et Laurent Fabius l'a reçu mardi matin. «Il lui a renouvelé notre demande d'explication sur les pratiques d'espionnage inacceptables entre partenaires et qui doivent cesser», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La publication par le quotidien Le Monde de nouvelles révélations sur les écoutes massives effectuées par la NSA sur les communications téléphoniques et internet de citoyens français a provoqué un début de crise diplomatique entre Paris et Washington. Dans une nouvelle série d'articles publiés mardi, le journal fait notamment état d'une note destinée aux opérateurs de la NSA prouvant que les ambassades de France à Washington et auprès de l'Onu, à New York, étaient aussi visées par ces activités. Elle décrit le programme GENIE de pose d'implants espions. Elle mentionne la surveillance de l'ambassade à Washington sous le nom de code «Wabash» et celle de la représentation française à l'Onu sous celui de «Blackfoot». Selon Le Monde, le document précise les techniques employées pour espionner les communications des diplomates français - piratage d'ordinateurs par des mouchards implantés à distance, captures d'écran, intrusion dans des discussions ... De décembre 2007 à octobre 2012, la NSA a par ailleurs bénéficié de la collaboration des groupes et opérateurs américains Microsoft, Yahoo, Google ou Facebook. Les présidents Barack Obama et François Hollande se sont entretenus lundi soir au téléphone de ce dossier. Selon l'Elysée, le chef de l'Etat français a fait part à son homologue américain de sa «profonde réprobation» et les deux présidents sont convenus de la nécessité de «travailler ensemble pour établir les faits» et d'encadrer les opérations de collecte de renseignements.