"La Fifa ne peut pas faire d'ingérence dans le droit du travail d'un pays mais ne peut l'ignorer", a déclaré vendredi sur Twitter le président de la Fédération internationale de football Joseph Blatter après un Comité exécutif qui s'est notamment penché sur les accusations d'esclavagisme portées contre le Qatar, hôte du Mondial-2022. Le quotidien britannique The Guardian a révélé en fin de semaine dernière la mort de dizaines de travailleurs népalais ces dernières semaines sur les chantiers du Qatar. Le journal a affirmé que 44 travailleurs népalais au Qatar sont morts entre le 4 juin et le 8 août, en citant des documents obtenus par l'ambassade de leur pays à Doha. Le Qatar avait catégoriquement démenti lundi ces accusations. "Il n'y a pas d'esclavagisme ou de travail forcé au Qatar", avait déclaré lors d'une conférence de presse Ali Al-Marri, président du comité national des droits de l'Homme (gouvernemental). "Les informations du Guardian sont fausses et les chiffres qu'il a cités sont exagérés", avait-il ajouté. Une délégation internationale de défense des travailleurs est pour sa part attendue lundi au Qatar pour "constater les conditions de travail des migrants". En dépit des polémiques sur l'attribution du Mondial-2022 au richissime émirat gazier et pétrolier, Joseph Blatter s'est voulu clair lors de la conférence de presse suivant le CE de la Fifa, vendredi, déclarant que "la Coupe du monde se jouera bien au Qatar". Le président de la Fifa a également précisé qu'il se rendrait prochainement en "visite de courtoisie" au Qatar pour y rencontrer le nouvel émir, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et lui faire part des travaux du comité exécutif de jeudi et vendredi. "Je ferai une visite de courtoisie pour lui confirmer que la Coupe du monde se jouera bien au Qatar, a-t-il affirmé. J'en profiterai pour toucher deux mots sur les conditions de travail dans ce pays." Interrogé sur les révélations du Guardian, "Sepp" Blatter a répondu: "Cela nous touche, mais ce n'est pas de la responsabilité de la Fifa. La responsabilité incombe aux lois du travail mais aussi aux entreprises qui travaillent là-bas. Il y a beaucoup d'entreprises européennes."