Le 4ème Congrès Mondial de Cités et Gouvernement Locaux Unis (CGLU) tenu, à Rabat du 1er au 04 octobre, sous le thème "Imaginer la Société, Construire la Démocratie", s'est engagé à continuer la mobilisation pour maintenir vivantes les valeurs qui unissent cette grande organisation mondiale. Dans "La Déclaration de Rabat" adoptée à l'issue de ce 4eme Congrès, les maires et représentants des villes et gouvernements locaux et régionaux du monde, des petites, moyennes et grandes villes, des métropoles et régions, au service des communautés rurales et urbaines, ont convenu également de "contribuer au renouvellement de la démocratie à partir du niveau local". "Par cette Déclaration nous, autorités locales, régionales et nos associations, nous engageons à continuer notre mobilisation pour maintenir vivantes les valeurs qui nous unissent" et "dans le contexte international de crise et de conflits, mais aussi d'avancées démocratiques, nous souhaitons de manière prioritaire mettre la paix et le développement au centre de notre action, contribuer au renouvellement de la démocratie à partir du niveau local et associer la jeunesse au développement de ses villes et territoires", lit-on dans ce document. Le 4eme Congrès Mondial de Cités et Gouvernement Locaux Unis (CGLU) s'est en outre engagé à agir de manière déterminée pour avancer vers la formulation de l'Agenda des Villes et des Régions du XXI siècle. "En décembre 2012, au cours du VI Sommet Africités, tenu à Dakar, les villes et les régions présentes au Conseil Mondial de CGLU, prenaient date de la nécessité de formuler un Agenda des Villes et des Régions du XXI siècle qui puisse refléter les valeurs communes qui soudent les membres de CGLU et les partenaires vers Habitat III. Ils ont également reconnu le besoin de préciser la stratégie internationale des autorités locales et régionales dans la mise en œuvre de l'Agenda du Développement et enfin assurer la promotion concrète de solutions locales et adaptées aux défis de notre ère", rappelle la Déclaration. Le CGLU veut "devenir un partenaire reconnu du système des Nations Unies" Le 4eme Congrès Mondial de Cités et Gouvernement Locaux Unis (CGLU) s'est également engagé à "devenir un partenaire reconnu du système des Nations Unies" "Nous sollicitons l'entière participation des gouvernements locaux dans tous les processus de prise de décision au niveau international et appelons à une architecture de gouvernance mondiale plus inclusive et solidaire qui y associe les acteurs non-étatiques", ont recommandé les participants dans la "Déclaration de Rabat". Le 4eme CGLU a également "demandé aux institutions internationales de considérer les autorités locales et régionales comme une instance de gouvernement et un partenaire à part entière". "Nous demandons aux Nations Unies d'accorder à notre Organisation le statut d'observateur au sein de l'Assemblée Générale pour accroitre notre contribution aux politiques de l'ensemble du système des Nations unies. Nous encourageons ECOSOC à poursuivre son processus de réforme inclusive qui permet, aux Major Groups et aux gouvernements infranationaux, en particulier, de jouer un rôle à part entière", ont-ils plaidé. Les congressistes ont proposé que la troisième Conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable Habitat III en 2016 soit un processus inclusif impliquant toutes les parties prenantes et s'appuyant sur les recommandations de la II Assemblée des villes et autorités régionales. "Nous nous engageons à contribuer activement au processus de préparation de la Conférence Habitat III, garantissant la consultation des membres issus des villes et régions conduites par les organisations d'autorités locales et régionales regroupées au sein de la Task Force internationale des autorités locales et régionales pour l'après-2015 et vers Habitat III", ont insisté les maires et représentants des villes et gouvernements locaux et régionaux du monde, des petites, moyennes et grandes villes, des métropoles et régions, au service des communautés rurales et urbaines. Pour un seul Agenda Mondial de Développement Durable Post-2015 Le 4eme Congrès Mondial de Cités et Gouvernement Locaux Unis s'est, par ailleurs, engagé à Bâtir un seul Agenda Mondial de Développement Durable Post-2015. "Nous appelons à un seul Agenda Mondial de Développement Durable Post-2015, regroupant les objectifs d'élimination de la pauvreté extrême, contribuant au bien-être et au développement durable", ont recommandé les participants. "Nous considérons que réduire les inégalités, favoriser la cohésion entre territoires, promouvoir la gouvernance par la démocratie locale sont des éléments clés de cet agenda. Le droit à la ville, l'inclusion, l'égalité, l'accès aux services essentiels, à un travail et logement décents, à la culture, le respect de l'environnement doivent être des ingrédients indispensables pour un futur durable pour tous", ont-il convenu. Le nouvel agenda devra inclure des objectifs spécifiques pour un Développement Urbain Durable, ont-ils insisté, affirmant toutefois "que pour élever ses chances de succès, l'Agenda de Développement Post-2015 doit encore avancer dans la territorialisation de ses objectifs, cibles et indicateurs, et attribuer les moyens nécessaires pour assurer leur mise en œuvre". "Nous, autorités locales et régionales du monde entier, signons cette déclaration et réaffirmons nos ambitions concernant le travail que notre mouvement devra promouvoir pour les 100 prochaines années et qui commence dès maintenant, dans les rues de nos villes et villages", se sont-ils engagés. Appel pour un monde pacifique Le 4eme CGLU a, en outre, lancé un appel pour un monde pacifique. Dans la "Déclaration de Rabat", les maires et représentants des villes et gouvernements locaux et régionaux du monde, des petites, moyennes et grandes villes, des métropoles et régions, au service des communautés rurales et urbaines, ont réaffirmé "que les valeurs fondatrices de paix, de dialogue, de compréhension entre les peuples et de coopération entre collectivités locales sont toujours plus d'actualité". Ils se sont également dits préoccupés par les crises, les conflits armés et les catastrophes naturelles qui affectent de nombreuses régions du monde et par les menaces sur la planète et sa population dues aux effets du changement climatique, à l'insécurité alimentaire, au manque de logement, à la pauvreté, l'oppression culturelle et à l'exclusion sociale qui entravent la capacité d'imaginer le futur et la construction de la démocratie. Les congressistes qui ont reconnu que "la diversité dans ses multiples dimensions est un atout pour nos sociétés et source d'innovation", ont constaté que "la crise mondiale continue à peser sur nos sociétés de manière inégale et que, bien que n'étant pas à l'origine de cette crise, les collectivités locales dans beaucoup de régions, notamment en Europe, subissent de plein fouet les effets de l'austérité qui affectent directement l'accès des plus démunis aux services de base, à l'emploi et au logement, les entraînant dans la spirale de l'exclusion et de la pauvreté" Ils ont en outre souligné la nécessité de conjuguer les efforts avec tous les réseaux d'autorités locales et les autres partenaires l'ensemble des partenaires et notamment avec les Nations Unies et les organisations de la société civile pour promouvoir la paix dans le monde et définir un agenda international qui permettra de surmonter la situation vulnérable qui empêche la moitié de l'humanité de bénéficier de conditions de vie dignes. Le Congrès Mondial de Cités et Gouvernement Locaux Unis a considéré d'autre part que le Mouvement Municipal International de la Coopération et Coopération Décentralisée, les partenariats, les jumelages, la diplomatie internationale des gouvernements locaux et l'assistance mutuelle à travers le renforcement des programmes des capacités et les initiatives de solidarité municipale sont une contribution vitale à la construction d'un monde en paix, développé et durable, tout en affirmant le rôle politique incontournable des autorités locales comme promoteurs efficaces de la paix et du dialogue entre les peuples et le bien-vivre ensemble. Le 4ème Congrès CGLU, qui a ouvert officiellement ses travaux, mercredi dernier à Rabat, avec la participation de près de 3.000 congressistes, a été marqué par un message royal dont lecture a été donnée par le président du Conseil de la Ville de Rabat, Fathallah Oualalou. Placé sous le thème "imaginer la société, construire la démocratie", le Sommet s'est attelé sur des thématiques comme l'amélioration de la qualité de vie, la gestion de la diversité, la nouvelle gouvernance et les changements et la solidarité entre les territoires. Ce grand rassemblement mondial de dirigeants locaux et régionaux est l'occasion unique de définir la vision et l'agenda des villes et des régions pour le XXIème siècle, ainsi que la stratégie et l'action internationale des autorités locales et régionales par rapport aux objectifs stratégiques de l'agenda international du développement. Il a constitué également un moment politique mondial de premier ordre qui mobilisera un grand nombre de décideurs politiques, aux niveaux local, régional, national et mondial. Le Sommet Mondial de 2013 est structuré autour de deux concepts principaux : la contribution des gouvernements locaux et régionaux à l'amélioration de la qualité de vie des communautés et leur rôle dans l'agenda de développement post-2015 et l'identification des nouveaux défis et modèles de développement pour répondre à la demande d'une population de plus en plus urbanisée et préparer la Conférence Habitat III en 2016. A noter que pour la première fois dans l'Histoire, le continent africain est l'hôte d'un Congrès Mondial de CGLU. Le Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux de Rabat est le 4ème Congrès de CGLU après le Congrès Fondateur de Paris en 2004, le Sommet de Jeju (Corée) en 2007 et le 3ème Congrès à Mexico en 2010.