Le secrétaire d'Etat américain John Kerry part vendredi pour l'Europe pour vanter auprès de ses homologues de l'UE le projet de frappes sur la Syrie et pour des rencontres avec la Ligue arabe et le président palestinien, a annoncé jeudi le département d'Etat. M. Kerry, dont c'est le 14e voyage en six mois, doit s'envoler vendredi matin de Washington pour se rendre successivement à Vilnius, Paris et Londres. Il doit rentrer aux Etats-Unis lundi. Outre des entretiens avec les autorités lituaniennes samedi, M. Kerry «rencontrera lors d'une séance informelle les ministres des Affaires étrangères des (28) Etats de l'UE», Vilnius présidant actuellement l'Union européenne, a indiqué la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki. Les ministres «discuteront du Moyen-Orient, notamment de la Syrie, de l'Egypte et des négociations directes en cours entre les Israéliens et les Palestiniens», s'est bornée à dire la responsable. M. Kerry est ensuite attendu samedi soir à Paris pour des entretiens avec les autorités françaises, plus proches alliées des Américains pour une éventuelle action militaire contre la Syrie. En outre, la capitale française accueillera dimanche une rencontre entre le secrétaire d'Etat et la Ligue arabe, dont des Etats membres veulent frapper Damas et sont aussi impliqués dans la relance du processus de paix israélo-palestinien. Ces deux dossiers -- la guerre en Syrie et les discussions israélo-palestiniennes -- seront largement abordés par M. Kerry et ses partenaires arabes, selon Mme Psaki. M. Kerry bouclera ce bref voyage par une entrevue lundi à Londres avec le président palestinien Mahmoud Abbas, a annoncé la porte-parole. Les deux hommes se connaissent bien et se sont vus de nombreuses fois ces six derniers mois lorsque M. Kerry s'efforçait de remettre sur les rails les négociations directes entre Israël et les Palestiniens. Et d'après un responsable américain, M. Kerry pourrait voir «prochainement» le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ces pourparlers, qui ont repris fin juillet, n'ont «jusqu'à présent pas enregistré de progrès», avait affirmé mercredi Yasser Abed Rabbo, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il avait dénoncé un «espoir inexistant» de voir des «négociations futiles» avancer. Plusieurs responsables palestiniens ont déploré l'absence d'implication directe des Etats-Unis dans les discussions. Washington, qui a un émissaire pour ces pourparlers, le diplomate Martin Indyk, impose un black-out médiatique sur les réunions entre les deux camps. Après presque trois années de gel, Israéliens et Palestiniens ont repris les 29 et 30 juillet des contacts directs à Washington, à la suite d'intenses efforts de M. Kerry. Ils se sont ensuite revus au moins à trois reprises en août et début septembre à Jérusalem. Les précédentes négociations directes israélo-palestiniennes avaient capoté en septembre 2010 en raison de la poursuite de la colonisation israélienne. Et en pleine reprise des discussions à la mi-août, le gouvernement israélien avait annoncé la construction de plus de 2.000 logements dans les colonies de Cisjordanie et à Jérusalem-Est, provoquant l'ire des Palestiniens.