Les deux artistes peintres marocains Touria El Habchi et Rachid Bakhouz ont exposé leurs œuvres récentes dans le cadre de la cinquième édition de la Semaine du Maroc à Amiens initiée récemment par l'Association « les Deux Rives » sur le thème des cultures et mémoires de l'immigration, et ce dans le hall du Coliseum. Une opportunité précieuse pour inviter les passionnés d'art à fêter et à vivre le bonheur de la beauté artistique en compagnie de ces deux artistes peintres qui mettent à l'honneur le langage vivant des formes et des traces en proposant des œuvres artistiques particulièrement imprégnées d'expressionnisme et symbolisme. Les œuvres de Touria Elhabchi (vit et travaille entre la France et le Maroc) foisonnent de détails, de couleurs, de subtilités. Elles s'inspirent du réel pour transporter le spectateur dans un monde étrange, insolite, hors du temps. Cette artiste oniriste peint au rythme de la nature dont il s'inspire. Elle erre dans ce monde symbolique où la profondeur est une règle de vie. Elle utilise beaucoup de symboles et entremêle les traces pour réaliser une œuvre bouillonnante de vivacité. Il s'agit d'une expression artistique plus fouillée, plus colorée, plus expressionniste. Elle est sans aucun doute une artiste hypersensible animée par la quête de soi au sens profond du terme. La sérénité et la haute solitude caractérisent le plus son œuvre onirique voire expressionniste. Elle puise ses références dans un art singulier qui n'est pas aux antipodes de son état d'âme : un art dont toute l'allégorie repose sur la contemplation, la structure composite, la paix spirituelle et le voyage intérieur. Quant aux œuvres de Rachid Bakhouz (vit et travaille à Essaouira) qui sont exposées actuellement dans le cadre de l'onzième édition du festival international de Settat des arts plastiques organisé par l'Association Bassamat Chaouia Ouardigha, elles retracent son parcours passionnant et offrent des atmosphères introspectives de grande qualité. Chaque tableau se veut un pacte symbolique, mettant ainsi en évidence l'influence exercée par ses expériences existentialistes sur son œuvre polyphonique. Ses aventures plastiques se distinguent par des séries de peintures reposant sur les traits et les impressions de l'atmosphère, en reprenant les instants de la vie intérieure dans ses sens prolifiques. Il se fait l'humble interprète de notre première nature, qui, à l'aide des moyens picturaux, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicats épisodes de l'atmosphère où la lettre est omniprésente. Ses compositions sont saisissantes et dynamiques. Elles se caractérisent par la maîtrise subtile des couleurs franches — avec la domination des tons psychologiques— et son sens du premier plan voire de la frontalité : il laisse son pinceau à son âme. Il voyage vers les terres de son imaginaire pour y scruter les célèbres points de vue. Dans ses œuvres abondantes, Bakhouz a su sublimer la beauté hyper naturelle de notre espace vécu en utilisant le style expressionniste (permettant des profondeurs par touches ou une présence de motifs et de lettres), tout en faisant appel à des atmosphères prenantes impliquant tous les éléments afférents à notre condition humaine. La dimension lyrique de ses œuvres ainsi que la qualité d'impression parachèvent le tout.