Le Maroc a présenté, lundi à Genève, son expérience en matière de promotion des droits économiques, sociaux et culturels, lors d'un panel de haut niveau en marge de la 23ème session du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. Cet événement, initié par la Mission permanente du Royaume auprès de l'ONU et la Délégation interministérielle des droits de l'Homme, a été l'occasion de mettre en évidence l'évolution de l'interaction du Maroc avec le Comité onusien des droits économiques, sociaux et culturels en termes de présentation des rapports, de suivi des recommandations y afférentes et d'échange sur les bonnes pratiques en la matière. Des experts de haut niveau marocains et étrangers ont rehaussé les débats, dont MM. Christian Courtis, expert au Haut Commissariat aux droits de l'Homme, Mohamed Ezzeddine Abdel-Moneim, membre du Comité onusien des droits économiques, sociaux et culturels, Fouad Benseddik, membre du Conseil économique, social et environnemental. Ouvrant cette rencontre, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à l'ONU-Genève, Omar Hilale a invité les panélistes à un échange de vues et des éclairages sur les enseignements et les bonnes pratiques en la matière. A cet égard, le délégué interministériel aux droits de l'Homme, Mahjoub El Hiba a souligné que la consécration constitutionnelle de cette nouvelle génération de droits conforte l'engagement irréversible du Royaume en faveur des droits de l'Homme dans leur intégralité. Cette consécration constitutionnelle a été doublée d'un acquis institutionnel majeur, à savoir la création du Conseil économique, social et environnemental, «connu pour ses interactions positives avec les mécanismes pertinents des Nations unies, notamment les organes de traité, à travers l'élaboration et la soumission de rapports thématiques «, a-t-il expliqué. La présentation des rapports exige un effort complémentaire de suivi et de mise en œuvre des recommandations émanant des instances compétentes de l'ONU», a estimé M. El Hiba qui a rappelé la mise en place au Maroc d'un plan d'action pour donner pleinement effet à ces recommandations. C'est dans cette optique que le Royaume a fait de la proximité et de la concertation avec les organisations de la société civile des leviers essentiels de son action de promotion des droits économiques, sociaux et culturels. Le délégué interministériel a rappelé, entre autres acquis dans ce domaine, la reconnaissance constitutionnelle de l'amazigh comme étant l'un des principaux affluents de la culture marocaine, l'apport de l'Initiative nationale pour le développement humain à la lutte contre la précarité sociale et à la consécration du droit au développement. Le Maroc, a-t-il poursuivi, a mis en œuvre d'autres chantiers à grand impact socio-économique, dont la généralisation de la couverture médicale de base et la réparation collective du préjudice subi par certaines régions. L'autre aspect de cette dynamique globale a consisté en la mise en place à l'échelle nationale d'indicateurs de mesure du niveau de jouissance des droits économiques dans le cadre du processus visant à développer l'interaction avec les mécanismes onusiens des droits de l'Homme. S'inscrivant dans cette stratégie, le Conseil économique, social et environnemental a mis au point une charte sociale qui vient consacrer les principes d'indivisibilité et d'interdépendance des droits. La charte préconise un nouveau contrat entre les composantes de la société et énumère 45 droits fondamentaux formalisés dans plus de 60 objectifs bien définis, a précisé M. Fouad Benseddik, membre du conseil. Il a indiqué que les progrès obtenus dans ce domaine apparaissent à travers le rapport que vient d'élaborer le CESE sur «l'évaluation de l'effectivité des droits humains fondamentaux dans les provinces du sud». Ce document, première étape dans la préparation du rapport sur le nouveau modèle de développement dans la région, est conçu comme une réponse au besoin d'assurer aux acteurs locaux davantage de participation, en faisant reculer les facteurs qui inhibent l'initiative économique et le développement du secteur privé, a indiqué M. Benseddik. Le rapport qui se base sur les avis de 1000 représentants d'acteurs locaux, appelle à la mise en œuvre de « véritables politiques» dans les secteurs de l'eau, de l'habitat, de la fiscalité et identifie les principaux enjeux du développement dans cette région. Ce panel, modéré par l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, M. Omar Hilale, s'est déroulé en présence du ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail, et de plusieurs parlementaires, diplomates et experts.