Les manifestations à travers la Turquie ont coûté la vie à quatre personnes, trois manifestants et un policier, a déclaré mardi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours prononcé au parlement à Ankara. «Trois jeunes et un policier ont perdu la vie dans les événements», a dit M. Erdogan devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP). Les manifestations à travers la Turquie ont coûté la vie à quatre personnes, trois manifestants et un policier, a déclaré mardi le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours prononcé au parlement à Ankara. «Trois jeunes et un policier ont perdu la vie dans les événements», a dit M. Erdogan devant les députés de son Parti de la justice et du développement (AKP). Dans la foulée, l'Association turque des médecins (TBB), qui s'en tenait mardi matin à un précédent bilan de trois morts, a publié un communiqué à la mi-journée confirmant le bilan donné par le Premier ministre Le quatrième mort serait un ouvrier de 26 ans, blessé à la tête lors d'une manifestation dans la capitale Ankara. Selon la TBB, les troubles qui secouent la Turquie depuis 12 jours ont fait, outre ces quatre morts, un total de 4.947 blessés. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que le parc Gezi d'Istanbul, le coeur de la contestation antigouvernementale qui agite la Turquie depuis douze jours, n'était pas une «zone d'occupation», annonçant dans la foulée que le gouvernement ne ferait plus montre de tolérance. Déjà dimanche, lErdogan avait nettement durci le ton en multipliant les harangues publiques contre les contestataires, devant des milliers de partisans de son Parti de la justice et du développement (AKP). «Ceux qui ne respectent pas le parti au pouvoir dans ce pays en paieront le prix», a lancé le dirigeant turc à Ankara, «si vous continuez comme ça, j'utiliserai le langage que vous comprenez, parce que ma patience a des limites». Sûr du soutien d'une majorité de Turcs, le Premier ministre a adopté un ton très ferme depuis le début de la crise, en renvoyant les contestataires aux élections municipales de 2014 pour exprimer leur mécontentement. La police libère la place Taksim La police turque a repris mardi le contrôle de la place Taksim d'Istanbul aux manifestants qui exigent depuis douze jours la démission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, à la veille de sa rencontre annoncée avec des représentants de la contestation. Peu après 07h30 locales (04h30 GMT), les forces de l'ordre sont intervenues manu militari sur la place, le coeur de la mobilisation antigouvernementale, repoussant les quelques centaines de protestataires qui y avaient passé la nuit en tirant des grenades lacrymogènes ou des billes de plastique et en utilisant des canons à eau. Sitôt l'apparition de la police, des groupes de manifestants casqués et équipés de masques à gaz ont riposté par des jets de pierre et de cocktails Molotov. Après trois heures d'échauffourées, les forces de l'ordre sont parvenues à éloigner les contestataires du centre de la place. La plupart des drapeaux et des banderoles qui hérissaient Taksim ont été rapidement enlevées et des pelleteuses ont démantelé les barricades érigées dans la plupart des rues menant à la place «Le spectacle (de ces manifestants) a contrarié la population (...) et terni l'image du pays aux yeux du monde», a justifié le gouverneur d'Istanbul, Hüseyin Avni Mutlu, lors d'une conférence de presse. La police n'est, par contre, pas intervenue dans le petit parc Gezi, ce jardin public adjacent à Taksim dont la destruction annoncée a donné le coup d'envoi le 31 mai à la fronde antigouvernementale qui agite aujourd'hui toute la Turquie. La reprise, symbolique, de la place Taksim intervient au lendemain de l'annonce d'une rencontre, prévue mercredi, entre M. Erdogan et des représentants de la contestation, qu'ils a présentés à longueur de discours comme des «pillards» ou des «extrémistes». «Notre Premier ministre a donné rendez-vous à certains des groupes qui organisent ces manifestations», a déclaré lundi soir le vice-Premier ministre Bülent Arinç à l'issue du conseil des ministres, «notre Premier ministre écoutera ce qu'ils ont à dire». En même temps que ce premier geste concret d'apaisement du chef du gouvernement, M. Arinç avait ajouté que «les manifestations illégales ne (seraient) plus tolérées en Turquie», ouvrant la porte à l'intervention de mardi matin. Les forces de l'ordre avaient quitté Taksim le 1er juin, après vingt-quatre heures presque ininterrompues d'affrontements avec les manifestants. Des centaines de manifestants étaient venus dénoncer la brutalité avec laquelle la police avait évacué le parc Gezi à l'aube du 31 mai. Plusieurs centaines de militants associatifs l'occupaient pour dénoncer l'arrachage des 600 arbres du parc dans le cadre d'un projet contesté d'aménagement de Taksim. Depuis le retrait de la police, la place du centre d'Istanbul a accueilli tous les soirs des milliers de personnes, parfois des dizaines de milliers, qui exigent la démission de M. Erdogan, accusé de dérive autoritaire et de vouloir «islamiser» la société turque.