Auteur d'un but magnifique, l'attaquant néerlandais Arjen Robben a été le détonateur du Bayern Munich, qui a de nouveau terrassé le FC Barcelone en demi-finale retour de la Ligue des champions (3-0), et aura ainsi l'occasion d'effacer, le 25 mai à Wembley, le mauvais cauchemar de la finale de 2012. Le Batave de 29 ans est assurément de la trempe des cracks. Mais son côté irascible et son égoïsme dans le jeu ont toujours jeté une ombre sur son immense talent. Peut-être que sa splendide frappe enroulée en pleine lucarne à la 49e minute, qui n'a laissé aucune chance à Victor Valdes et a lancé le Bayern vers une nouvelle large victoire après la démonstration du match aller (4-0), sera de nature à mettre cette fois tout le monde d'accord. Robben, déjà auteur d'un but à l'Allianz Arena la semaine dernière, a été dans tous les bons coups, impulsant des contre-attaques supersoniques sur son côté droit, bien aidé par le capitaine Philipp Lahm. Dès la 13e minute, le Néerlandais, bien lancé en profondeur, a été repris in extremis par Piqué avant de mettre le feu dans la défense espagnole en combinant avec Bastian Schweinsteiger et Lahm (16e). Peu avant la pause, après une succession de feintes de frappe dont il a le secret, il décochait un tir repoussé en catastrophe par les Catalans (35e). C'était avant de tuer un suspense déjà mort-né à l'issue du match aller. Histoire tourmentée Voilà Robben en position de prendre sa revanche sur les malheurs vécus l'année dernière dans son antre de l'Allianz Arena et ce penalty raté en prolongation en finale contre Chelsea, finalement vainqueur aux tirs au but. Histoire de clore sur une belle note son histoire tourmentée en Bavière débutée en 2009, le joueur étant donné partant en fin de saison. Jamais véritablement intégré au sein du vestiaire du Bayen Munich, Robben, qui avait notamment eu une altercation physique avec Franck Ribéry, devra tout de même dompter une pression qui l'a souvent bloqué dans les grands rendez-vous. Outre le penalty contre Chelsea, tout le monde a en mémoire le face-à-face perdu avec le gardien espagnol Iker Casillas en finale du Mondial-2010 (1-0). "Je suis à 100% persuadé que je peux rendre mon équipe meilleure quand je suis totalement en forme", avait déclaré en janvier l'ancien joueur du Real Madrid, souvent adepte de l'autosatisfaction. Ce qui n'avait pas empêché son entraîneur Jupp Heynckes de longtemps lui préférer l'international allemand Tony Kroos. Mais la blessure du milieu de terrain bavarois lui a redonné une nouvelle opportunité de relancer une saison en dents de scie également hachée par les blessures. Rendez-vous est donc pris, le 25 mai à Wembley, contre le Borussia Dortmund pour un ultime récital. Pour Robben, il s'agira bien plus que d'offrir un 5e sacre européen au Bayern Munich. Ce sera aussi une affaire personnelle.