Deux adolescents Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie, où se tiennent jeudi les funérailles d'un prisonnier politique dont le décès a provoqué la colère et accru la tension à travers les Territoires palestiniens. Amer Nassar, 16 ans, et son cousin Naji Balbisi, 17 ans, ont été tué par balles mercredi soir par des soldats israéliens à proximité d'un barrage militaire israélien non loin de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, selon les services de sécurité palestiniens. Le corps de Naji Balbisi a été découvert à l'aube jeudi. Son cousin, atteint à la tête, avait été tué tard mercredi soir au même endroit et son cadavre recueilli peu après, selon des sources médicales et des responsables de la sécurité palestinienne. Un troisième jeune Palestinien a été blessé lors des heurts de la soirée. Les deux adolescents devaient être enterrés hier jeudi à Tulkarem. L'armée israélienne a confirmé la découverte d'un cadavre jeudi matin. Un porte-parole militaire a pierres en direction du point de contrôle israélien. Dans la bande de Gaza, un groupe armé a tiré jeudi matin au moins un obus de mortier contre le sud d'Israël, sans faire de blessé, selon la radio publique israélienne. L'armée a confirmé le tir sans pouvoir dire s'il s'agissait d'un obus de mortier ou d'une roquette. Ce regain de violence survient dans une atmosphère de dure tension dans les Territoires palestiniens, rappelant les intifadas. Les funérailles d'un prisonnier politique sexagénaire, Maïsara Abou Hamdiyeh, dont le décès controversé mardi en Israël a soulevé une vague de manifestations, devaient avoir lieu, hier jeudi à la mi-journée, après les prières, à Al Khalil (Hébron). Nouveaux heurts à Al Khalil Son corps, enveloppé dans un drapeau palestinien, a été transféré mercredi à la morgue du service médico-légal de l'université Al-Qods à Abu Dis, dans les faubourgs d'Al Qods (Jérusalem-Est), en présence de milliers de sympathisants, pour une autopsie avant les obsèques. Le centre d'Al Khalil (Hébron), la ville natale d'Abou Hamdiyeh, a été le théâtre de violents affrontements depuis 48 heures. Les heurts y avaient repris jeudi matin. Les commerces, écoles et bureaux sont restés fermés pour la troisième journée consécutive dans cette cité palestinienne, la plus peuplée de Cisjordanie, où les habitants observent une grève générale à la mémoire du «martyr» décédé. La mort du prisonnier a également provoqué un mouvement de protestation dans des prisons israéliennes, où 1.900 détenus palestiniens continuent à refuser de prendre leur repas hier jeudi, selon le service pénitentiaire israélien (IPS). La veille, 4.600 prisonniers avaient renvoyé leurs repas. Selon un affidavit signé par son avocat, M. Abou Hamdiyeh s'était plaint de vives douleurs à la gorge depuis août 2012, mais il n'avait été traité qu'avec des antibiotiques par les autorités israéliennes. Selon l'avocat, le prisonnier malade n'a pas subi les examens appropriés avant le mois de janvier lorsque des «cellules cancéreuses ont été détectées». Ex-général des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne, il avait été arrêté en 2002 et condamné à la détention à perpétuité en 2007 pour tentative de meurtre. Le président palestinien Mahmoud Abbas et la Ligue arabe ont imputé la responsabilité de la mort d'Abou Hamdiyeh au gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.