Un club de foot évoluant en première division tunisienne a annoncé lundi son retrait du championnat pour protester contre des "injustices d'arbitrage", et un autre a menacé de faire de même dans un contexte de tensions accrues entre les équipes et la fédération. "Nous avons décidé de nous retirer du championnat et nous avons alerté le ministre du Sport ainsi que le président de la Fédération tunisienne du sport sur notre décision", a déclaré à l'antenne de Mosaïque-FM, Khaled Bennour le vice-président de ES Gafsa (centre). Selon ce club, 8ème et dernier du poule B de la Ligue 1, la direction du Club Sportif d'Hammam-Lif (banlieue de Tunis), usant de relations étroites avec le parti islamiste Ennahda, a fait pression sur l'arbitre dimanche pour qu'il annule un but marqué par l'équipe de Gafsa. M. Bennour a déploré "une ingérence politique dans les affaires sportives". "Ce n'est plus du sport, cette ingérence politique au profit de certains clubs représente un vrai danger pour le sport tunisien", a-t-il dit. "Les erreurs d'arbitrage qui ont lésé notre équipe lors du match face au CS Hammam-Lif dimanche ont été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a ajouté de son côté le dirigeant de EGS Gafsa Ezzedine Ben Amor, cité par l'agence TAP. Un autre club évoluant en première division, l'Olympique de Béja (OB), a menacé de se retirer aussi, dénonçant "les injustices des arbitres". "Il y a une bande qui dirige le comité qui désigne les arbitres. Nous sommes victimes d'un complot (..) et nous allons retirer notre confiance au bureau Fédéral" de la Fédération tunisienne de football, a déploré Adel Riabi, président de la section foot de l'OB, sur l'antenne de Mosaïque FM. D'autres conflits ont émaillé le championnat ces derniers jours, avec le résultat d'un match annulé après des violences à l'issue de la rencontre et la pannes d'un bus transportant une équipe qui a entraîné le report d'une autre rencontre. Depuis août dernier, les matchs en Tunisie se jouent en huis-clos partiel pour limiter les violences.