«Lincoln» est basé sur le livre de Doris Kearns Goodwin, «Team of Rivals». Steven Spielberg était déjà en train de travailler sur le biopic du célèbre président quand il a rencontré l›auteur. Le cinéaste lui a confié être en train de travailler sur «Lincoln» quand Doris lui a annoncé qu›elle venait juste de terminer son livre. Spielberg en reçut une copie. Après avoir lu l›ouvrage, il décida de l›utiliser comme fondement de son film. Steven Spielberg s›est entouré d›une troupe d›artistes chevronnés qu›il connaît bien pour réaliser ce «Lincoln». Ainsi, on retrouve Janusz Kaminski à la photographie, Michael Kahn au montage, Rick Carter pour les décors, Joanna Johnston pour les costumes et l›inévitable John Williams à la composition de la musique. Après «Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal», Steven Spielberg a proposé à Harrison Ford de faire une apparition dans «Lincoln» sous les traits du vice-président Andrew Johnson. Néanmoins, à cause d›une accumulation de retard, cette idée est finalement tombée à l'eau. Depuis l›âge de sept ans, Steven Spielberg a toujours nourri une fascination pour le personnage d›Abraham Lincoln, bien décidé à lui consacrer un film. C'est en 1999 que le cinéaste a découvert «Team of Rivals», un livre biographique sur le 16ème Président des Etats-Unis écrit par Doris Kearns Goodwin. Une fois les droits acquis, le projet n›a cessé d›être repoussé depuis 2005, en raison des nombreux films du réalisateur. Le tournage devait avoir lieu début 2011, mais Spielberg a préféré se concentrer sur ses deux précédents longs métrages (Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne et Cheval de guerre) avant de s'attaquer à «Lincoln». Au départ, c'était l'acteur Liam Neeson qui était pressenti pour incarner Abraham Lincoln, un rôle qui aurait marqué sa deuxième collaboration avec Steven Spielberg après La Liste de Schindler. Néanmoins, le biopic fut trop long à voir le jour et l'acteur irlandais a finalement déclaré qu'il était aujourd'hui trop âgé pour jouer le 16ème président des Etats-Unis d'Amérique. Une première version du scénario a été écrite par John Logan et Paul Webb avant que Tony Kushner ne soit engagé. Steven Spielberg a été impressionné par Kushner lors de leur collaboration sur «Munich» et cela a conduit le célèbre réalisateur à travailler à nouveau avec le scénariste sur «Lincoln». Hal Holbrook campe le rôle de Francis Preston Blair dans «Lincoln». L›acteur a remporté un Emmy award pour avoir prêté ses traits au célèbre président des USA en 1974 dans la mini-série «Lincoln». Il a également joué le rôle de Lincoln dans «Nord et Sud» et lors d›une apparition dans le «Ed Sullivan Show». Anecdote insolite : Daniel Day-Lewis avait campé Bill Le Boucher, un personnage totalement opposé à la politique d›Abraham Lincoln dans le film de Martin Scorsese, «Gangs of New York». Après que Daniel Day-Lewis ait travaillé sa voix pour coller à celle d›Abraham Lincoln, l›acteur a envoyé une cassette audio à Steven Spielberg pour avoir son aval. Ladite cassette se trouvait dans une boîte affublée d›une tête de mort, sorte d›avertissement afin que Spielberg soit le seul à l›écouter en premier. L›actrice Sally Field était si déterminée à jouer le rôle de Mary Todd Lincoln qu›elle a fini par convaincre Steven Spielberg de la laisser auditionner. En effet, le cinéaste trouvait que l›actrice était trop vieille pour le rôle (20 ans de plus que Mary Todd). Cependant, devant l›abnégation de l›actrice, Spielberg organisa une audition en compagnie de Daniel Day-Lewis qui est venu d›Irlande exprès pour ça. Finalement, la comédienne a réussi à convaincre le réalisateur de «Jurassic Park» qu›elle était la meilleure pour le rôle : «Daniel Day-Lewis est si gentil qu›il n›a pas hésité à prendre un vol depuis l›Irlande pour passer l›audition avec moi. Je l›aimerais toujours pour ça», s›extasie Sally Field. La genèse de la passion de Steven Spielberg pour Abraham Lincoln a connu ses prémices lors d›une visite du fameux Lincoln Memorial à Washington : «Je devais avoir quatre ou cinq ans lorsque j'ai vu le Lincoln Memorial pour la première fois, j'ai d'abord été effrayé par la taille de la statue sur ce fauteuil, mais à mesure que j'approchais, j'étais de plus en plus captivé par son visage. Je n'oublierai jamais cet instant, cela m'a poussé à m'interroger sur cet homme qui me surplombait, assis dans ce fauteuil», révèle le cinéaste. Le long-métrage se focalise essentiellement sur les 4 derniers mois de la vie d›Abraham Lincoln et son combat pour faire adopter le 13ème amendement (abolition de l›esclavage) par la chambre des Représentants : «Nous nous sommes concentrés sur les quatre derniers mois de la vie de Lincoln, car ce qu'il a accompli au cours de cette période est véritablement prodigieux. Nous voulions cependant montrer que c'était un homme, et non un mythe. Nous nous sommes dit que notre meilleure chance d'être fidèles à cet homme exceptionnellement complexe était de le décrire en plein coeur de son combat le plus difficile : l'adoption du 13e amendement par la Chambre des Représentants», explique Steven Spielberg. Plus de 140 personnages s›entrecroisent dans ce portrait du célèbre président des USA dont d›éminentes personnalités de l›époque qu›il faut présenter aux spectateurs : «Le processus narratif a été très difficile. Mais j'aime beaucoup écrire des scènes d'exposition car c'est comme un puzzle mental dont on assemble les pièces. Je suis convaincu que les spectateurs sont très intelligents et je savais également que mon script serait entre les mains de l'un des meilleurs réalisateurs de l'Histoire», raconte le scénariste Tony Kushner. Le réalisateur Steven Spielberg s›est évertué à recréer sur le plateau une ambiance d›époque afin d›immerger totalement l›équipe ; en ce sens, le chef-décorateur Rick Carter confie : «Je me souviens d'avoir eu la sensation de remonter le temps lorsque Daniel Day-Lewis a pénétré sur le plateau pour la première fois. Je n'oublierai jamais ce moment. Ce n'était pas Daniel Day-Lewis que j'avais en face de moi. C'était le président des États-Unis de 1865, c'était Abraham Lincoln.»