Le Tribunal militaire de Rabat poursuivait, mardi, l'audition des personnes impliquées dans les événements survenus lors du démantèlement du camp Gdeim Izik à Laâyoune. Lors de la séance de la journée de lundi, le tribunal a entendu pendant huit heures huit des 24 mis en cause, ce qui porte à 18 le nombre des personnes auditionnées à ce jour et qui ont toutes nié les charges retenues contre elles. Lors de cette audience, le représentant du ministère public a rejeté une requête d'expertise médicale sur un accusé, tandis que le tribunal a décidé de reporter à la fin des auditions l'examen d'une deuxième requête de la défense relative à la projection d'un enregistrement vidéo montrant, selon les procès verbaux de la police judiciaire, l'un des accusés en train de mutiler un cadavre. Les 24 accusés dans cette affaire sont poursuivis pour "constitution de bandes criminelles, violences contre les forces de l'ordre ayant entraîné mort d'homme et mutilation de cadavres". Le procès, qui s'est ouvert le 1er février, connait une présence régulière et à toutes les audiences d'observateurs nationaux et internationaux, ainsi que de nombreuses associations et organisations des droits de l'Homme et de représentants de médias marocains et étrangers. Des interprètes et traducteurs assermentés sont également présents en permanence au tribunal pour assurer la traduction en français, anglais et espagnol. Parallèlement à la tenue du procès, les familles des victimes et des accusés organisent des sit-in pacifiques devant le siège du tribunal. Les événements de Gdeim Izik, qui remontent aux mois d'octobre-novembre 2010, avaient fait 11 morts parmi les forces de l'ordre, y compris un élément de la Protection civile, 70 blessés parmi ces mêmes forces, dont plusieurs grièvement atteints et quatre autres blessés parmi les civils, outre des dégâts matériels conséquents et dommages à des bâtiments publics et biens privés.