«S'il est une question en forme d'inquiétude collective, qui fait de nous des citoyens solidaires d'une même terre, d'une même humanité, au-delà des drames et des dérives du moment, c'est bien celle de protection de notre environnement dont les atouts ou les fragilités ne connaissent ni le Nord, ni le Sud et ne s'arrêtent à aucune frontière », c'est là l'expression de la vision pertinente que Sa Majesté le Roi Mohammed VI préconise. Une vision exemplaire, qui montre la voie et qui interpelle tout un chacun, là où il est, à jouer son rôle et prendre sa part de responsabilité dans ce défi majeur, celui de crise écologique d'une intensité sans précédent qui fait en sorte que c'est dorénavant l'avenir de l'homme qui est menacé. Notre pays, conformément aux Hautes Orientations Royales, fait de la protection de l'environnement un socle et un levier fort de développement. Consacrée par la Constitution dont l'une des déclinaisons fondamentales est la dernière loi - cadre relative à la Charte de l'environnement et du développement durable dont le projet a été adopté en Conseil de gouvernement lors de sa réunion du 14 décembre 2012, la question de l'environnement est bel bien la préoccupation de l'heure. Et la capacité à annihiler ces inquiétudes et relever les défis demeure tributaire d'une volonté collective d'agir, partager le constat faisant que les inquiétudes d'hier sont devenues des faits scientifiques, aujourd'hui, se rassembler autour de la Charte de l'environnement et du développement durable et surtout s'engager à adopter les principes qui la sous-tendent. C'est toute cette dimension du progrès et de développement durable que véhicule cette charte que le Conseil Economique et Social (CES) a décortiquée récemment lors d'une récente réunion au terme de laquelle il a donné les conclusions et les recommandations dans un rapport qu'il vient de publier. Un document d'une grande richesse à travers lequel le Conseil Economique et Social a mis en exergue nombre de paramètres fondamentaux qu'il s'agit d'observer scrupuleusement pour donner un contenu concret, novateur et vivace à la charte de l'environnement. Pour ne citer que les droits et devoirs en matière d'environnement et de développement durable et qui sont à réglementer pour une meilleure responsabilité des citoyens, l'application du principe de précaution devant être adossée à une autorité scientifique compétente, le recadrage par la loi du principe de participation, ou encore la protection de l'environnement qui doit être fondée sur une connaissance scientifique et une normalisation selon une approche territoriale. Dans son approche de la problématique du développement durable, le Conseil Economique et Social place l'élément humain au centre du processus, acteur principal du changement et bénéficiaire du développement. Cette démarche interpelle tout un chacun surtout que l'ampleur du phénomène de dégradation environnementale et l'importance des facteurs en jeu qui en sont responsables, s'agissant bien de leurs formes que de leurs dimensions, sont aujourd'hui bien connus. Il est donc urgent d'agir en synergies contre la menace grandissante et multiforme de ce phénomène. Une menace dont les retombées sont lourdes de conséquences tant sur le plan économique que sur le plan social aussi bien quantitativement par le nombre de personnes qui s'en trouvent affectées, que qualitativement à travers les modes de vie qui s'en trouvent bouleversées : accélération du phénomène de l'exode rural, paupérisation des espaces,... C'est dire que la contribution du CES à travers ses analyses et recommandations présente un atout de taille qui vient appuyer le dispositif de sensibilisation et de protection déjà en place et c'est dans cette dynamique que le CES lance, aujourd'hui, ce défi pour le développement intégré et durable avec pour ambition que demain soit non ce qui va arriver, mais ce que nous décidons d'en faire.