Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), dans sa branche électricité, est en mauvaise posture en raison de la sérieuse crise financière dans laquelle il se débat, au point d'être en état de cessation de paiement vis à vis de ses fournisseurs, apprend-on de source responsable. Pour lui éviter la banqueroute, l'Etat qui a déjà renfloué ses caisses en 2012 par un apport de 500 millions de Dh, est appelé à renouveler l'opération. Une décision doit donc être prise sans attendre afin d'éviter au principal producteur d'électricité au Maroc le dépôt de bilan. Les chiffres en notre possession font ressortir que l'ONEE a réalisé un résultat net de -3,5 milliards de DH en 2011, contre seulement -450 millions de DH en 2010. En 2012, la situation ne s'est nullement améliorée, bien au contraire. Les raisons sont à rechercher principalement dans la hausse des prix des combustibles -le charbon notamment- pour alimenter les centrales électriques marocaines et dans la hausse prononcée de la demande en électricité avec plus de 8% en 2011 et 2012. Les coûts ont ainsi été multipliés par deux et plus alors que les tarifs de l'électricité sont restés inchangés. Les déboires financiers de l'office qui fournit l'électricité à plusieurs catégories de clients, dont les résidentiels, les entreprises de distribution et autres institutions, viennent en partie du segment des entreprises et institutions, avec des arriérés de paiement de plusieurs centaines de millions de DH auprès des opérateurs et grandes PME. Les difficultés de recouvrements des créances viennent du secteur public, et particulièrement auprès des collectivités locales. Devant cet état de fait, le gouvernement a pris sur lui de mettre en place un plan de sauvetage à plusieurs variantes pour équilibrer les finances de l'ONEE. Si l'éventualité de l'augmentation des tarifs de l'électricité, envisagée dans un premier temps, semble avoir été abandonnée compte tenu de ses mauvaises répercussions sociales, ce plan, outre la somme de 500 millions de Dh déjà injectée et celle équivalente à venir, devrait aider l'Office à récupérer auprès des collectivités locales quelque 6 milliards de DH. Le plan repose ainsi sur deux composantes, l'une financière et l'autre consistant en la recherche des gains opérationnels de l'outil industriel de l'Office. D'autre part, outre les mesures adéquates pour sauver l'ONEE, le gouvernement doit réfléchir en même temps à améliorer pour les prochaines années l'offre en électricité, l'Office étant appelé à augmenter dans les prochaines années sa production de 7% et à investir près de 39 milliards de Dh d'ici à 2016. La bataille s'avère donc rude.