Ambassadeur mondial de la musique indienne depuis les années 60, le maestro du sitar Ravi Shankar est décédé mardi à l'âge de 92 ans. Le musicien et compositeur de renom, qui avait remporté plusieurs distinctions prestigieuses, dont trois Grammy Awards, s'est éteint dans un hôpital près de sa résidence dans le sud de la Californie aux Etats Unis, a indiqué sa famille. De santé fragile depuis plusieurs années, il avait subi jeudi une opération chirurgicale. «Bien que l'heure soit au chagrin et à la tristesse, c'est également l'occasion pour nous tous de le remercier et d'être reconnaissants d'avoir fait partie de nos vies», a ajouté sa famille dans un communiqué. Le parrain de la World Music comme le surnommait George Harrison des Batelas, était né le 7 avril 1920 à Bénarès, ville sacrée pour les Hindous sur les bords du fleuve du Gange. Bien qu'issu de la plus haute caste dans la société hindoue, les brahmanes, il est né dans une famille pauvre, le plus jeune parmi quatre garçons. Dans un message de condoléances, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a évoqué la perte d' «un trésor national et d'un ambassadeur mondial de l'héritage culturel de l'Inde». Le sitariste, qui est souvent désigné par le titre Pandit, lettré en langue Sanskrit, fut le premier ambassadeur de la musique indienne qu'il a rendue célèbre à travers le monde. En 1956, Raki Shankar a entamé une tournée en Europe et en Amérique. Il a joué aux côtés de grandes stars du rock de l'époque comme Les Beatles et les Rolling Stones, rendant célèbre le sitar, un instrument de musique à cordes pincées. Sa notoriété mondiale s'est confirmée depuis avec des prestations mémorables comme au festival de Monterey en 1967 et au concert de Woodstock deux années après. Sa musique lui a valu plusieurs distinctions prestigieuses, dont les trois Grammy Awards, la plus haute distinction de l'industrie musicale américaine.Avec George Harrison, il a collaboré dans plusieurs projets, dont un concert pour le Bangladesh en 1971. Père de la chanteuse de jazz Norah Jones et de la compositrice Anoushka Shankar Ravi Shankar, le maître incontesté du sitar avait établi en 1967 une école de musique à Los Angeles. Dès l'annonce sa mort, les messages de condoléances fusent de la part des personnalités du monde de la politiques et des arts en Inde pour saluer le plus célèbre des musiciens indiens, une légende qui a transporté la musique indienne vers le sommet, un maître qui a conféré une nouvelle identité a la musique classique en Inde. Etre un maestro n'est pas son unique attribut. Pandit Ravi Shankar a su mieux que quiconque représenter l'image de l'Inde, écrit le ministre indien de la communication. Et comme pour passer la torche, sa dernière performance en public, selon ses proches, remonte au 4 novembre dernier en Californie, au côté de sa fille, Anoushka.