Profitant de la présentation d'un rapport sur la situation dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), des partis de l'opposition au Parlement suédois y ont « glissé » une motion appelant le gouvernement de ce pays nordique à reconnaître la prétendue « République Arabe Sahraouie Démocratique » (RASD). Le gouvernement suédois sera-t-il tenté ? Certes, la nouvelle est préoccupante, mais la logique et le droit devraient l'emporter, car déjà un député de la coalition au pouvoir, Ulrik Nilson, est monté au créneau pour dénoncer « une démarche inconstitutionnelle » et « une ingérence dans les attributions de l'Exécutif ». Nilson affirme en la substance que « la Constitution suédoise stipule clairement que la reconnaissance d'un Etat relève des prérogatives exclusives du gouvernement et non pas du Parlement ». « La prérogative relative à la reconnaissance d'un Etat relève du seul ressort du gouvernement », insista le député Nilson, qui s'exprimait dans le cadre d'un entretien accordé à la MAP, avant de rappeler que l'Exécutif avait émis des réserves au sujet de ladite motion. Il va jusqu'à dénoncer les raisons politiciennes qui animent les formations suédoises de l'opposition désireuses de faire avancer certains dossiers internes, précisant qu'il s'agit de questions qui n'ont rien à voir avec l'affaire du Sahara. Nous saisissons tout de même l'occasion pour, à toute fin utile, rappeler brièvement certains aspects concernant la pseudo-RASD et par ricochet la question de notre intégrité territoriale. Ainsi, puisant dans les articles très instructifs sur la question du Sahara que « L'Opinion » publie pour le compte du Centre d'Etudes Internationales basé à Rabat, nous y relevons : « Pour le cas de la RASD, l'on est fondé à s'interroger sur l'existence réelle et effective de cette « république en exil » : un ramassis de populations glanées ça et là parmi les mercenaires, les personnes séquestrées et les populations déplacées. Ladite entité n'existe juridiquement – même si c'est contestable – que dans le cadre de l'Union Africaine (UA), héritière de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Or, les observateurs avertis savent les conditions dans lesquelles la RASD fut admise en 1984 au sein de l'Organisation panafricaine, en violation criante de la Charte constitutive de celle-ci. Une assise territoriale faisant notamment défaut à cette entité fictive. Le territoire sur lequel s'exerce l'autorité de la RASD est un territoire algérien ». M. Ulrik Nilson, en homme politique au fait des réalités, ne crache pas ses mots en clouant le bec à ses compères qui font dans l'imbroglio. Il leur rappelle que la RASD n'a pas les attributs d'un Etat, ni territoire, ni peuple, ni autorité effective, tous critères au respect desquels la Suède s'attache. Et, ce faisant, lui le premier, minimise la portée de cette motion, laquelle, dit-il à juste titre, « ne signifie aucunement une reconnaissance de la prétendue RASD ». Soulignons, enfin, que le Maroc fait toujours preuve de vigilance quand il s'agit de défendre son intégrité territoriale. Une vigilance que partagent avec conviction, détermination et acharnement toutes les composantes politiques et sociales.