François Fillon et ses partisans sont favorables à un nouveau vote des militants de l'UMP pour sortir le parti de la crise dans laquelle l'a plongé l'élection de son président mais ils pourraient entre-temps créer leur propre groupe parlementaire. Le député Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon, a laissé entendre que le repassage par la voie des urnes avait la faveur de Nicolas Sarkozy, qui a déjeuné lundi avec son ancien Premier ministre et s'est entretenu au téléphone avec Jean-François Copé. Mais en attendant un retour à la case des urnes, les députés partisans de François Fillon ont décidé mardi de créer un groupe parlementaire au sein de l'UMP. Jean-François Copé, dont l'élection, confirmée lundi par les instances de l'UMP, reste contestée par l'ex-Premier ministre, a rejeté mardi matin l'idée d'un nouveau vote, qui serait pourtant soutenue par l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy. Le député Eric Ciotti a estimé mardi matin sur France 2 que le passage par la «voix des militants» était la seule solution pour trancher le conflit entre les deux hommes. «C'est l'attente de François Fillon (...) Il faut voter, il n'y a pas d'autres solutions, autrement on sera toujours dans le soupçon, dans l'illégitimité», a-t-il dit. «L'UMP est en danger. Pour sauver l'UMP, c'est la voix des militants qui doit s'exprimer, c'est la sagesse», a ajouté le directeur de campagne de François Fillon. «Il faut revoter.» Il a laissé entendre que cette solution avait la faveur de Nicolas Sarkozy, qui a déjeuné lundi avec son ancien Premier ministre et s'est entretenu au téléphone avec Jean-François Copé, jusqu'ici secrétaire général de l'UMP. Selon Le Figaro, qui cite un «fillonniste», l'ancien chef de l'Etat aurait dit à François Fillon : «Je suis favorable à une nouvelle élection entre vous deux.» Interrogé mardi matin par France Info, Jean-François Copé a maintenu qu'il était le président légitime de l'UMP, rejeté les accusations d'irrégularités du camp Fillon et écarté l'hypothèse d'un nouveau vote des militants. «L'heure aujourd'hui n'est pas dans la passion du moment, dans l'amertume, dans le regret, à dire il faut revoter tout de suite. Non», a-t-il déclaré. «Les militants veulent maintenant qu'on se remette au combat face à la gauche.» Il a invoqué les statuts de l'UMP pour estimer qu'une nouvelle élection signifierait six mois minimum de campagne interne- «Est-ce que vous pensez que l'UMP peut se permettre de faire encore parler d'elle-même sur des querelles internes pendant six mois ?» Jean-François Copé a également lancé une mise en garde à la tentation des députés et sénateurs UMP qui soutiennent François Fillon de faire scission. «Attention, la passion, l'amertume, la déception est parfois mauvaise conseillère», a-t-il déclaré. «S'il s'agit simplement de dire cela pour faire pression, je ne pense pas que ça soit la bonne formule (...) Donnons-nous quelque temps, parlons ensemble, voyons si nous pouvons nous rassembler.» Hier mardi, les députés partisans de François Fillon ont décidé de créer un groupe parlementaire au sein de l'UMP en attendant l'organisation d'un nouveau vote pour sortir de la crise provoquée par l'élection de Jean-François Copé à la présidence du principal parti d'opposition, a annoncé Dominique Dord. «L'idée, c'est qu'on reste tous dans la grande maison commune qui est l'UMP et qu'on partage avec nos collègues copéistes», a dit ce député proche de François Fillon. «En revanche, dans la grande maison, on appelle à une nouvelle élection pour la présidence de l'UMP. Le temps qu'on ait cette élection, on fait une chambre à part dans la grande maison», a-t-il ajouté en marge de la réunion des partisans de l'ancien Premier ministre au Musée social à Paris. «François Fillon a la certitude d'avoir 55 députés avec lui», a dit Jean de Boishue, un de ses proches.