Le Maroc rate une qualification en Coupe du Monde de foot, ramasse une casserole aux Jeux Olympiques, ou se classe avant dernier aux Jeux Méditerranéens, faut-il pour autant réciter la Fatiha de fin du monde ? Touchons du bois tout de même. N'empêche, et sauf quelques sélections à compter sur les doigts d'une seule main, le sport national se frotte mal avec la concurrence internationale. Pourtant quelques éclaircies réussissent à entretenir espoir et... dignité à travers le travail de clubs qui parviennent, malgré des moyens rudimentaires, à reluire l'image du Royaume hors frontières. Le cas (anodin ?) du Sporting Club de Fès est assez sympathique à cet égard. Sa dernière sortie internationale en Costa Del Sol espagnole s'est soldée par une probante qualification aux quarts de finale du tournoi international de pétanque de la Ville de Torremolinos. Une performance qui se mesure au nombre de clubs participants, soit la bagatelle de... 96 triplettes représentant de grands pays de la boule d'acier. Dire qu'il fallait déjà y prendre part... Levons donc le voile – c'est le cas de le dire – sur la discrète mais ô combien cravacheuse Najat Daoudi, la vice-présidente de la Ligue Nord de pétanque. Dévouée corps et âme au sport de boules cette cheville ouvrière de la pétanque féminine marocaine s'est investie, par ailleurs, à construire – avant les architectes des 2 rives – un pont... d'amitié au-dessus du Détroit de Gibraltar. De fait, c'est un hommage vibrant que tiennent à livrer Mohamed Atmani (président du comité directeur) et Fouad Ngadi (Président de la section pétanque) au nom du Sporting Club à cette militante sportive qui a balisé le chemin vers la Costa Del Sol... La performance en terre ibérique de ce début novembre 2012 s'ajoute à un palmarès honorable. Pour ne considérer que ces 5 dernières années, la section pétanque a décroché 3 titres de champion de la Ligue Centre-Nord-Sud, s'est classée finaliste du concours international du Stade Marocain, finaliste du Trophée Hassan II à Ifrane, sous-champion de la Ligue Centre-Nord, 2ème du championnat de la Ligue Centre-Nord-Sud. Par ailleurs, la section pétanque du Sporting s'est distinguée en abritant de grands événements tel que les jeux mondiaux de la paix, championnat ou Coupe du Trône, Tournoi National dames et autre Championnat du Maroc pour personnes handicapées. « Intifada salvatrice » Aussi alléchants que cela puise paraître de tels palmarès ne sauraient inciter pourtant à l'auto-satisfaction et à la béatitude. Que ce soit côté pétanque, tennis, et le reste... Jouissant d'un site ultra-stratégique en plein cœur de la Ville-Nouvelle de Fès et s'étendant sur près de 2 hectares, le S.C.F peut beaucoup mieux faire après avoir pâti d'une gestion pour le moins controversée... De tous ça, le nouveau président, M. Atmani, n'en veut plus. Plutôt une « Intifada », douce mais salvatrice ! Ce dirigeant racé est en train d'opérer une authentique métamorphose tous azimuts. A commencer par une révision drastique des statuts du club. De fait, l'ex-élection collégiale d'un président relève désormais directement des adhérents ! Mais le grand dada de ce sahraoui pure souche ce sont d'abord les infrastructures de base. Un bâtisseur entêté à qui s'y frotte, s'y pique ! De fait, le Sporting Club de Fès est un immense chantier où main d'œuvre spécialisée règne en maître. Joyau du complexe, la future piscine semi olympique (ouverture printemps prochain) engloutira 130.000 de centimes. Normal pour un boss qui ne s'adresse qu'aux meilleurs comme cette entreprise allemande basée à Casablanca. La manne des investissements lourds rénovera de fond en comble aires de boules, courts de tennis, salle de gym, restaurant et Club House, aire de jeu pour enfants, etc. De quoi retourner dans leurs tombes les Crotti, Sanchez et autres Prima, des Résidents Français du Maroc qui se sont succédé à la présidence du Sporting Club dont la fondation renvoie au Protectorat Français (1950 exactement) sous l'appellation « clos de Renaissance Saint Régis ». Loin, bien loin, ce petit enclos où les Charles, Dupont et le reste venaient trinquer du pastis après la partie de boule – seule activité ludique du club... Aujourd'hui, et sous la guidance d'un comité directeur qui tient à « aseptiser » 300 familles ( à multiplier par nombre d'enfants) soit quelque 1.200 adhérents qui jouissent, et jouiront encore plus des espaces sports et espaces de détente d'un club en pleine mutation sportivo-éducative. Quitte à être sélectif ! A cet égard l'encadrement technique est un souci majeur de l'Etat Major du Club. Car le Sporting tient à relooker son image au plus haut niveau tennistique, sport de boule et natation en misant potentiellement sur la formation de base. Des ambitions, et, surtout une nouvelle image de marque qui vaut – déjà – le soutien moral et matériel de bénévols civils avant que de convaincre Elus et Autorités de Fès. Non par l'aumône des S.D.F mais par le « win-win » de partenaires où le club sportif revendique, le visage dévoilé, sa participation effective et durable à l'éducation de la jeunesse de la ville y compris cette jeunesse oisive et/ou délinquante ... gros souci de nos gouvernants. Et sans compter la contribution de tel club à l'animation sportivo-artistique de la fameuse capitale spirituelle du Royaume, et autre image du sport national au-delà des frontières... Un club désormais « Majeur et vacciné ». Le nouveau président ne vient-il pas d'apurer les arriérés fiscaux de plusieurs comités avant lui ?!