Le discours Royal à l'occasion du 37ème anniversaire de la Marche Verte, précis et direct, marque par ses multiples messages la constance dans les positions et la détermination à aller de l'avant dans l'effort de consolidation des acquis stratégiques et de poursuite de la dynamique de démocratisation, de développement, de modernisation et d'ouverture du pays. Une dynamique qui fait appel à la présence et à l'implication effective des acteurs et responsables dans les différentes institutions. D'où d'ailleurs l'injonction Royale d'étendre le nouveau concept de l'autorité à l'ensemble des instances élues, tous niveaux confondus. Outre l'Exécutif et le pouvoir judiciaire, les acteurs élus sont désormais astreints en permanence à ce nouveau concept “dans toutes ses dimensions et ses ramifications", l'élu se devant d'“être au service du citoyen, de se hisser au niveau de la confiance qu'il a placée en lui, et de transcender les considérations personnelles ou catégorielles étriquées" soulignera très judicieusement le Souverain. L'anniversaire de la Marche Verte étant l'occasion indiquée pour faire le point sur l'évolution de la question de l'intégrité territoriale du pays, SM le Roi l'abordera avec la franchise habituelle: “La dynamique que l'initiative audacieuse de l'autonomie du Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume, de son unité nationale et de son intégrité territoriale, a enclenchée en mettant en marche un nouveau processus de négociations, n'a pas abouti, jusqu'à maintenant, à la solution politique consensuelle et définitive escomptée, faute d'une volonté sincère chez les autres parties qui persistent dans leurs manigances et leurs stratagèmes obstructionnistes". Mais, confiant en la justesse de la cause nationale et en le réalisme et la crédibilité du plan d'autonomie qui constitue un vecteur sérieux de solution et qui jouit d'un soutien croissant de la part de la communauté Internationale, le Souverain a tenu à réaffirmer, nonobstant les manoeuvres désespérées des adversaires du Maroc, la volonté du Royaume de faire avancer ce processus sans toutefois dévier “des constantes et des objectifs des négociations, tels que définis par le Conseil de sécurité et tels que confirmés par Ban Ki Moon, Secrétaire général des Nations Unies". Au fait, SM le Roi rappelle ici, subtilement et sur la base de la convergence avec le SG de l'ONU, le périmètre d'exercice des instruments onusiens et la nécessité de s'astreindre aux paramètres de recherche d'un règlement, et surtout, de faire preuve de réalisme et d'esprit de consensus positif. De la même façon, le Souverain rappelle la position claire exprimée dernièrement par Ban Ki Moon au sujet du devoir des Nations Unies auxquelles appartient, dans le cadre de leurs missions, et parallèlement à la poursuite du processus de négociation, d'encourager le développement des relations maroco-algériennes. Le Maroc, faut-il le rappeler, fidèle aux liens de fraternité et de bon voisinage, n'a eu de cesse d'appeler à la normalisation des relations avec l'Algérie, y compris l'ouverture des frontières. La position marocaine qui répond par ailleurs aux voeux d'un certain nombre de pays et d'organisations internationales, traduit le souci de respecter les droits de l'homme à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux et à la liberté d'échanges. Elle constitue également une réponse appropriée aux exigences de l'intégration maghrébine, malheureusement au point mort à cause de la position figée et contreproductive de nos voisins de l'Est. A ce sujet précis, le Souverain rappelle aux cinq Etats maghrébins le devoir de “s'engager à rompre avec l'immobilisme qui hypothèque l'avenir de l'Union maghrébine, et qui en fait déjà le projet d'intégration régionale le moins avancé à l'échelle du continent africain". Pour ce faire, il n'y a qu'une seule solution: “oeuvrer sincèrement et de bonne foi à la mise au point de mécanismes de solidarité, de complémentarité et d'intégration, de nature à répondre aux aspirations de nos peuples frères et à libérer leurs énergies". La léthargie du Maghreb n'empêche cependant pas le Maroc de poursuivre sa politique d'ouverture sur son environnement. N'y allant pas par quatre chemins, SM le Roi réitère l'engagement du Maroc “à renforcer ses relations avec les pays africains tant au niveau bilatéral que régional, en dépit de l'obstination de certains à camper sur une position anachronique se fondant sur des thèses stériles et inapplicables, ignorant ou contrariant ainsi les évolutions objectives que connaît le dossier du Sahara Marocain". Voilà qui est on ne peut plus clair. Le rêve d'isoler le Maroc, longtemps caressé par nos adversaires, restera à jamais une utopie. Dans le même ordre d'idées, le développement dans le Sahara marocain ne subira pas les retombées des agissements des parties hostiles à l'intégrité territoriale du Maroc: “Partant de sa foi inébranlable dans la justesse de sa cause et la pertinence de ses orientations et ayant pleinement conscience du devoir qui lui incombe vis-à-vis des populations de son Sahara, le Maroc ne permettra en aucune manière et sous aucun prétexte que le sort de son Sahara soit tributaire des calculs et des basses manoeuvres des autres parties. C'est pourquoi nous poursuivrons les processus de développement et de modernisation en cours dans notre Sahara, avec plus de constance et de détermination". Cette forte volonté Royale se traduit par la décision stratégique de mettre en oeuvre la régionalisation avancée en commençant, en premier lieu, par les provinces du Sud. L'intérêt est grand et urgent du fait de la possibilité que cette régionalisation offre aux populations de ces provinces de participer, dans les plus brefs délais, à la gestion de leurs affaires locales et de contribuer au développement humain intégré et durable. Preuve de détermination, la décision est accompagnée par l'annonce de l'élaboration d'un modèle de développement régional intégré et rigoureux, s'appliquant à une échelle la plus large possible, visant à créer une synergie et une complémentarité entre les programmes sectoriels et dont la préparation se fera suivant une approche participative. Elle a été, par ailleurs, confiée par le Souverain au Conseil Economique, Social et Environnemental compte tenu de ce dont il dispose en termes de compétences, d'attributions et de composition plurielle. Sur le plan humanitaire, un comparatif clair et particulièrement significatif est établi par le Souverain entre la situation dans le Royaume, dont l'évolution et l'essor sont constants, et celle dans les camps de Tindouf, à l'intérieur du territoire algérien “où sévissent, dans toute leur cruauté, la répression, la coercition, le désespoir et les privations, en violation flagrante des droits humains les plus élémentaires". D'où l'appel du Souverain à une forte implication de la communauté internationale pour mettre fin au drame enduré par les populations séquestrées à Tindouf.