Les Américains étaient appelés hier mardi que à désigner par vote leurs grands électeurs, qui eux, éliront ensuite le président des Etats-Unis d'Amérique. Barack Obama, le président démocrate sortant, veut rempiler pour quatre autres années à la maison blanche. “Mon espoir est avec vous. Mon combat est pour vous. Assurez-vous que dans ce pays, peu importe qui vous êtes, peu importe d'où vous venez, peu importe comment vous avez commencé, ici en Amérique, vous pouvez le faire si vous essayez. C'est pourquoi je vous demande votre vote". Mais cela n'est pas gagné d'avance, Face à lui il y a Mitt Romney, ex-gouverneur mormon et milliardaire, qui veut mettre fin aux années Obama et faire revenir un républicain dans le bureau ovale, voilà l'objectif de Mitt Romney: “Je pense que l‘élection se résume à cette question : voulez-vous encore quatre ans, comme les quatre dernières années ou voulez-vous un vrai changement ? Jamais une élection n'aura été aussi disputée. Jusqu'à hier les sondages sétaient très serrés même s'ils donnaient un très léger avantage à Barack Obama. Barack Obama et Mitt Romney affrontent hier mardi le verdict des urnes au terme d'une campagne électorale habitée depuis plusieurs semaines par un intense suspense qui pourrait se prolonger bien après la fermeture des bureaux de vote. Au moins 120 millions d'Américains vont se prononcer, soit pour offrir un deuxième mandat à Barack Obama, soit pour le remplacer par le républicain Mitt Romney. De leur décision dépendra la politique qui sera menée pendant les quatre prochaines années en matière budgétaire, fiscale, sociale, dans les secteurs de la santé et de la politique étrangère. Depuis un mois, les enquêtes d'opinion ne parviennent pas à départager les deux candidats qui font jeu égal même si le président sortant paraît avoir un petit avantage dans les Etats bascules, à commencer par le plus important d'entre eux, l'Ohio. Barack Obama a été le premier président noir des Etats-Unis. Si Mitt Romney lui succède à la Maison blanche, il sera le premier président mormon. La campagne, qui a d'abord ressemblé à un éprouvant marathon national, s'est achevée par un sprint frénétique dans les swing states, chaque candidat tentant jusqu'aux dernières minutes de rassembler son camp, de rallier les indécis et de convaincre les indépendants. La bataille électorale a souvent été féroce et jamais autant de publicités télévisées n'ont été diffusées pour vanter les mérites de l'un ou pointer du doigt les défauts de l'autre. Au total, la campagne républicaine et la campagne démocrate ont atteint de sommets somptuaires: près d'un milliard de dollars chacune pour financer cette aventure. Les bureaux de vote commenceront à fermer leurs portes à 18h00 (23h00 GMT) dans l'Indiana et le Kentucky, les autres Etats suivront dans les six heures. La course est tellement indécise que les cas de figure les plus inattendus ont été imaginés et que la perspective de voir se répéter le scénario de 2000 a été plusieurs fois évoquée. C'est la Cour suprême qui avait tranché à l'époque, donnant la victoire à George W. Bush après cinq semaines d'incertitudes et de procédures. Risque de blocage Si l'élection présidentielle a accaparé l'attention, les électeurs américains sont également appelés à se prononcer en faveur de leurs représentants et des leurs sénateurs. Selon toute probabilité, les démocrates devraient conserver leur majorité à la chambre haute tandis que les républicains devraient maintenir leur domination acquise en 2010 sur la chambre des représentants. Cette situation promet, quel que soit le vainqueur présidentiel, un risque de blocage dans la collaboration entre la Maison blanche et le Congrès dans les mois à venir. Donné facile vainqueur au mois de septembre face à un adversaire qui apparaissait peu en phase avec les préoccupations de ses concitoyens, Barack Obama a vu la tendance s'inverser début octobre. Le premier débat télévisé entre les deux candidats, le 3 octobre, a tourné au cauchemar pour le chef de l'Etat qui est apparu en retrait, presque absent, alors que son adversaire se dévoilait convaincant et crédible. Le tournant a été brutal et il s'est traduit par une nette division de l'électorat au niveau national où les deux rivaux font depuis quasiment jeu égal. C'est cette incertitude qui a provoqué une intensification de la campagne au cours des dernières semaines, chacun parcourant en tous sens les Etats clés et multipliant les rassemblements publics pour tenter de faire pencher la balance en sa faveur. Au cours de la seule journée de lundi, Obama est apparu dans trois Etats différents et Romney dans quatre. Ce dernier, sentant que la victoire se jouera à un cheveu, a même prévu de faire des apparitions publiques dans l'Ohio et en Pennsylvanie ce mardi, jour du vote. De manière symbolique, Obama a tenu son dernier meeting dans l'Iowa, là où il avait lancé sa campagne victorieuse de 2008. «Je suis revenu encore une fois dans l'Iowa pour vous demander votre voix. Je suis venu vous demander de nous aider à terminer ce que nous avons entrepris, parce que c'est ici que notre mouvement en faveur du changement a commencé». Pris par l'émotion, Obama s'est interrompu, la gorge nouée, et a essuyé ses larmes. Au cours de cette campagne, la question de l'économie a été omniprésente en raison de la faible croissance américaine mais également en raison d'une persistance du chômage qui s'établit à 7,9%. En ce domaine, Romney a joué à plein sur son passé d'homme d'affaires, compétent pour gérer les situations de crise. Obama a lui expliqué que sa présidence avait connu la plus grave crise depuis la Grande Dépression de 1929 et qu'il avait remis le pays sur les rails. Les bureaux de vote devaient commencer à fermer leurs portes dans les Etats pivots à 19h00 (00h00 GMT, mercredi) en Virginie où l'incertitude est de mise. Mais il n'est pas certain qu'une estimation fiable soit disponible avant plusieurs heures.