Les mers souffrent de l'augmentation des quantités de dioxyde de carbone et d'acidité, qui porte gravement préjudice à la biodiversité. La baisse des effectifs de poissons devrait toucher de plein fouet certains pays particulièrement vulnérables à plusieurs titres. Selon un rapport publié ce lundi par le groupe Oceana, les populations de poissons diminuent en partie à cause du réchauffement climatique. L'organisation met en garde contre l'insécurité alimentaire qui pourrait en résulter, notamment au Pakistan, en Libye, dans le golfe Persique, aux Îles Féroé, aux Îles Cook, en Érythrée, en Indonésie ou encore à Singapour. « Le Golfe Persique devrait être l'une des régions les plus durement touchées. En termes de prises de poissons, les pêcheurs devraient perdre plus de 50% de leurs pêches », a précisé Matt Huelsenbeck, auteur du rapport, cité par nos confrères du Guardian. L'Amérique, elle, devrait accuser une perte d'environ 12 % de ses capacités de pêche d'ici au milieu du siècle. Ce rapport alarmiste est basé sur l'utilisation de modèles climatiques élaborés par l'University of British Colombia pour classer l'exposition des pays à la dégradation des océans face au changement climatique et à l'acidification. Les Etats aux prises avec des taux élevés de malnutrition, de faibles revenus et un accroissement démographique soutenu sont considérés comme étant à haut risque, tout comme les États insulaires, lesquels sont largement tributaires des récifs coralliens. Une crise de la biodiversité d'ampleur internationale Actuellement, près d'un milliard de personnes dépendent de la mer pour apporter par le biais des fruits de mer et des poissons la dose de protéines nécessaire à un organisme sain. Certains pays pour lesquels les ressources halieutiques revêtent une importance particulière devraient de surcroît perdre jusqu'à... 40 % de leurs prises de poissons d'ici le milieu du siècle. Les changements majeurs observés dans nos océans, provoqués notamment par une absorption de quantités de dioxyde de carbone CO2toujours plus élevées, ont bouleversé l'écosystème marin, les récifs coralliens en particulier. De quoi légitimer l'adoption de nouvelles mesures pour lutter contre la surpêche et la création de nouvelles aires protégées, suivant le souhait de l'ONU et de la communauté scientifique.