La mesure du décalage conjoncturel peut être approchée par la comparaison entre l'évolution du PIB réel du pays et de celle du PIB réel de ses principaux partenaires. Si la demande nationale d'un pays augmente plus rapidement que ses partenaires commerciaux, il se produira une augmentation de ses importations et une baisse de ses exportations, ce qui contribue à la détérioration du solde commercial. A titre d'approche du décalage conjoncturel pour le cas du Maroc, son PIB réel a été comparé avec celui de son principal partenaire, en l'occurrence l'UE. A cet égard, le PIB du Maroc et de l'UE évoluent dans le même sens et presque au même rythme entre 1999 et 2003. Le décalage conjoncturel durant cette période est réduit, traduisant ainsi un comportement de la balance commerciale plus ou moins maîtrisable, avec un déficit commercial qui augmente à un rythme modéré. Durant la période (2004-2010), le décalage conjoncturel s'est creusé en défaveur du Maroc. L'évolution rapide du PIB marocain par rapport à celui de l'UE s'est négativement répercutée sur la balance commerciale marocaine. Une comparaison entre l'allure du déficit commercial et celle du décalage conjoncturel démontre l'existence d'une corrélation positive entre ces deux grandeurs. En effet, la dégradation de la balance commerciale est d'autant plus importante que le décalage conjoncturel est grand en raison de la concentration de nos exportations sur le marché l'UE. Compétitivité : Indice du taux de change effectif réel La compétitivité est la capacité d'une économie à faire face à la concurrence étrangère tant sur les marchés extérieurs que le marché intérieur. La part de marché et la part de marché interne sont les principales mesures de compétitivité. Une économie est compétitive quand elle vend moins chère que ses concurrents. On parle dans ce cas de compétitivité prix. Le taux de change effectif réel est un indicateur de compétitivité prix. Les produits sont moins compétitifs en cas d'appréciation de la monnaie, ce taux donne juste une indication qui reste insuffisante sur la compétitivité. Le taux de change effectif réel marocain a adopté au cours de la période 1998-2010 une tendance générale baissière, ce qui renseigne sur un éventuel gain de compétitivité notamment, par rapport à l'Euro. En effet, les exportations marocaines entre 1998 et 2010 ont connu une hausse significative accompagnée d'une dépréciation du taux de change effectif réel. Inversement, une baisse des exportations a coïncidé avec une appréciation de l'indice du taux de change (l'année 2009). Part de marché L'évolution baissière du taux de change effectif réel entre 1998 et 2010 a agi en faveur des exportations marocaines en leur procurant un certain gain de compétitivité (compétitivité prix). Toutefois, il convient de relativiser, car l'évolution du taux de change effectif réel n'est qu'indication partielle d'explication de la compétitivité prix. Le calcul de la part des exportations marocaines dans le marché mondial sera limité à notre principal partenaire, en l'occurrence l'UE puisqu'en moyenne plus des 2/3 des exportations marocaines sont destinées à l'UE entre 1998 et 2010. La part absolue du Maroc sur le marché l'UE a été en moyenne de 0.6% entre 1999 et 2010, avec une tendance baissière au cours de la période étudiée. Tout le monde s'accorde sur le fait que l'offre exportable du Maroc, à l'instar des autres pays en voie de développement, demeure faible non seulement en volume, mais aussi en valeur comparativement aux produits importés. Dans ce sens, et malgré l'amélioration de la structure des exportations vers des produits relativement mieux valorisés en l'occurrence les « nouveaux métiers du Maroc » dont la part est passée de près de 9% en 2000 à près de 13% en 2011, il n'en demeure pas moins que cette structure reste encore constituée en majeure partie par des produits à faible valeur ajoutée. Il s'ajoute à cela que la part des produits « traditionnels » faiblement valorisés occupe encore une part de près de 45% de nos exportations globales. Dans ce sens, une atténuation du déficit commercial ne peut se faire qu'à travers le développement d'une offre abondante et compétitive permettant non seulement, de satisfaire les besoins du marché domestique et par conséquent freiner les importations, mais aussi à stimuler les ventes sur les marchés étrangers traditionnels et se positionner sur de nouveaux débouchés à fort potentiel. Ainsi, l'un des problèmes devant occuper place cruciale dans la stimulation d'une offre exportable à valeur ajoutée élevée est celui de la compétitivité des produits marocains. Cette dernière est un élément qui ne peut s'acquérir que via une optimisation des coûts des facteurs de production et par la formation d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée. Dans le but d'atténuer presque la moitié du déficit commercial courant, les efforts devront se concentrer sur la mobilisation d'une offre exportable supplémentaire compétitive et d'adapter l'offre existante aux exigences des marchés. Ce processus ne peut se réaliser que par une accélération effective de la mise en oeuvre et de la cohérence des stratégies sectorielles et horizontales établis durant les 5 dernières années. C'est dans ce cadre que le Département du Commerce Extérieur a élaboré et a mis en oeuvre depuis juillet 2009 la stratégie de développement et de promotion des exportations « Maroc Export Plus » qui a fixé comme objectif de tripler les exportations de biens et service à l'horizon de 2018, avec un doublement à l'horizon 2015. Compte tenu de l'importance de l'offre exportable qui constitue la trame des mesures arrêtées dans le cadre de cette stratégie, le Département du Commerce Extérieur a engagé le projet portant sur “la réalisation de l'étude sur l'offre exportable du Maroc" dont les principaux objectifs sont de : - déterminer les besoins des entreprises exportatrices et potentiellement exportatrices en matière d'accompagnement à l'international. - élaborer une cartographie détaillée de l'offre exportable du Maroc par région et par secteur de nature à constituer un instrument d'aide à la décision en matière de développement de l'exportation aux niveaux national et régional.