Le Maroc dispose actuellement d'institutions performantes en matière de gestion des risques et de stratégies sectorielles avancées, a souligné, mardi, le ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif. Intervenant dans le cadre de la quatrième conférence du Global Risk Forum qui se tient à Davos (Suisse), le ministre a rappelé que la vision du Maroc pour la gestion des risques ne se limite pas au niveau national, soulignant que le Royaume est aussi présent au niveau régional, où il est impliqué dans des programmes d'accords régionaux et sous-régionaux dans la zone Méditerranée, l'Afrique et le monde arabe et participe également à l'élaboration d'un projet de stratégie pour la gestion des risques de catastrophes et de l'impact des changements climatiques dans le monde islamique, outre le fait qu'il abrite le Bureau arabe de la protection civile et des secours qui a pour attributions l'organisation de la protection des catastrophes et le développement de la coopération entre les pays arabes dans le domaine de la prévention des catastrophes. Exposant les efforts du Royaume en la matière, M. Boulif a indiqué que, depuis quelques années, le Maroc a fait un état des lieux de sa politique de gestion des risques et des institutions impliquées où il s'est avéré que la gestion des risques a connu globalement un développement considérable avec le concours de l'ensemble des intervenants publics, privés et associatifs sans oublier l'implication des chercheurs scientifiques. M. Boulif a cité, dans ce cadre, le Centre de veille des crises relevant du ministère de l'Intérieur et qui assure, à travers un réseau humain et technologique, la gestion des crises depuis un poste de commande central, à savoir le Centre de télédétection spatiale, doté d'une technologie de pointe pour le suivi et la modélisation des événements extrêmes. Il a, de même, évoqué le rôle du département de la météorologie nationale pour les prévisions des phénomènes météorologiques et les alertes précoces, du Centre national de recherche scientifique et technique et de l'Institut scientifique qui assurent le suivi des événements sismiques, ainsi que des départements ministériels qui ont développé des politiques sectorielles. Le ministre a également fait part du développement de différents systèmes d'alerte précoce, de la mise en place d'un plan national de lutte contre les inondations qui concerne 390 sites menacés, et de l'élaboration de politiques de sensibilisation et d'information des populations et des écoliers sur les risques. M. Boulif a, par ailleurs, passé en revue l'important arsenal juridique régissant le domaine des risques, notamment le décret de 1997 fixant les attributions du ministère de l'intérieur, la loi de 1955 relative à la protection civile, la loi sur l'eau et le décret du 22 février 2000 concernant l'application du règlement parasismique RPS 20001111, ainsi que la création de fonds de lutte contre les catastrophes naturelles devant assurer le financement de la gestion des risques. La prise de conscience nationale de l'importance de renforcer la prévention a été accentuée par la série de catastrophes naturelles auxquelles le Maroc a été confronté ces dernières années, notamment le séisme de 2004 au nord du pays, les inondations et les crues, les sécheresses récurrentes durant la dernière décennie, a relevé M. Boulif, expliquant qu'en réponse à ces nouveaux besoins et dans l'objectif d'améliorer sa résilience contre les risques de catastrophes naturelles, le Maroc adopte depuis 2009 une nouvelle approche prenant en compte la nécessité de la coordination des politiques sectorielles, le besoin de la mise en place des mécanismes de prévention des risques et de la mise à niveau des textes juridiques en relation avec la gestion des événements extrêmes. A cet effet, et avec l'appui de la Banque Mondiale, de la Coopération Suisse et du Global Fund For Disater Risk Reduction, le Maroc a engagé la préparation d'une stratégie globale et intégrée pour la prévention, la gestion et la réduction des risques, avec trois composantes clés: les risques liés à la volatilité des prix de produits de base, la gestion des catastrophes naturelles et les risques de sécheresse, a précisé le ministre. En ce qui concerne la lutte contre les risques des catastrophes naturelles, un comité national a été mis en place pour assurer la coordination de la préparation et le suivi de la mise en oeuvre de l'approche retenue avec la participation de tous les acteurs nationaux concernés, a poursuivi M. Boulif. L'élaboration de cette stratégie a nécessité la modélisation des risques majeurs au Maroc pour évaluer l'exposition et l'impact potentiel des risques de catastrophes naturelles sur la population, l'infrastructure stratégique et l'économie du pays de façon globale, a-t-il dit, indiquant qu'à ce stade, les événements extrêmes pris en compte par cette étude sont la sécheresse, les tremblements de terre, les tsunamis, les inondations et les glissements de terrain qui pourraient engendrer d'autres risques dans une phase ultérieure. Selon le responsable, le modèle a été élaboré en collaboration avec les ministères compétents dans le cadre d'une approche participative et a permis d'avoir accès aux données input du modèle, à savoir les données scientifiques, les données sur l'infrastructure et l'habitat ainsi que les données sur la population.