Les maternités précoces sont en recul pratiquement partout dans le monde, en raison de la hausse de la scolarisation des femmes et des nouvelles aspirations des jeunes générations, a révélé une enquête de l'Institut français des études démographiques (Ined). En 2010, 16 millions d'enfants sont nés d'une mère de moins de 20 ans (12% du total des naissances), soit un taux de fécondité de 54 naissances pour 1.000 femmes de 15 à 19 ans, souligne l'Ined. Il était de 64 naissances pour 1.000 femmes en 2000. Le taux de fécondité précoce est le plus bas en Libye (3 naissances par an pour 1.000 femmes de 15-19 ans en 2005-2010) et le plus élevé en République démocratique du Congo (201 naissances pour 1.000 femmes de 15-19 ans). La fécondité précoce est élevée là où les femmes se marient jeunes et baisse là où le premier mariage est tardif, souligne l'Ined. Or «la tendance est presque partout au recul de l'âge au mariage ou à la première union». L'Institut cite notamment le cas du Maghreb, où la scolarisation des filles et le développement de l'emploi féminin se sont accompagnés d'une augmentation de l'âge au mariage depuis la Seconde guerre mondiale, passé de 17 à 19 ans en moyenne, à près de 27 ans au Maroc et 30 ans en Algérie et Tunisie. «Le recul du mariage a entraîné mécaniquement un recul des maternités précoces ». Moins fréquentes qu'autrefois, les maternités précoces n'ont pas pour autant disparu, notamment dans les pays du Nord, relève l'Institut. Elles sont les moins fréquentes en Suède (6 naissances par an pour 1.000 femmes de 15-19 ans), la plupart des grossesses y étant interrompues (4 sur 5). Elles sont les plus fréquentes en Roumanie (37 naissances pour 1.000 femmes). Les pays anglo-saxons se distinguent par une fréquence particulièrement élevée, notamment au Royaume-Uni, en Irlande et aux Etats-Unis. Ces «grossesses adolescentes» s'observent surtout dans les milieux pauvres et s'expliquent par des rapports sexuels mal protégés et un avortement difficile d'accès. La France a une position moyenne en Europe. Les fécondités précoces étaient 4 fois moins nombreuses en 1997 qu'en 1973, «conséquence directe des lois libéralisant la contraception et l'avortement».