Les liens de plus en plus étroits entre le groupe terroriste d'Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique (AQMI) et le «Polisario» constituent une menace qui plane sur la région du Sahel et du Maghreb, met en garde un rapport réalisé par le think tank US, Atlantic Council, et le Soufan Group qui est spécialisé dans les questions stratégiques internationales. «Au mois d'octobre dernier, trois travailleurs humanitaires occidentaux ont été kidnappés, avec la complicité de sympathisants séparatistes, en plein coeur des camps de Tindouf (sud de l'Algérie), qui sont sous la coupe des milices du polisario», rappelle ce rapport intitulé: «L'extrémisme islamiste hypothèque la renaissance de l'Afrique». Cet enlèvement n'a, néanmoins, surpris personne, font observer les auteurs du rapport, en expliquant que les camps de Tindouf où des jeunes frustrés et désœuvrés sont devenus une proie facile pour les recruteurs des groupes terroristes, à la recherche de bras pour mener leurs opérations de prise d'otages avec demande de rançons, de trafic de drogues et d'autres activités criminelles. «La situation en Afrique du nord et d'autant plus grave qu'AQMI a été le bénéficiaire des circonstances de la chute du régime Kadhafi en profitant à souhait des flux d'armes et des militants qui avaient combattu aux côtés des forces loyales à l'ancien régime», poursuit le document. «Fort de cette nouvelle donne, Al-Qaeda dans le Maghreb Islamique a pu mener des opérations contre la Mauritanie, le Mali et le Niger», relève-t-on de même source. Le général US et commandant de l'Africom, Carter Ham, cité par le rapport, a lui aussi mis en garde contre la collusion de plus en plus évidente entre les groupes terroristes que sont AQMI, Boko Haram, qui sévit au Nigéria et les Shabab (Somalie)», qui fédèrent leurs ressources financières et échangent les produits explosifs tout en ayant mis en place des entrainements communs de leurs militants. «Je suis préoccupé par le fait que ces trois organisations terroristes cherchent à coordonner et à synchroniser leurs efforts», a-t-il souligné. Les groupes islamistes extrémistes en Afrique «continueront à forger des liens entre eux et partant constituer des défis pour les gouvernements à travers le continent noir, particulièrement dans la ceinture du Sahel», conclut le rapport.