Jean-Marc Ayrault prononce mardi à l'Assemblée nationale son discours de politique générale, sur laquelle il a décidé d'engager sa responsabilité. Un discours durant lequel le chef du gouvernement doit préciser comment seront tenus les engagements de campagne de François Hollande, sur fond de rigueur budgétaire. Pendant environ une heure, le Premier ministre livrera à partir de 15H00 les grands axes des réformes du quinquennat, avant d'engager la responsabilité de son gouvernement lors d'un vote de pure formalité, le PS et ses proches alliés détenant la majorité absolue des 577 sièges. Les présidents des six groupes prendront ensuite la parole et M. Ayrault leur répondra dans la foulée. Comme le veut la tradition, le discours de Jean-Marc Ayrault sera lu simultanément au Sénat par le numéro 2 du gouvernement, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. «Ce discours est un acte important, qui plus est au début d'une législature», relève-t-on dans l'entourage du Premier ministre. Il s'inscrit de surcroît en pleine séquence budgétaire, entre l'audit de la Cour des comptes, qui s'est inquiétée lundi de la situation du pays en 2013, et la présentation mercredi en Conseil des ministres d'un collectif budgétaire pour 2012 d'un montant compris entre 7 et 10 milliards d'euros. Y aura-t-il des propositions nouvelles dans ce discours très attendu? «Je ne vais pas révéler aux Français un nouveau programme», car «ma feuille de route c'est le projet de François Hollande», a répondu à maintes reprises le Premier ministre. L'ancien maire de Nantes juge toutefois qu'il faut mener sans attendre de véritables «réformes structurelles». Ce discours va plutôt donner l'occasion au chef du gouvernement, qui bénéficie de sondages flatteurs, de «préciser le calendrier et la méthode pour que les engagements soient tenus», dit-on à Matignon, où l'on cherche à dissiper le soupçon d'un «plan d'austérité caché». La confiance, « sans aucune ambiguïté » Si le résultat de ce vote, est annoncé sans surprise, la gauche détenant une large majorité à l'Assemblée nationale depuis les élections législatives des 10 et 17 juin, il n'en demeure pas moins qu'il constitue un test pour la cohésion de la majorité gouvernementale qui est répartie dans quatre groupes. Un groupe socialiste radical et citoyen (SRC) rassemblant 295 élus, soit plus que la majorité absolue qui est de 289, un groupe des radicaux de gauche avec 15 députés, un groupe écologiste avec 18 membres, et un groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) qui fédère quinze élus dont les dix députés du Front de gauche. Malgré les quelques accrocs récents PS-EELV, le groupe écologiste votera «sans aucune ambiguïté» la confiance. Le soutien des députés du Front de gauche (groupe GDR) est plus aléatoire: leur décision ne sera annoncée qu'à la mi-journée, à l'occasion de leur point de presse hebdomadaire. Ce dernier, mécontent à la fois de n'avoir obtenu aucun poste de responsabilité à l'Assemblée et des premières mesures prises dans le domaine social et économique, menace de ne pas voter la «confiance».