La candidate écologiste Eva Joly, qui a choisi de s'opposer frontalement à François Hollande dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, s'est attirée, mercredi, les foudres du Parti socialiste mais aussi de son propre camp, où son porte-parole Yannick Jadot a démissionné. La candidate écologiste Eva Joly, qui a choisi de s'opposer frontalement à François Hollande dans la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, s'est attirée, mercredi, les foudres du Parti socialiste mais aussi de son propre camp, où son porte-parole Yannick Jadot a démissionné. L'ex-magistrate, virulente contre le volet nucléaire de l'accord électoral conclu dans la confusion entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), se retrouve considérablement isolée au point que certains écologistes, comme Daniel Cohn-Bendit, se posent la question de sa candidature en 2012. «Une fausse stratégie vous amène dans le mur», a estimé l'eurodéputé écologiste sur i-télé. Pour les socialistes et certains écologistes, la goutte d'eau de trop est tombée mercredi, lorsqu'Eva Joly a refusé sur RTL de dire si elle appellerait à voter pour François Hollande au second tour de la présidentielle - si tel est le scénario. «Je ne me trompe pas d'ennemi», a-t-elle toutefois assuré, alors que plusieurs voix au PS et à EELV l'accusent de faire le jeu du président sortant à force d'ambiguïté. «Mon objectif est de battre Nicolas Sarkozy», a-t-elle ajouté. «Je suis très consciente que nous sommes dans le même bateau avec les socialistes». Face aux remous provoqués par ses propos, Eva Joly a tenté de corriger le tir via son compte Twitter: «Je ne suis pas femme à cultiver l'ambiguïté. Evidemment au second tour, la gauche et les écolos devront se rassembler». «Elle a dit ce qu'elle avait à dire. Je retiens sa dernière phrase», a simplement commenté François Hollande en arrivant au congrès des maires, à Paris. Martine Aubry, qui avait demandé à Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, de clarifier la position de la candidate, a pris acte de la mise au point. «Ses déclarations étaient incompréhensibles dans le cadre de l'accord que nous venons de signer. Eva Joly a repris ses propos, elle les a rectifiés, dont acte. Les choses sont clarifiées», a dit à des journalistes la première secrétaire du PS en marge du congrès des maires. C'est d'abord par la voix de Jean-Marc Ayrault que le Parti socialiste avait rappelé à l'ordre la candidate écologiste. «Passer son temps à taper sur François Hollande, alors que l'adversaire principal c'est bien sûr Nicolas Sarkozy, ce n'est pas la gauche de solidarité qui est nécessaire pour que la France se redresse», a dit le chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale sur France Info. Dans un entretien publié mardi dans Le Monde après quelques jours de silence médiatique, Eva Joly accusait François Hollande d'être à la solde du groupe nucléaire Areva et d'être «du bois dont on fait les marionnettes». «Quand on se prétend de gauche et quand on prétend créer les conditions de la victoire, il ne faut pas se tromper d'adversaire, il faut aller à l'essentiel», a insisté Jean-Marc Ayrault. Et d'ajouter: «Est-ce que Mme Joly est devenue une candidate indépendante qui vit sa vie toute seule, ou est-ce qu'elle est la candidate des Verts? Je pose la question à Cécile Duflot, qu'elle clarifie cette situation». Choquée par les «anathèmes» d'Eva Joly, la candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, a invité la gauche à se «serrer les coudes» pour ne pas «désorienter» son électorat. Mais le coup le plus dur pour Eva Joly, créditée de 3% à 5% des intentions de vote, est venu de son propre camp. Yannick Jadot, son porte-parole, a annoncé mercredi sur son compte Twitter qu'il démissionnait de ses fonctions en raison de son «désaccord avec la nouvelle ligne politique d'Eva Joly». Pour Daniel Cohn-Bendit, la candidate «s'est mise dans un cul-de-sac politique». «La grande majorité du potentiel des électeurs écologistes votera au deuxième tour François Hollande. Point à la ligne. Le reste, c'est de la littérature», a-t-il dit sur i-télé, commentant les propos d'Eva Joly sur RTL.