La violence est devenue, hélas, un phénomène banal à l'université Moulay Ismail où aucune faculté n'en est épargnée, ce qui a tendance à prendre au fil du temps une ampleur peu rassurante. Après des affrontements entre factions opposées à la faculté des sciences économiques et juridiques causant la mort d'un étudiant originaire d'Errachidia, Mohamed Taher Sanoui, 23 ans, qui a succombé à ses blessures lors de son évacuation vers l'hôpital Mohamed V suite à une agression sur la voie publique au quartier Sidi Said, à quelques dizaines de mètres de la faculté, un incident similaire vient d'avoir lieu, là aussi sur la voie publique, samedi, aux alentours de la cité universitaire. L'espace entre cité universitaire et faculté des sciences a été le théâtre de violents affrontements entre deux groupes rivaux avec utilisation d'armes blanches, gourdins, bâtons, pierres Des étudiants sont grièvement blessés, trois cas graves ont nécessité des interventions chirurgicales qui ont duré des heures. Si leur diagnostic vital n'est pas engagé selon le médecin urgentiste, leurs cas sont préoccupants. Leurs blessures sont très profondes. Les étudiants, victimes de ces affrontements nous ont déclaré qu'ils étaient pris pour cible par une faction rivale alors qu'ils regagnaient la faculté pour y passer des examens. On a appris, de source officielle, que plusieurs étudiants ont été interpellés par les forces de l'ordre qui ont procédé à plusieurs arrestations liées à ces incidents. Apparemment, la violence à l'université, lieu de science et de réflexion, tend à se banaliser. Les agressions de tout type remplacent le débat et l'argumentation, surtout que de plus en plus, l'université n'influe plus sur la société mais, au contraire, en subit la pression et les contradictions.