De violents combats nocturnes ont opposé soldats syriens et rebelles dans la province de Damas, a rapporté lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Et au moment où les combats se concentrent près de Damas et en dépit de la présence d'observateurs de l'ONU censés faire respecter un cessez-le-feu, le secrétaire général l'Otan a affirmé que l'organisation n'a pas l'intention d'intervenir en Syrie. Les violences se poursuivent malgré la présence des observateurs de l'ONU chargés de surveiller une trêve instaurée le 12 avril en vertu du plan de l'émissaire Kofi Annan, mais qui est constamment violée. Des affrontements se sont déroulés dans les localités de Jisrain et Kafar Batna, selon cette ONG, mais aucun bilan n'est disponible dans l'immédiat. Des explosions d'origine indéterminée ont été entendues à Deir Ezzor (est), selon l'OSDH. C'est dans cette ville qu'un attentat suicide à la voiture piégée a été perpétré samedi, faisant neuf morts et une centaine de blessés. Dimanche, les violences ont fait 48 morts dans le pays, dont 34 civils morts dans le pilonnage d'une localité de la province de Hama (centre), selon l'OSDH. Et une puissante explosion s'est produite le même jour à Douma, dans la banlieue de Damas, sans faire de blessés, à quelques mètres du chef des observateurs de l'ONU le général Robert Mood qui qui visitait le secteur. A Douma, dans la banlieue de Damas, neuf soldats rebelles ont été tués dans la nuit lors d'une embuscade tendue par les forces gouvernementales syriennes, a rapporté lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des combats avaient éclaté dimanche entre armée et déserteurs près de Douma, et des roquettes lancées par les troupes gouvernementales se sont abattues sur cette ville située à 13 km au nord-est de Damas. Une puissante explosion s'est produite, sans faire de blessé, à une dizaine de mètres du chef des observateurs de l'ONU, le général Robert Mood, qui visitait la ville dimanche en compagnie du secrétaire général adjoint des Nations unies pour les opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, et de journalistes. Des soldats syriens sur place ont attribué la déflagration à une roquette RPG mais les observateurs de l'ONU n'ont pas souhaité commenter la nature de l'explosion. Aucune intervention militaire prévue Malgré l'incapacité des quelque 260 observateurs déployés par l'ONU à faire respecter une trêve instaurée le 12 avril et quotidiennement violée depuis, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a déclaré dimanche que l'alliance militaire n'avait «pas l'intention d'intervenir en Syrie». «Nous sommes très inquiets de la situation en Syrie» mais l'alliance atlantique «n'a pas l'intention d'intervenir» dans ce pays, a déclaré M. Rasmussen lors d'une conférence de presse au sommet de l'Otan à Chicago. Il a affirmé le soutien de l'organisation au plan de paix de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan prévoyant outre un cessez-le-feu, l'ouverture d'un dialogue politique, un accès humanitaire dans tout le pays et la libération de prisonniers. «Le meilleur moyen de trouver une solution en Syrie est le plan Annan», a déclaré M. Rasmussen, appelant «les dirigeants syriens à prendre en compte les aspirations légitimes du peuple syrien». Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a informé M. Ladsous que «l'opposition armée avait commis 3.500 violations depuis l'instauration du cessez-le-feu», a indiqué le porte-parole du ministère cité par Sana. A New York, le nouveau ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué avec le patron de l'ONU Ban Ki-moon «la situation extrêmement grave en Syrie et ses conséquences préoccupantes» sur les pays voisins. La violence syrienne exportée au Liban Au Liban voisin justement, deux personnes ont été tuées et 18 blessées lors de heurts à Beyrouth dans la nuit de dimanche à lundi entre un mouvement libanais sympathisant de la révolte syrienne et un parti favorable au régime de Bachar al-Assad, selon un responsable des services de sécurité. Des combats entre sunnites anti-Assad et alaouites pro-Assad avaient secoué Tripoli, principale ville du nord du Liban la semaine passée, faisant dix morts. Après une accalmie, les hostilités ont repris, cette fois dans la capitale, dans la foulée de la mort d'un dignitaire sunnite connu pour ses critiques à l'encontre de la Syrie, tué dimanche par l'armée dans le nord du Liban. Par ailleurs, le président Assad a convoqué jeudi le nouveau Parlement, élu le 7 mai à l'issue d'un scrutin organisé en pleine violences et boycotté par l'opposition, a rapporté lundi l'agence officielle Sana.