Les rebelles syriens commencent à obtenir plus d'armes, et de meilleure qualité, grâce à un effort financé par les pays du Golfe et coordonné en partie par les Etats-Unis, rapporte le Washington Post. Le journal s'appuie sur des propos de militants syriens et de responsables des Etats-Unis et d'autres pays. Au sein de l'administration Obama, on souligne que les Etats-Unis ne fournissent pas ni ne financent cet équipement létal, qui comprend des armes antichars. Au lieu de cela, dit-on, le gouvernement a étendu ses contacts avec les opposants armés afin de fournir aux pays du Golfe des informations sur la crédibilité des rebelles et leur chaîne de commandement. «Nous augmentons notre aide non létale à l'opposition syrienne, et nous continuons à coordonner nos efforts avec nos amis et alliés dans la région et au-delà, afin d'avoir le meilleur impact sur notre action collective», explique un haut responsable du département d'Etat interrogé par le quotidien. Selon le Washington Post, les contacts des Etats-Unis avec la rébellion et le partage d'informations avec les pétromonarchies du Golfe marquent un tournant pour la politique américaine en Syrie, alors que l'espoir d'une solution à la crise s'amenuise tous les jours. Un convoi de l'ONU cible d'une attaque Sur le terrain, l'armée syrienne menait mercredi d'intenses opérations, notamment à Idleb, dans le nord-ouest et à Deraa, berceau de la contestation, au lendemain de la mort de plus de 60 personnes et d'une nouvelle attaque contre un convoi d'observateurs de l'ONU. Face à à l'escalade des violences, le régime du président Bachar al-Assad a été sommé par l'émissaire international Kofi Annan d'autoriser sans plus tarder l'ONU à porter secours à plus d'un million de Syriens qui en ont besoin. Alors que la révolte est entrée dans son 15e mois, la répression ne montre aucun signe de répit et les combats entre soldats et déserteurs se multiplient, malgré la présence de plus de 200 observateurs de l'ONU chargés de surveiller un cessez-le-feu proclamé il y a plus d'un mois mais violé tous les jours. Au moins dix personnes, dont deux enfants, ont été tuées mercredi dans le pays: cinq dans la province de Deraa (sud), et cinq civils tués par les tirs à l'artillerie lourde de l'armée à Khan Cheikhoune, dans la région d'Idleb, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Khan Cheikhoune, un convoi d'observateurs de l'ONU a été visé mardi par une attaque alors qu'ils étaient à proximité de funérailles, elles-mêmes cible d'un raid des forces gouvernementales qui a fait 20 morts, selon l'OSDH qui a parlé de «massacre». L'opposition syrienne a accusé le régime de l'attaque contre l'ONU, les Etats-Unis se sont dits «profondément inquiets de l'escalade de la violence», tandis que l'ONU s'efforçait pour le moment «d'établir les circonstances» de cet incident. D'après des militants, un convoi d'observateurs formé de quatre véhicules a également été la cible d'une attaque dans cette même ville et une des voitures a été visée par un obus, ce qui les a contraints à quitter rapidement la ville. «Les observateurs ont vu la mort de leurs propres yeux», commente Abou Hammam.