La ville de Rabat, capitale du Royaume et qui s'apprête à accueillir le 4ème Congrès des Cités et des Gouvernements Locaux (CGLU) en octobre 2013, a vécu une semaine épouvantable que les populations n'oublieront jamais. En effet, le personnel chargé de la collecte des ordures ménagères et hospitalières relevant de la société « Veolia » qui bénéficie d'un service concédé, a observé une grève d'une semaine, laissant les ordures s'entasser sur les trottoirs, les habitations et les cliniques en cette période de canicule. Les populations ont souffert des vagues de moustiques et autres bestioles, des rongeurs et des odeurs nauséabondes qui ont affecté gravement leur santé, en général, celle des enfants en bas âge et des personnes âgées, en particulier. Face à cette catastrophe écologique et ce calvaire vécu par les populations, les élus, premiers concernés, les autorités locales et les responsables de la société n'ont pas réagi, laissant les habitants dans différents quartiers de Rabat livrés à leur triste sort. Cette indifférence, préjudiciable à la santé des habitants, à la propreté et à la réputation de la capitale, aurait dû pousser les associations de défense des droits des consommateurs à agir en leur faveur en intentant des procès contre tous ceux qui ont provoqué cette catastrophe ou l'ont encouragée par leur entêtement, leur refus d'engager un dialogue constructif ou par leur complicité, leur mutisme et leur indifférence. En toute logique, une grève de ce genre, compte tenu de ses effets néfastes sur le vécu des populations, n'aurait pas dû se produire et la recherche d'une solution équitable et urgente aux revendications du personnel chargé de la collecte des ordures aurait dû éviter cette grève, ou, au plus, la régler dans les 24 heures. Les populations, qui sont restées sans défens durant une semaine, souffrant de tous les maux, se demandent : à quoi servent les impôts et taxes qu'elles payent et les factures salées de la société chargée du service concédé qu'elles honorent chaque mois ? En toute logique, cette société, qui n'a pas respecté le cahier de charges, aurait dû être déchargée de sa mission du fait qu'elle était incapable d'assurer la continuité d'un service public vital pour les populations. De plus, les élus qui ont failli à leur devoir auraient dû démissionner parce qu'ils n'ont pas pu honorer les engagements faits aux électeurs durant la campagne électorale, mais ce manque de courage ne peut nous étonner et, pire, lors des prochaines échéances électorales, ils ne manqueront pas de se présenter de nouveau devant les électeurs pour solliciter leurs voix comme si rien ne s'était passé. Mais comment oseront-ils demander aux citoyens de leur accorder une confiance qu'ils n'ont pas méritée ? Ce qui s'est passé à Rabat ne revêt pas un aspect local, mais national, parce qu'il s'agit de la capitale et il est du devoir du gouvernement et du ministère de l'Intérieur en particulier d'examiner ce dossier, de réparer le préjudice causé, de sanctionner les responsables défaillants et de mettre fin aux abus d'une société qui n'a pas tenu compte des intérêts des habitants et des risques auxquels ils étaient exposés. Les services d'hygiène doivent se mobiliser pour venir à bout des effets catastrophiques de cette semaine de grève, notamment pour lutter contre les vagues de rongeurs et de moustiques qui envahissent les demeures et pour redonner à Rabat son cachet de ville propre, hospitalière et en mesure d'accueillir le 4ème Congrès des maires du monde.