Il est vrai que parfois le sport au Maroc a besoin de grandes personnalités pour son essor, son épanouissement ou simplement pour son soutien moral et financier. Le cas des plus importants clubs marocains se passe de tout commentaire tels le WAC, le Raja, le MAS ou le FUS de Fassi Fihri. A Tanger, il n'en est pas de même et personne ne sait pourquoi les hommes tangérois au pouvoir tournent le dos aux équipes sportives et refusent de les aider bien qu'ils aient les moyens. L'ex Premier ministre Abderrahaman Youssfi, ancien habitant du quartier Dradeb et ancien élève assidu de l'école franco-arabe, n'a jamais voulu recevoir une délégation de sportifs de la ville du Détroit prétextant qu'il ne comprenait rien en sport. L'ancien ministre de l'Education Nationale Rachid Belmokhtar, client assidu du salon Roxy quand il était étudiant au lycée Régnault, a agi identiquement en affirmant : « Le sport tangérois n'est pas de mes compétences ». A Malaga, la presse tangéroise avait il y a quelques années une rencontre avec Salah Eddine Mezouar ministre des Finances à l'époque et enfant de la ville à l'occasion d'un colloque organisé par la mairie. Les journalistes lui avaient demandé d'accepter la présidence d'honneur de l'IRT basket parce qu'il était un de ses anciens joueurs et parce que la formation de la balle orange s'apprêtait à remporter le titre de champion du Maroc et à participer à la Coupe des champions d'Afrique. Une semaine après, les journaux casablancais annonçaient que Mezouar faisait partie du comité du Raja. Dans toutes les villes marocaines, les autorités locales parlent « sport » soutenant les clubs et intervenant pour résoudre leurs problèmes. A Tanger, depuis la nomination de Mohamed Hassar à la tête de la wilaya, il n'y a ni soutien ni intervention pour sauver l'IRT ou la RST : ce qui explique la démission ou la dissolution du comité directeur qui subventionne les différentes sections. Pire encore, à une lettre envoyée par Adil Defouf menaçant de déclarer forfait général pour manque de ressources, il devait répondre par téléphone que si l'IRT n'avait pas les moyens financiers, il ne pourrait rien faire. Ainsi en deuxième division, le club du Détroit occupe une place de la honte au bas du classement oubliant la montée chez les grands. Tout près, à une cinquantaine de kilomètres, le MAT de Tétouan vit les jours les plus glorieux et mémorables de son Histoire occupant le fauteuil de leader du football professionnel grâce à la bonne gestion de ses dirigeants certes mais grâce aussi au soutien des autorités locales, des élus qui sont mobilisés en soutenant les Rouge et Blanc de la capitale de la colombe blanche. En résumé, il parait que le sport tangérois n'a jamais souri aux hommes du pouvoir qui l'ont toujours oublié et même renié son existence. Rendons à César ce qui lui appartient, et les annales sportives de Tanger révèlent que deux personnalités venant de l'extérieur avaient beaucoup fait pour le sport du détroit : les deux anciens commissaires de police Hassan Sefrioui en football et feu Serghini en basket et en tennis. L'ASPT (Association Sportive de la Police de Tanger) brillait de mille feux au championnat des années 60. Hassan Sefrioui cet ex membre de la FRMF, dirigeait de main de fer la section de football qui réussissait pour la première fois de son Histoire l'accès en première division après avoir battu le FUS au Marshan 4-2 . Uceda, Emerito, Gomez, Rojas, Rochdi, Chokoron, Bezik, Hamdouchi faisaient partie de la formation titulaire. Feu Serghini en faisait de même avec la section basket où évoluaient Rios, Demange, Benkirane, Castillo… Sur cette page de « L'Opinion-Sports » rendons un vibrant hommage à Sefrioui et à feu Serghini pourtant non tangérois. L'Histoire parle du bon vieux temps de l'USK et de la RSS qui dominaient le championnat marocain et qui formaient des joueurs pour la sélection nationale : les kacémis Amri, Sliten, Larbi et les Bendriss…, les Settatis Slimani, Alaoui, Maâti ….Ces formations sont malheureusement dans l'oubli dans la division des amateurs parce qu'elles n'ont plus de parrain. Ces parrains étaient des hommes forts au pouvoir : Dlimi à l'USK et Basri à la RSS. L'IRT pourrait suivre l'exemple kacémi et settati et disparaître pour jamais car les enfants de la ville l'oublient. N'est-ce pas messieurs Zenagui conseiller au palais et Lamrani des Affaires étrangères, deux autres tangérois bien placés à Rabat ? N'oublions pas aussi que dans le pays voisin, l'Espagne, les deux ex chefs du gouvernement Aznar et Zapatero soutenaient respectivement le Real Madrid et Barcelone sans toutefois oublier le Prince Albert qui aide aveuglément le club de ses amours l'AS de Monaco.