Le Maroc et le Sénégal se sont félicités du modèle de réussite et de constance du partenariat entre Rabat et Dakar et ont souligné la nécessité d'insuffler une nouvelle dynamique à leurs liens de solidarité, d'amitié et de coopération, conformément à la volonté des chefs d'Etat, tout en s'engageant à les approfondir et à les développer davantage au bénéfice des deux peuples frères. Un communiqué conjoint, publié à l'issue de la visite de travail, lundi au Maroc, du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur, Alioune Badara Cissé, souligne que ce dernier, qui était porteur d'un message personnel du président de la République du Sénégal, Macky Sall, à SM le Roi Mohammed VI, s'est entretenu avec son homologue marocain, Saâd Dine El Otmani des relations bilatérales et des questions régionales et internationales. Lors de ces entretiens, le chef de la diplomatie sénégalaise a «magnifié la capacité du Maroc à consolider ses Institutions à travers les importantes réformes politiques intervenues au cours de l'année écoulée» et réaffirmé le «soutien ferme» de son pays à l'intégrité territoriale du Royaume et à la marocanité de son Sahara. Il a rappelé que Dakar est favorable à une solution politique négociée à ce conflit et appuie l'initiative marocaine d'autonomie élargie dans les provinces du sud. M. El Otmani s'est, de son côté, félicité de l'appui constant du Sénégal à cette cause légitime et a réitéré à son homologue sénégalais les félicitations du gouvernement et du peuple marocains suite à l'alternance démocratique pacifique dans ce pays, le 25 mars dernier. Dans la perspective de consolider les relations économiques, commerciales et culturelles, les deux parties ont décidé de tenir à Dakar, lors du 2ème semestre de l'année en cours, la 14ème session de la Grande Commission mixte de coopération maroco-sénégalaise. A cet égard, ils ont instruit leurs collaborateurs respectifs de tout mettre en œuvre pour l'opérationnalisation effective du mécanisme de suivi de la réunion des experts, tenue à Dakar en novembre 2010. La partie marocaine, ajoute le texte, a exprimé sa disponibilité d'accueillir la réunion des experts dans les plus brefs délais, à une date qui sera convenue d'un commun accord, par voie diplomatique. A ce propos, les deux parties ont émis le souhait de renforcer leur coopération et de l'élargir à de nouveaux secteurs. Dans le domaine des transports, les deux parties se sont félicitées de l'exploitation de la route trans-saharienne Tanger?Dakar qui a considérablement contribué au développement des échanges entre le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal, d'une part, et entre le Maghreb et l'Afrique de l'Ouest, d'autre part. Les deux parties ont, de même, invité les départements concernés et les opérateurs privés à reprendre leurs discussions, conformément aux Hautes directives des deux chefs d'Etat, sur l'important projet de lancement d'une ligne maritime Tanger-Nouakchott?Dakar. Concernant le transport aérien, les deux parties ont convenu de tenir une rencontre dans les plus brefs délais, afin de réfléchir sur les voies et moyens de relancer la coopération dans ce secteur. S'agissant de la coopération en matière d'éducation et de formation, elles ont souligné son exemplarité et la bonne marche du programme d'échange d'étudiants entre les deux pays. M. Badara Cissé a salué les efforts consentis par le Maroc à travers l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), au profit de nombreux pays africains, dont le Sénégal. Considérant le rôle capital joué par le secteur privé dans la dynamisation des échanges commerciaux, les deux parties ont invité leurs opérateurs économiques respectifs à explorer davantage les opportunités d'investissement de part et d'autre. A ce propos, elles se sont félicitées de l'excellente coopération bilatérale dans le secteur financier, notamment à travers les activités des organismes bancaires marocains au Sénégal. Concernant les échanges sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, les deux ministres ont procédé à une analyse de la situation sous-régionale, évoquant en particulier les problèmes relatifs aux conflits et à la sécurité sur le continent, notamment au Mali et en Guinée-Bissau. Ils ont réaffirmé leur détermination à ne ménager aucun effort en vue de leur règlement pacifique, de manière à permettre aux pays africains de consacrer leurs ressources au développement. M. El Otmani a souligné que, de par son appartenance au Maghreb qui est intimement lié à l'espace sahélo-saharien, le Maroc est directement et naturellement concerné par la situation dans cette région et suit avec attention et intérêt l'évolution des évènements dans cette partie du continent. Les ministres ont, en outre, exprimé leur «profonde préoccupation» quant à la situation précaire des réfugiés et déplacés maliens et appelé à leur retour dans leur pays. M. Badara Cissé a, dans ce contexte, fait part des conclusions du Sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenu à Dakar le 3 mai dernier. Par ailleurs, les ministres se sont félicités de la prochaine tenue à Fès (24-27 mai 2012), de la session extraordinaire du Conseil exécutif de la Cen-Sad, soulignant que cette rencontre permettra de partager une réflexion collective pour apporter des réponses communes aux menaces existant dans la région sahélo-saharienne. La partie sénégalaise a réitéré son souhait de voir le Maroc, membre fondateur de l'OUA, rejoindre la famille institutionnelle africaine. Au sujet du Moyen-Orient, M. El Otmani a salué l'appui constant du Sénégal à la cause palestinienne, à travers entre autres, le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien qu'il préside à l'ONU. M. Badara Cissé a, pour sa part, salué le rôle éminemment positif que joue SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods, et dans le fonctionnement de l'Agence Bayt Mal Al Qods Acharif. Il a réitéré la position du gouvernement sénégalais au sujet de la Palestine qui repose sur la relance des négociations entre Israéliens et Palestiniens en vue de parvenir à l'établissement d'une paix juste et durable, fondée sur la vision de deux Etats vivant en paix et en sécurité. Les deux parties ont également abordé le rôle du Maroc en sa qualité de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, dans la préservation de la paix et de la sécurité, ainsi que pour la promotion du développement du continent africain. M. El Otmani a réaffirmé que le Maroc place les intérêts du continent en tête de ses priorités et qu'il ne ménagera aucun effort pour défendre les causes africaines au sein de l'organe exécutif onusien, note le communiqué conjoint.