En décidant d'organiser la Journée Hippique Internationale du pur-sang arabe à l'hippodrome Casa-Anfa (vendredi 5 mai) on a tapé dans le mille, car Rabat, malgré les multiples réfections de son hippodrome, n'attire plus les foules, comme jadis. Un demi point pour les organisateurs, car il y a toujours un mais suivi de trois points de suspension. Le champ de course est certes, plein de verdure mais il est encombré. Ce qui gène la vision. Même équipé d'une jumelle on ne voit rien. Par ailleurs, implanté au sein d'un espace d'utilité publique, le club privé ne laisse entrer que les adhérents. Ce qui représente une incongruité de taille. Si de manière similaire le ministère des sports autorisaient les restaurateurs à exploiter les stades de football on en serait à une foire privée. Le ministère de l'agriculture (il serait probant d'ajouter et de l'élevage) qui se charge des hippodromes est à interpeller. Par ailleurs, l'on remarque que les paddocks et les hippodromes du royaume ne bénéficient pas des mêmes soins. Les uns sont bien entretenus, les autres ressemblent à des manoirs en ruine. L'insalubrité s'ajoute à ces inconvénients. L'hippodrome Rabat-Souissi souffre de négligences criardes. Vestige d'une époque révolue, son état laisse à désirer. Situé à proximité des hôpitaux, ce stade hippique souffre de cette mitoyenneté inhospitalière. Les sièges en plastique sont couverts de poussière, ce qui prouve que la tribune a été désertée il y a belle lurette. Autre désagrément, les Walter-C, trop éloignés de la buvette, sont dans un état lamentable et le personnel est on ne peut plus renfrogné. Est-il sous-payé ou démoralisé par le travail de routine qu'il exécute? Pourquoi ne pas passer aux validations modernes des bulletins de jeux comme on fait en Europe pour faciliter la tache? Les caissiers sont débordés et fatigués à force de taper des numéros sur une machine défaillante. En tant que féru du cheval, j'ai fait le déplacement à Casablanca. C'est la première fois que je foule le sol de cet hippodrome et le climat ensoleillé du printemps a aidé à la réussite de ce meeting hippique. Beaucoup de Jdidis ont fait de même. Un rendez-vous exceptionnel qui fortifie la cartographie événementielle de ce début de mois de mai. Le cosmopolitisme humain commence à s'étendre aux orientaux. En effet, propriétaires, entraîneurs, jockeys et amateurs des grandes chevauchées issus de différentes nationalités ont été conviés à cette feria annuelle. A propos des allocations totales mises en jeu l'on note une nette progression. Les six compétitions ont été dotées des primes suivantes: 200 000 Dh, 700 000 Dh , 800 000 Dh, 200 000 Dh, 1 200 000 Dh et 200 000 Dh. Cette substantielle hausse des primes serait-elle due aux donateurs Emiratis dont on sait qu'ils sont de brillants éleveurs de chevaux et des passionnés des purs-sangs d'origine arabe. En Europe les poulains de Cheikh Mohamed Ben Rachid al Makthoum courant plus vite que leur ombre ont fait parler d'eux. Le crack pur-sang arabe Dalakhani (écurie Aga Khan) a à maintes reprise fait vibrer les gradins de Longchamp. En instaurant un prix pour jeunes femmes jockeys, l'hippodrome Casa-anfa affiche ses ambitions. On va dans le sillage de Nad al Shaba, devenu si célèbre avec son Dubaï World-Cup. La journée casablancaise bien qu'elle soit biaisée par l'absence des officiels s'est achevée en apothéose. Elle a profité au jockey Roberto Perez qui monta au podium deux fois en remportant le jackpot et permit à la coqueluche Nadine de s'illustrer superbement. En voici par ailleurs les noms des gagnants: Jouhary à la scelle du cheval Tidjani al Boraq et portant le N°14, Zergane (Yakhlef, N°4), Roberto Perez (Aawaj al Khalidi, N°10), Nadine (Chaoui, N°5), Roberto Perez (Shagmoom al Kha, N°4) et Daouf (Follat al Boraq, N°5). L'on espère que les prochains meetings seraient encore plus juteux, compétitifs et plus retentissants. Car le cheval arabe qui a fait parler de lui aux quatre coins du monde mérite d'être mieux apprécié dans son terroir et son fief naturel.