Forte de ses presque 18% et de sa troisième place du premier tour de la présidentielle de dimanche dernier, Marine Le Pen commence à avoir d'autres ambitions que de marchander les voix de ses électeurs contre un soutien à Nicolas Sarkozy, deuxième dimanche derrière François Hollande. L'appétit venant en mangeant, la Marine chercherait à submerger l'UMP pour se substituer à lui et devenir leader d'un grand parti de droite. En cooptant les cadors de l'aile dure du parti de Sarkozy. Une option qui serait facilité par une défaite de Nicolas Sarkozy le 6 mai prochain. Mais d'abord et dans l'immédiat, la leader du FN envisage de reconquérir le palais Bourbon de manière à pouvoir avoir son propre groupe au sein de l'hémisphère législatif français. Et il y pense sérieusement, la fille Le Pen. Après les "résultats spectaculaires" de dimanche, elle a souligné que la vague "Bleu marine" avait dépassé 12,5% des inscrits, qui est le seuil de maintien au second tour des législatives, dans 353 circonscriptions. Et si aux législatives ses troupes réussissent le même score, le FN sera au second tour dans 353 circonscriptions. Mais d'abord, il faudrait que Sarkozy perde l'Elysée. L'une des principales clés pour que Sarkozy obtienne un second mandat est dans les voix du FN. La réalisation des objectifs de ce dernier est dans la défaite du présidant sortant. Ce qui consisterait à dérouler pour François Hollande le tapis rouge sur le parvis de l'Elysée. Un beau dilemme pour Marine Le Pen, qui doit faire battre le président sortant sans se prononcer pour son adversaire. Dans son creuset, on évoque déjà le vote blanc, surtout que le parti a bâti toute sa campagne contre le "système UMPS". "Je ne voterai ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy", a déclaré Le S.G. du FN. Même son de cloche chez Le Pen père, qui, prié de dire s'il voterait blanc, a répondu : "Pourquoi pas". Et même les instituts de sondage sont partagés sur les reports de l'électorat de Marine Le Pen, dont un tiers s'abstiendrait au second tour. Selon Harris Interactive, 44% voteraient Nicolas Sarkozy au deuxième tour et pour Ipsos, 69%. C'est dire que les carottes semblent cuite pour Sarkozy qui n'a jamais été aussi sortant qu'en ces moments.