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« La femme et la responsabilité de la société civile et des partis politiques dans la mise en œuvre de la Constitution » Le système de veille de la société civile et des institutions de droit est déclenché
Autant la réforme constitutionnelle de 2011 a surpris tous les citoyens de par des articles ficelés, prônant l'équité et la dignité de tous les citoyens, autant le retard pris dans la mise en application de la Constitution, surtout après la constitution du nouveau gouvernement, crée des quiproquos. La société civile qui œuvre pour le renforcement des capacités des femmes, la garantie de leur accès aux postes de prise de décision et la lutte contre toute forme de discrimination, est en alerte. Elle se mobilise, se met en réseau et surtout veille à ce qu'il n'y ait pas de retour en arrière, et que tout cet arsenal juridique acquis à travers la dynamique associative ne se perde pas et devienne des chimères. Aller de l'avant, vers un Etat de droit et démocratique, une démocratie participative, mobilisant la société civile, les partis politiques et les organismes de droit, c'est ce qui devrait conforter les militantes associatives, rétablir et restituer les avancées. Dans ce cadre, l'Association « Dar Al Karam », Centre socio-éducatif situé à Chiahna – Skhirate, a organisé récemment au centre du Conseil régional Rabat Salé-Zemmour-Zaers, avec la participation effective de la commission régionale des droits de l'Homme, région Rabat-Kénitra et le Conseil de la région Rabat Salé-Zemmour-Zaers, une journée de communication et de concertation sous le thème : « La femme et la responsabilité de la société civile et des partis politiques dans la mise en œuvre des articles de la Constitution ». Mettant en exergue la démocratie participative comme outil de renforcement des acquis, le but préconisé est la prise de conscience de l'importance du partenariat entre les associations de la société civile et de droits de l'Homme, mais aussi les partis politiques dans l'application du contenu de la Constitution, relatif aux droits des femmes. Se voulant constructif, le débat a réuni les acteurs de la société civile, les représentants des partis politiques et des organisations syndicales, des professeurs et étudiants universitaires, avec M. Choubani, ministre des relations avec le parlement et la société civile, ainsi que d'imminents acteurs d'organismes de droits de l'Homme tels que M. Mohammed Sebbar, Secrétaire général du Conseil National des Droits de l'Homme, M. Abdessalam Benbrahim, membre de la commission régionale des Droits de l'Homme Rabat-Kénitra, et Mme Rabéa Naciri, membre du Conseil National des Droits de l'Homme. La nouvelle Constitution de 2011 a donné la suprématie aux conventions internationales, institutionnalisé la lutte contre toute forme de discrimination à l'égard des femmes, prôné l'égalité et l'équité en matière de droits et de libertés civiles, politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales. Autant dans ce cas, comme décrété par Mme Rabéa Naciri, que par l'engagement des autorités publiques, il y ait création de conditions nécessaires pour plus de libertés des citoyens et citoyennes, garantie de l'égalité et de la pleine participation à la vie politique, économique, sociale et culturelle (comme stipulé dans l'article 6 de la Constitution), consécration du principe d'équité entre les hommes et les femmes (art. 19) avec création d'une autorité d'équité et de lutte contre toute forme de discrimination (art. 19 et 164). Dans le but de conforter et de garantir l'application effective de ces nouvelles références et standards internationaux et nationaux, il est impératif de mettre en œuvre des mécanismes engageant l'égalité des chances en matière de postes électoraux (art. 30), entre autres l'amélioration de la représentativité des femmes au niveau des communes (art. 146). Et qui dit équité, dit égalité entre les sexes, représentativité similaire des femmes et des hommes, en termes de quantité à tous les niveaux, mais aussi égal accès aux instances de prise de décision dans les secteurs publics, professionnel et politique. Si la discrimination est toujours palpable au Maroc, insiste Mme Naciri, c'est par faute d'outils institutionnels faisant face à ces pratiques. La légitimité et le bien-fondé de l'équité sont en fin de compte étroitement liés à la discrimination. Côté politique, la mise en œuvre de l'équité confère au problème de la citoyenneté de la femme dans la démocratie et à une idéologie de tout temps entre pro et anti approche genre. Si dans l'équité rentre le système du quota, il est impératif de se demander si cette étape transitoire n'est pas discriminatoire vis-à-vis du genre, et donc n'a rien d'équitable. Le Maroc connaît une dynamique de la part de la société civile, dans le but d'instaurer le principe de la démocratie, lequel vacille entre plusieurs idéologies. Celui de la majorité sociétale modérée et celui de l'élite intellectuelle inspirée des principes de droits et des conventions internationales, trouvant que toute défaillance côté droit ne fait que s'enfoncer dans la discrimination, faisant ainsi perdre le sens et la crédibilité à la vraie démocratie, explique Mme Asmae Sebbar, Présidente de l'Association Dar Al Karam, membre de la Commission Régionale des Droits de l'Homme, région Rabat-Kénitra. Dans ce contexte, la société civile est en action, évoluant dans des forums, à travers le réseautage pour des fins utiles, celles de la concertation et du dialogue pour le bénéfice du droit légitime à la démocratie participative. La journée de débat était l'occasion de recueillir les propositions relatives à la mise en application de la Constitution, de rester en veille en ce moment opportun, pour renforcer les acquis et la construction démocratique du pays et ne pas tomber dans le piège d'un retour en arrière. Dans cette optique, la société civile doit déployer et unifier tous ses efforts et se mobiliser, surtout en matière de politique de proximité.