Une troisième étape qui fut marquée par un fort vent de sable persistant tout au long de la journée et une température de 31°c à midi. Des conditions qui furent pénibles à beaucoup de coureurs. Ce qui emmena inévitablement des bouleversements dans la hiérarchie en tête de course. Si Rachid Elmorabity confirme son statut de leader en creusant encore l'écart et en remportant l'étape haut la main, derrière lui les places changent. Mohamad Ahansal termine en quatrième place, se faisant distancer par le Jordanien Salameh Al Aqra et Le Gadiri Aziz El Akad. Christophe Le Saux termine neuvième et reste le premier Français au classement. Chez les femmes, La Française Laurence Klein est absolument intouchable et remporte l'étape avec presque 10 minutes d'avance sur la Marocaine Meryem Khali de Salé. La troisième position revient à la Française Karine Baillet. La bagarre se jouera probablement pour la deuxième place dans les prochains jours. Cette journée fut donc placée sous le signe du vent et du sable. Mis à part l'ascension d'un petit col empierré, la majorité de l'étape s'est déroulée dans le lit de lacs asséchés et dans des dunes. L'arrivée se situant sur un énorme plateau recouvert de petites pierres et balayé par les vents violents. Au moment ou nous écrivons ces lignes, on signale déjà 25 abandons au total. Preuve que cette édition du Marathon des Sables est très éprouvante pour les concurrents. Après l'arrivée, les difficultés ne sont pas finies pour les concurrents, qui doivent préparer leur repas, se reposer et reprendre des forces dans cet environnement envahi de vent et de sable. Difficile si on n'est pas né nomade de vivre dans une tente en peau de chèvre ouverte à tous les vents. La file s'allonge aussi au poste médical, ou les coureurs vont faire soigner leurs ampoules et autres bobos. Pour les cas les plus sérieux, comme la déshydratation, des perfusions de glucose sont posées par les médecins. Le reste de l'organisation n'est pas non plus épargné, des chauffeurs à la logistique, des transmissions aux journalistes, tous souffrent de ce sable qui s'insinue partout. Le Marathon des Sables reste fidèle à sa légende, forgée au fil des ans, de course extrême, parmi les plus dures au monde. Justement, c'est demain que la légende va encore prendre une autre dimension, avec la longue étape de 81,5 Km à effectuer en maximum 36 heures non stop. Les meilleurs réalisant la prouesse de boucler la distance en 7 à 8 heures ! C'est probablement demain que la course va se jouer, car les écarts creusés sont difficilement rattrapables après. Cette année, la longue étape va démarrer de El Maharch pour rejoindre le Jebel El Mraïr, avec un parcours qui se situe à un jet de pierre de la frontière Algérienne. Clin d'œil : La vie sous la tente L'organisation de la vie d'un coureur sur le Marathon des Sables s'organise autour de cette fameuse tente en peau de chèvre, avec un simple tapis qui recouvre le sol et isole un peu les coureurs du sable et des cailloux. La vie sous cette tente est plus que spartiate. L'eau courante et l'électricité sont totalement absentes du bivouac des concurrents. Aucune nourriture ne leur est donnée. L'eau est distribuée avec cinq ou six bouteilles de sidi Ali par jour. Avec cette eau le concurrent doit s'hydrateur, préparer sa nourriture, faire sa toilette et la vaisselle !!! Le réveil se fait vers 6h00 du matin, à peu près au moment du lever du soleil. Les concurrents doivent prendre leur petit déjeuner et se préparer, alors que les membres de l'organisation commencent déjà le démontage des tentes. C'est ensuite l'heure de la distribution d'eau au centre du bivouac, de 6h30 à 7h30. Le départ de l'étape est donné entre 8h30 et 9h00. Pendant que les coureurs réalisent l'étape du jour, l'organisation achemine l'entièreté du bivouac à l'arrivée du jour et le remonte à l'identique. Le coureur qui termine l'étape retrouve sa tente exactement à l'endroit qu'il l'avait quittée, mais dans un nouvel environnement. Il en est de même pour tout le reste du bivouac : tente infirmerie, pc course, et autres tentes de l'organisation. Les concurrents les plus rapides mettent entre 2 et trois heures pour couvrir la distance d'une étape normale. C'est donc à partir de midi que le bivouac retrouve vie, au fur et à mesure des arrivées des coureurs. Les plus lents ne rejoignent le bivouac qu'à la tombée de la nuit vers 19h30, après une dizaine d'heures passées sur les pistes. On mesure la performance des premiers en constatant ces écarts. Une fois rentré sous sa tente, le coureur se débarrasse de son équipement et entreprends son programme de récupération. Manger, s'hydrater, faire des étirements, dormir,… chacun son programme, chacun sa recette. Viens aussi le moment de constater les blessures : ampoules aux pieds, tendinites, ongles arrachés ou abîmés, brûlures dues au frottement de certaines parties du corps,… Si cela est nécessaire, le passage par l'infirmerie est envisagé, avec souvent une longue file d'attente. Finalement, quand la nuit tombe, le coureur s'enferme dans son sac de couchage et prends une bonne nuit de repos. Le bivouac n'étant pas éclairé, il ne reste pas grand chose à faire qu'à essayer de dormir un maximum. Cette routine est seulement perturbée lors de la grande étape, qui se court pour la plus part de nuit. Les coureurs sont autorisés à se reposer aux points de contrôle ? Mais la plus part ne le font pas. Ce sera la journée du lendemain qui se passera dormir et récupérer. Les toilettes : le bivouac est équipé d'un nouveau système de toilette depuis l'année dernière. Un siège en plastic est recouvert d'un sac biodégradable fabriqué à base de maïs. Les sacs sont collectés dans une poubelle et partent ensuite dans l'incinérateur portable que l'organisation emmène avec elle chaque année. Tous les déchets sont incinérés et rien ne reste dans le désert. La douche : il n'y en a pas ! Seules les femmes disposent d'un endroit protégé par des bâches, afin de leur assurer un minimum d'intimité. Mais tout le monde se lave avec des bouteilles d'eau. La vie au bivouac de Marathon des Sables et l'organisation sous la tente n'est donc pas vraiment de tout repos et est loin des vacances organisées.