L'armée syrienne intensifiait mercredi ses opérations contre les rinsurgés à travers le pays, suscitant le scepticisme sur l'approbation, selon l'ONU, par Damas du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. Les chars syriens ont pris d'assaut Qalaat al-Madiq, ville du centre du pays assiégée depuis deux semaines, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) et de violents combats y ont éclaté entre les forces du président Bachar al-Assad et des groupes rebelles. Des affrontements ont également secoué les provinces de Homs (centre), Deraa (sud) et Idleb (nord-ouest). Malgré le blocage qui s'éternise, la Chine, un allié fidèle de Damas, a dit mercredi espérer que le régime et l'opposition syrienne respecteraient leurs «engagements» dans le cadre du plan. «Nous sommes satisfaits que le gouvernement syrien ait accepté les propositions en six points de l'envoyé spécial (Kofi) Annan et nous pensons que cela débouchera sur un règlement politique de la crise syrienne», a déclaré en outre le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei. La veille, Washington avait en revanche accueilli avec prudence le consentement de Damas, disant s'attendre à des actes et non des promesses. «Nous jugerons le sérieux et la sincérité d'Assad sur ce qu'il fait, pas sur ce qu'il dit», a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, l'appelant à ordonner à ses forces «de baisser les armes et de se retirer des zones habitées». Selon un porte-parole de Kofi Annan, le gouvernement syrien a écrit à l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour accepter son plan en six points, approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU. Ce plan préconise notamment la cessation de toute forme de violence armée par toutes les parties sous supervision de l'ONU, la fourniture d'aide humanitaire à toutes les zones affectées par les combats et la libération des personnes détenues arbitrairement. L'opposition syrienne réunie en sommet à Istanbul, également sceptique, a appelé mardi Bachar al-Assad à retirer ses chars déployés dans les villes où il veut faire plier la contestation. «Nous n'avons pas confiance en ce régime. S'il est vraiment sérieux, il doit appliquer cette initiative dès demain. Il ne doit y avoir aucun char dans les rues et les militaires du régime doivent être retirés», a déclaré l'opposant Walid al-Bounni au nom de l'ensemble de l'opposition lors d'une conférence de presse. Celle-ci demande le départ pur et simple d'Assad qui a visité mardi à Homs, à 160 km au nord de Damas, le quartier rebelle de Baba Amr, pilonné pendant des semaines avant d'être repris le 1er mars par l'armée régulière. Les Comités locaux de coordination (LCC) ont appelé les organisations internationales, dont le Comité international de la Croix Rouge (CICR) à «entrer immédiatement dans la ville de Saraqeb (nord ouest)» déclarée ville sinistrée, «pour évacuer les blessés et enterrer les morts».