Le Régime d'assistance médicale au profit des couches démunies (RAMED) dont la généralisation, décidée par SM le Roi, a démarré la semaine dernière, avait été conçu et préparé du temps où le Dr Abdelouhed El Fassi était à la tête du ministère de la Santé au sein du gouvernement de M. Abderrahman Youssfi. Cette opération avait ensuite été lancée en 2008, à titre expérimental dans la région de Tadla Azilal, lorsque Mme Yasmina Baddou dirigeait ce département afin de mesurer à quel point les gens y adhèrent et quels sont les problèmes à surmonter éventuellement avant de la généraliser. SM le Roi avait ensuite donné ses Hautes instructions pour que le dossier du RAMED soit bouclé avant le 31 décembre 2011, d'où la constitution d'une commission ministérielle ad hoc présidée par M. Abbas El Fassi, Premier ministre à l'époque, qui l'a effectivement mis au point dès le 30 novembre dernier. Ce régime devait donc être opérationnel dès cette date n'eussent été les élections législatives qui en ont retardé la mise en œuvre. Cette opération nationale d'envergure vise à résoudre un problème complexe lié à la santé de larges couches sociales et tend à remplacer le certificat d'indigence tout en levant nombre d'équivoques, ainsi qu'à éviter les improvisations concernant les personnes, à faible revenu ou totalement démunies, pouvant accéder aux prestations de santé gratuitement ou moyennant une contribution symbolique. En décidant la généralisation de ce régime, SM le Roi a donné corps de la meilleure façon qui soit aux principes d'égalité et d'équité dans l'accès aux soins désormais consacré dans la nouvelle loi fondamentale comme étant un droit constitutionnel. En effet, la nouvelle Constitution de juillet 2011 souligne, sans ambages dans son article 31, que l'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l'égal accès des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits aux soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste. Aussitôt décidée, aussitôt adoptée et appliquée, la généralisation du régime d'assistance médicale (RAMED) qui devra bénéficier à 8,5 millions de Marocains économiquement faibles dénote de la sincérité de l'Etat et de sa détermination, à son plus haut Sommet, à résoudre avec célérité et efficacité les questions sociales, l'une des principales préoccupations et priorités de SM le Roi Mohammed VI. La généralisation du RAMED à toutes les régions du Royaume constitue, à côté de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), un des grands chantiers de règne de SM le Roi Mohammed VI et reflète toute l'importance et l'intérêt qu'accorde le Souverain à la promotion des conditions de vie des citoyens dans la mesure où elle permet à près de 28 pc de la population parmi les plus vulnérables de bénéficier de soins de santé sans discrimination aucune. Grâce à cette initiative, l'indigence ne constituera plus un handicap à l'accès à des soins de santé de qualité, ni au droit à la santé et à la vie saine pour tous les citoyens, tels que proclamés par la Loi Suprême. Au titre de l'année 2012, une enveloppe budgétaire de l'ordre de 3 milliards de dirhams dont une contribution de 75 pc de l'Etat et 6 pc des collectivités locales a été consacrée à cet important chantier social pour faire bénéficier gracieusement les populations démunies d'une large couverture médicale. Les personnes en situation de vulnérabilité (4,5 millions) devront également bénéficier du RAMED et accéder aux soins de santé offerts par les hôpitaux publics, les établissements publics de santé et les services sanitaires relevant de l'Etat moyennant la somme symbolique de 120 dirhams par personne et par an sans dépasser 600 dirhams par ménage. De ce fait, la généralisation du RAMED qui favorise la démocratisation de l'accès aux soins de santé à toutes les franges de la société marocaine, se veut plus qu'un simple projet intéressant uniquement le secteur de la santé. Elle constitue à l'instar de l'INDH, un pas significatif sur la voie de la réduction des disparités sociales et de l'instauration de l'Etat de droit et de démocratie où tous les citoyens sont traités sur un pied d'égalité et sans aucune distinction. Forts de ces deux initiatives Royales, le Maroc peut se targuer d'être le premiers pays du continent africain et dans le Monde arabe à disposer de moyens efficaces de lutte contre la précarité et les maladies fondés sur les principes de l'assistance sociale et de la solidarité nationale.