Séisme d'Al-Haouz : Les aides à la reconstruction prolongées de cinq mois    Une élite à la hauteur du capital historique istiqlalien    Mehdi Bensaid à Paris pour préparer le sommet de la Francophonie    Salaires, diplômés, indemnités : Les fonctionnaires des collectivités attendent une réponse de Laftit le 17 octobre    Le Conseil de gouvernement approuve un projet de loi portant sur l'organisation de la profession d'huissier de justice    Le MAE apporte des éclaircissements sur la situation des Marocains bloqués au Liban    Act for AgWater : une initiative pionnière pour l'agriculture    Hicham Sabiry : "Nous souhaitons créer un environnement plus propice à l'investissement"    Prix de la recherche économique : Bank Al-Maghrib prolonge le délai de dépôt des candidatures    Aradei Capital : L'AMMC accorde son visa au prospectus préliminaire d'augmentation de capital    Rail : le consortium Ineco-CID remporte un important marché    industrie aéronautique: Le groupe espagnol Aciturri consolide sa présence au Maroc avec l'ouverture d'une nouvelle usine à Nouaceur    Liban : Le Hezbollah repousse plusieurs tentatives d'infiltration de soldats israéliens    Présidentielle américaine : les moments clés d'une campagne hors norme    L'Arabie Saoudite craint une baisse du prix baril à 50 dollars    SM le Roi félicite le président de la République de Corée à l'occasion de la fête nationale de son pays    Elim CAN 2025 : Sahraoui, Harkass, Chihab et Ait Boudlal, qui sont les nouvelles recrues de Regragui?    CHAN 2024 : La CAF annonce la date du tirage au sort    Walid Regragui dresse sa liste pour sa double confrontation contre la République centrafricaine    Salon du cheval: les FAR promeuvent l'équidé militaire sous le règne de Moulay Ismail    BMW Golf Cup Maroc 2024: Grand succès pour les phases qualificatives de la région Nord à Tanger    Tout ce qu'il faut savoir sur la plus grosse fraude de Ponzi de l'histoire du Maroc    Tanger: Ouverture du 16è Forum méditerranéen des femmes chefs d'entreprise    Baïtas: Le gouvernement suit de près la situation de la communauté marocaine au Liban    Fondation AKDITAL : une caravane médicale pour soigner les enfants de Tafraout    Pour un diagnostic précoce de l'Insuffisance Cardiaque    Sommet de la Francophonie 2024 : Les conclusions promettent un nouvel élan pour les créateurs    Coupe du monde du Wingfoil Dakhla 2024 : L'Américain Cash Berzolla remporte le titre    Liga: l'Atlético sanctionné de 3 matchs à huis clos partiel en raison des incidents lors du derby    Mozambique. Les élections générales pour le 9 octobre    Le Kenya, à la recherche de touristes    Commerce extérieur : baisse des indices au T2-2024    Revue de presse de ce jeudi 3 octobre 2024    L'Algérie bloquée aux portes des BRICS ou l'échec d'une diplomatie belliqueuse    Météo: les prévisions du jeudi 3 octobre    « Une campagne pour démystifier le cancer et transmettre un message d'espoir »    Togo. Stratégie pour une éducation de qualité    Sénégal. Vers la création d'un cloud souverain    Fès : lancement de la formation "Trésors des arts traditionnels marocains"    Le Maroc, un acteur clé au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie    Accra. L'Africa Cinéma Summit prépare sa deuxième édition    Agriculture : OCP conclut un partenariat stratégique au Mali    Parution : « Le ciel carré », un récit carcéral    Mondial de futsal: Le Brésil en finale après sa victoire face à bat l'Ukraine    Un rapport de l'ONU pointe une "Impunité générale" pour les abus policiers de nature raciste    Kenya. Le sport et le cinéma s'allient le temps d'un Festival    Rétro-Verso : Mers Sultan ou le charme discret d'un quartier casablancais    El Pais vante les charmes d'Essaouira et ses atouts touristiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Blanchiment de capitaux
La spéculation valorisée, l'économie pénalisée
Publié dans L'opinion le 07 - 03 - 2012

La lutte contre le blanchiment de capitaux s'organise et se renforce et la liste des « infractions sous-jacentes » et celle des personnes assujetties, tenues aux obligations de veille, de surveillance et de dénonciation de soupçon s'élargit.
En haut de l'édifice institutionnel d'information et de supervision se trouve l'Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) crée par la loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, promulguée par le dahir n° 1-07-79 du 17 avril 2007. L'UTRF est une unité administrative rattachée à la primature, dont la mission principale est de recueillir et traiter les renseignements liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme.
C'est en 2003, date de l'adoption de la loi n° 03-03 relative à la lutte contre le terrorisme, promulguée par le Dahir n° 1-03-0140 du 28 mai 2003. Qu'a débuté la mise en place du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme,
La circulaire de Bank Al-Maghrib, relative aux obligations de vigilance incombant aux établissements de crédit, a instauré les premières principales directives d'identification et de profilage de risque dans le secteur bancaire. Cette circulaire avait anticipé la loi n° 43-05, qui a incriminé le blanchiment de capitaux, défini les personnes assujetties et imposé des obligations de vigilance, de déclaration de soupçon et de veille interne pour des fins principalement préventives et étendu toutes ces mesures à la lutte contre le financement du terrorisme.
Sur la base des résultats de l'évaluation mutuelle du dispositif national de LAB/CFT par le GAFIMOAN (Groupe d'action financière du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord) en 2007, l'Unité a constitué un groupe de travail parmi ses membres dans le but d'élaborer un projet de loi contenant les modifications jugées nécessaires pour assurer la conformité aux normes internationales. Ces modifications ont porté sur le code pénal, le code de procédure pénale ainsi que la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux.
La loi n° 13-10 a été adoptée et publiée récemment au Bulletin officiel.
Lors de la remise au chef du gouvernement, M. Abdellatif Benkiran, du rapport d'activité 2010 de l'UTRF, M. Alaoui Abdellaoui, président de cette Unité a précisé qu'en plus de la nouvelle loi n° 13-10 qui complète et modifie le code pénal, le code de procédure pénale et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, de nouvelles mesures réglementaires ont été adoptées et les campagnes de sensibilisation des personnes physiques et morales concernées ont été poursuivies. Quant aux capacités de l'Unité, elles ont été renforcées tant au niveau des ressources humaines à travers la formation et le recrutement de nouveaux cadres qu'au niveau logistique à travers l'adoption d'un système d'information spécifique aux cellules de renseignement financier et l'aménagement d'un siège répondant aux normes de sécurité requises.
Au plan international, l'Unité a signé un certain nombre de mémorandums d'entente permettant l'échange de renseignements avec les Cellules de Renseignements financier (CRF) étrangères, et a pris les mesures nécessaires qui ont permis son adhésion au groupe Egmont qui est un forum international d'échange d'information financière et d'expertise entre les CRFs et pour l'amélioration de l'appréciation du dispositif national par les instances internationales et régionales habilitées.
Selon le rapport de l'UTRF, l'exercice 2010 est une année charnière entre l'année d'installation de l'Unité de Traitement du Renseignement Financier et l'année en cours marquée par l'affirmation du caractère opérationnel de l'Unité et l'adoption d'une importante réforme du dispositif législatif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LAB/CFT).
De fait, la loi n° 13-10, complétant et modifiant le code pénal, le code de procédure pénale et la loi n° 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, a été publiée en janvier 2011, de nouvelles mesures réglementaires ont été adoptées et les campagnes de sensibilisation des personnes assujetties ont été poursuivies. De même, les capacités de l'Unité ont été renforcées par le recrutement et la formation de nouveaux cadres, la mise en place d'un système d'information spécifique aux cellules de renseignement financier et l'aménagement d'un siège répondant aux exigences de sécurité. Ces réalisations, fruit des efforts déployés aussi bien par l'Unité que par les autorités de supervision et les départements ministériels et autres organismes publics concernés par la LAB/CFT, ont permis, à la fois, de rendre le dispositif national largement conforme aux standards internationaux et d'asseoir les bases d'une cellule de renseignement financier pleinement opérationnelle, comme en témoignent, notamment, la transmission des premiers dossiers au Parquet et le développement des échanges de renseignements entre l'Unité et les cellules étrangères similaires.
Les progrès ainsi accomplis se sont concrétisés en 2011 par l'admission de l'Unité au sein du Groupe Egmont, en un temps relativement court, et par l'amélioration de l'appréciation initiale de notre dispositif national par les instances internationales et régionales habilitées. Cependant, le Groupe d'Action Financière (GAFI) et le GAFIMOAN, tout en exprimant leur satisfaction pour les progrès réalisés par notre pays ont estimé que l'incrimination du financement du terrorisme dans le code pénal devrait être étendue pour que le dispositif national soit totalement conforme aux normes internationales.
Le défi maintenant est d'éviter définitivement toute évaluation négative pouvant affecter l'image de notre pays au niveau international et ce, en procédant à l'amendement requis en matière d'incrimination du financement du terrorisme et en consolidant les acquis, d'abord par l'adoption des textes réglementaires qui s'imposent pour décliner en obligations sectorielles certaines dispositions de la loi, mais également par la poursuite du développement des capacités opérationnelles de l'Unité.
La préservation de notre système économique et financier contre toutes formes de criminalité financière dépend tout autant de la conformité de notre dispositif législatif et réglementaire aux normes internationales que de la poursuite des efforts déployés en matière de LAB/CFT, aussi bien par les personnes assujetties, que par les autorités de supervision et les administrations et autres organismes publics concernés.
Selon l'organisation Transparency Maroc (Revue Transparency News, n° 10, février 2011), au Maroc, le blanchiment représente un prolongement et se développe à l'ombre du trafic de drogues, de la contrebande et d'autres activités illicites. Il vise à dissimuler l'origine des capitaux obtenus par des activités criminelles en les réinjectant dans l'économie réelle. Ses conséquences néfastes, nuisibles se manifestent aussi bien sur le plan économique, social que politique.
Pour des observateurs avertis, les manifestations du blanchement sont clairement visibles, notamment dans le domaine de l'immobilier et du foncier. La très faible traçabilité des transactions immobilières, le recours au paiement au « noir » et en cash incitent les blanchisseurs à investir des sommes considérables dans des projets immobiliers. L'intervention à grande échelle de l'argent facile, de l'argent du crime dans ce secteur contribue à la flambée des prix de l'immobilier, à la hausse exagérée de la valeur des terrains et locaux commerciaux. La spéculation et le gain facile sont valorisés, alors que le fruit de l'effort, du travail et de l'industrie sont découragés. Des mouvements de capitaux – d'origine criminelle – peuvent même déstabiliser le fonctionnement normal de l'économie.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.