La Fondation Allal El Fassi organise une série de journées d'études sur « L'école publique marocaine : réalités et perspectives » à compter du samedi 11 février 2011 au siège de la Fondation (Avenue Mohammed VI, Km 6,5 Souissi, Rabat). Contribueront à l'encadrement de ces journées d'études des experts praticiens, des universitaires spécialisés, des représentants syndicaux et des acteurs de la société civile. Ces rencontres scientifiques viennent à point nommé illustrer l'importance cruciale du secteur de l'enseignement dans notre pays. En effet, le système éducatif constitue un véritable défi pour le développement humain du Royaume et un fer de lance pour son progrès économique et social. Source d'optimisme au lendemain de l'indépendance, à travers notamment la fonction de l'école nationale publique en tant que moteur de développement et de production des élites, le système éducatif laisse néanmoins apercevoir, au fil de plusieurs décennies d'expériences et d'observations directes et comparées, des déficits regrettables et, chemin faisant, des retombées négatives sur tous les domaines de la vie socioéconomique nationale. Certes, des réalisations multiples ont été enregistrées depuis l'indépendance du Royaume, notamment en matière d'éducation et de formation de larges pans de Marocains dans différents domaines et spécialités. Or, à considérer le statut et la place de l'école publique dans le système éducatif marocain tout entier, le diagnostic montre que les attentes et les aspirations placées dans cette institution ont été loin d'être comblées, et ce en dépit de l'importance des crédits affectés au secteur. On en voudra pour preuve l'inadéquation entre les réalisations et les résultats escomptés notamment en termes de qualité des profils formés et d'impact socioéconomique de l'école marocaine. En revanche, si les griefs qu'on pourrait adresser à l'école publique par le passé sont multiples et variés, les défis à relever par cette même école aujourd'hui et demain sont d'envergure, notamment au regard des missions qui lui échoient en matière d'édification d'un État et d'une société libres et démocratiques au Maroc. Il va sans dire que la dynamique politique et sociale actuelle ainsi que les opportunités offertes par la nouvelle Constitution imposeront à l'école nationale publique un effort considérable d'adaptation aux changements sociaux et aux nouvelles conjonctures locales, régionales et mondiales. Une telle adaptation est, à l'évidence, à concevoir tant au niveau des connaissances théoriques et des procédés pédagogiques qu'à celui de la production d'une élite consciente de son rôle avant-gardiste et créateur dans différents domaines de la vie nationale. Par ailleurs, ce n'est plus un secret pour personne la dichotomie déséquilibrée du paysage éducatif marocain entre une école publique de masse et une école privée qui, à côté des missions étrangères, fonctionnent sous le signe de la discrimination sociale. Cette dichotomie approfondit le paradoxe entre deux systèmes éducatifs à deux vitesses et pénalise davantage l'école publique. Pour remédier à cet état de choses, un exercice d'évaluation réfléchie et sans complaisance s'avère nécessaire pour soulever les questions fondamentales de la politique éducative au Maroc et établir une cartographie des carences et des dysfonctionnements d'ordre infrastructurel, ou humain ou organisationnel. Cet exercice de réflexion permettra, en outre, de définir les mesures à prendre et d'esquisser une vision claire capable de faciliter la formulation de pistes et de mécanismes opératoires et de relever l'efficience et le rendement de l'école publique marocaine. Autant dire qu'il s'impose de reformuler les choix à la base de la politique éducative marocaine pour qu'elle puisse jouer son triple rôle d'intégration nationale, d'accompagnement social et d'acteur du développement économique. Il est donc temps de tirer le signal d'alarme pour protéger l'école publique, victime d'un système éducatif déficient et stérile. Le problème interpelle tous les Marocains et il appartient à tout un chacun de s'y engager et d'y réfléchir en vue d'esquisser des solutions adaptées qui arracheront notre avenir des incertitudes qui le menacent. Les axes des journées d'études : 1°- L'école publique : fonctions et mécanismes Cet axe se rapporte aux questions relatives au processus éducatif. Seront ainsi traitées les questions liées aux curricula, au système d'acquisition des connaissances et de formation des cadres, aux problèmes liés à la généralisation de la scolarisation, aux questions des langues d'enseignement, aux outils et normes du progrès scolaire ainsi qu'aux conditions de l'efficience pédagogique, y compris les moyens logistiques, les ressources humaines, le livre scolaire et les équipements nécessaires. 2° - L'école dans son environnement : Cet axe traitera de l'école telle qu'elle fonctionne dans la réalité. Il s'agira d'examiner successivement les disparités scolaires en termes géographique, culturel et social, notamment celles enregistrées entre le milieu rural et le milieu urbain, le phénomène de la déperdition scolaire sous ses différentes manifestations, la question de la décentralisation. Concernant ce dernier point, il est à signaler que, hormis quelques formalités administratives, les aspirations exprimées de longue date sur ce registre restent lettre morte à l'échelle scolaire. Le même axe traitera de la place de l'école dans la régionalisation avancée telle qu'elle est consacrée dans la nouvelle Constitution, du rôle de l'école publique dans la formation sociale et la production des classes moyennes et des élites en général, du rôle de l'enseignement privé, des missions étrangères au Maroc et de leur contribution sur ce volet. 3° - La recherche scientifique : orientations académiques et impératifs du développement Ce troisième axe s'intéressera aux exigences et conditions touchant au développement de l'enseignement scolaire et universitaire marocain, à la recherche scientifique, à la planification stratégique et à la promotion des institutions scolaires et des centres de formation. Il s'agira dans le même sillage d'évaluer les avantages et les inconvénients dus à la diversité et au pluralisme d'une part, et ceux de la standardisation et de la coordination d'autre part ; le rôle de l'entreprise privée quant à la promotion de la recherche scientifique, les standards et les variations de la recherche scientifique entre les sciences exactes, sociales et humaines selon les normes locales et internationales. On s'interrogera enfin sur le bilan de la recherche scientifique au Maroc. 4° Jalons pour une stratégie nationale de l'école publique marocaine Ce quatrième axe concerne la philosophie générale sous-jacente à la politique éducative au Maroc, à travers notamment les objectifs arrêtés dans les programmes et les curricula scolaires, les documents de base comme la Charte nationale de l'éducation et de la formation, les tendances opérationnelles qui se dégagent des notes et des instructions administratives, le système d'organisation et de formation des cadres de l'éducation nationale, des corps enseignants et des inspecteurs. 5° la société civile et le système éducatif au Maroc La société étant à la base des finalités des programmes de développement, c'est par rapport à elle que devraient être définis les besoins et les fondements de la politique éducative. D'où la nécessité de l'associer en tant que partenaire à part entière dans l'édification d'un nouveau système éducatif national et de tirer profit de ses recommandations et réactions lors des rencontres ayant pour objet de débattre de ces questions, rencontres qui offrent également l'opportunité de capter les points de vue des experts et des praticiens manifestant un intérêt particulier à la question éducative : représentants syndicaux, tissu associatif, parents d'élèves... Programme Samedi, 11 février 2012 Séance inaugurale 9h00 – 9h15: allocution de M. le Président de la Fondation Allal El Fassi, M. M'hamed Bousseta 9h15 – 9h30 : allocution de M. le Président du Comité culturel de la Fondation Allal El Fassi, M. Abdelkrim Ghallab 9h30 – 10h30 : conférence inaugurale : L'école publique : repères pour une réforme globale M. Said Benbachir, professeur à la Faculté de Droit de Rabat-Agdal. 10h30 – 12h00 : débat Axe 1 : fonctions et mécanismes de fonctionnement 14h00 – 14h15 : Modérateur: M. Mohamed Larbi Messari, membre du Comité culturel de la fondation Allal El Fassi Interventions 14h15 – 14h45 : La formation professionnalisante : des passerelles entre l'école et l'entreprise M. Abderrahim El Maslouhi, professeur à la faculté de droit Rabat/Agdal 14h45 – 15H15 : Modernisation de l'enseignement au Maroc : problématiques et attentes M. Bachir Tamir professeur au Collège royal et à la chaire UNESCO d'alphabétisation et d'éducation des adultes. : Discussions 15h15 - 15h45: Discussion de la première intervention M. Ahmed Boujdad, chef du Département de droit public et de science politique à la Faculté de droit Rabat-Agdal. 15h45 – 16h15 : Discussion de la deuxième intervention M. Jilali Doubaji, enseignant-chercheur au Centre de formation des inspecteurs de l'enseignement, Rabat 16h15 – 17h30 : Débat Rapporteur : Abdelhamid El Himer, inspecteur de l'éducation nationale Samedi, 18 février 2012 Axe 2 : L'école publique dans son environnement 15h00 – 15h15 : Modérateur : M. Mbarek Rabi, ancien doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines (Université Hassan II, Ain-Chok), professeur de psychologie à l'Université Mohammed V Agdal, Rabat Interventions 15h15 – 15h45 : Vers une pédagogie intégrée de l'établissement scolaire au Maroc M. Mohamed Derraji, professeur de psychologie éducative à la Faculté des sciences de l'éducation, Souissi, Rabat 15h45 – 16h15 : La problématique de la déperdition scolaire au Maroc M. Brahim Chedati, enseignant-chercheur en économie de l'éducation et techniques de planification au Centre d'orientation et de planification de l'éducation, Rabat Discussions 16h15 – 16h45 : Discussion de la première intervention M. Ahmed Benammou, professeur de psychologie à la Faculté des sciences de l'éducation 16h45 – 17h15 : Discussion de la deuxième intervention M. Hassan Allahia, enseignant-chercheur en économie de l'éducation et techniques planification au Centre d'orientation et de planification de l'éducation, Rabat 17h15 – 18h15 : Débat Rapporteur : M. Abdelfattah El Fatihi, cadre de l'enseignement supérieur et responsable de la communication au sein de l'Association marocaine pour la protection de la langue arabe Samedi, 25 février 2012 Axe 3 : la Recherche scientifique : orientations académiques et impératifs du développement 15h – 15h15 : modérateur : M Omar El Fassi El Fihri, secrétaire général de l'Académie Hassan II des sciences et techniques Interventions 15h15 – 15h45 : Discours des acteurs sur la réforme universitaire : repères et mécanismes M. Mokhtar El Harras, professeur de l'enseignement supérieur à la Faculté des lettres et des sciences humaines, Rabat, Agdal 15h45 – 16h15 : La recherche scientifique au Maroc : défis et perspectives M. Driss Aboutajeddine, professeur à la Faculté des sciences, Université Mohammed V- Agdal, Rabat Discussions 16h15 – 17h45 : Discussion de la première intervention M. Mhamed Zakour, professeur de psychologie éducative à la Faculté des sciences de l'éducation, Souissi, Rabat 17h45 – 18h 15 : discussion de la deuxième intervention M. Abdelaziz Benjouad, professeur au centre national de la recherche scientifique et technique 18h15 – 19h15 : Débat Rapporteur : M. Abdessalam Tahiri, professeur d'histoire à l'École normale supérieure, Takaddoum, Rabat Samedi, 03 mars 2012 Axe 4 : Éléments pour une stratégie nationale 15h – 15h15 : Modérateur : M Said Bensaid Alaoui, professeur de philosophie, Université Mohammed V-Agdal, Rabat Interventions 15h15 – 15h45 : L'école publique au Maroc et l'intégration dans la société du savoir M. Ahmed Ouzzi, professeur de la Faculté des sciences de l'éducation, Souissi, Rabat De 15H45 – 16H15 : Repères pour une stratégie nationale de mise à niveau de l'école marocaine M. Mbarek Rabi, ancien Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines (Université Hassan II, Ain-Chok), professeur de psychologie à l'Université Mohammed V Agdal, Rabat 16h15 à 16h45 : Les conditions de réussite de l'opérationnalisation des réformes M. Omar El Fassi El Fihri, secrétaire général de l'Académie Hassan II des sciences et techniques Discussions 16h45 – 17h 15 : Discussion de la première intervention M. Abdellah El Khayari, professeur de psychologie éducative à la Faculté des sciences de l'éducation, Souissi, Rabat. 17h15 – 17h45 : Discussion de la deuxième intervention M. Larbi El Wafi, professeur de psychologie de l'éducation, Faculté des sciences de l'éducation, Souissi, Rabat 17h45 – 18h15: Discussion de la troisième intervention M. Youssef El Azhari, directeur du Centre national des innovations pédagogiques et d'expérimentation 18h15 – 19h15 : débat Rapporteur : M. Ismaïl Moussaoui, cadre supérieur au Ministère de l'éducation nationale et enseignant contractant à la Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Chouaib Doukkali, El Jadida Samedi, 24 mars 2012 Axe 5 : la société civile et la question éducative À partir de 15h : Séance spéciale dédiée aux acteurs de la société civile Présentation du projet de rapport synthétique par M. Mbark Rabi, le rapporteur général des journées d'études. À cette occasion, le débat sera ouvert aux acteurs de la société civile, et plus particulièrement aux représentants des syndicats de l'enseignement, des associations des parents d'élèves et des organisations de la jeunesse. Au terme des discussions, il sera procédé à la rédaction du rapport synthétique qui sera publié après approbation du Comité culturel de la fondation Allal El fassi.